dissertation la bruyère
Publié le 28/05/2024
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Dissertation La Bruyère
Sujet : Dans quelle mesure est-il possible d'envisager Les Caractères comme une
œuvre théâtrale ?Vous répondrez dans un développement structuré qui prendra
appui sur l’œuvre intégrale et le parcours la comédie sociale
La Bruyère célèbre moraliste du 17e siècle analyse la nature humaine qu'il
observe à la cour et nous en restitue les ridicules et les vices Les Caractères est
une œuvre destinée à corriger la société de l'époque.il s’inspire des Caractères
de Théophraste, auteur du IV siècle av JC en défenseur des anciens dans la
querelle des Anciens et des Modernes.
Cette œuvre s’organise en différents
chapitres, chacun composé de plusieurs remarques.
Celles-ci prennent parfois la
forme de maximes, de portraits ironiques ou de réflexions satiriques .Il peint
donc des Caractères permanents repérables dans l’humanité et les transforme en
archétypes remarquables.
De plus dans les Caractères, le monde devient un
théâtre ou chaque homme joue un rôle.
Pour cela, Jean De La Bruyère a recours
à l'ironie, rapprochant donc son œuvre du genre théâtral.
En effet le moraliste
démasque les ruses et et les mensonges de ses contemporains tout comme le
fait Molière dans ses pièces de théâtre .Nous pouvons donc nous demander dans
quelle mesure est-il possible d'envisager Les Caractères comme une œuvre
théâtrale ? Nous verrons d’abord la comédie sociale que représente cette œuvre
et nous aborderons ensuite le fait que comme pour le théâtre du XVIII e siècle
l’œuvre des Caractères sert d’outil pour instruire et plaire et respecte totalement
le principe primordial de placere et doecere .
Nous analyserons donc dans un premier temps la comédie sociale que présente
l’œuvre et plus particulièrement dans un premier temps le theatrum mundi
(vision du monde ou l’homme est un acteur et le monde une scène de théâtre)
que nous dévoile La Bruyère , ainsi au cours de son œuvre nous comprenons que
la vie est une image de scène de théatre où tout le monde a un rôle à jouer.
En effet il s’inspire de la pièce de théâtre que représente la cour pour dévoiler
les mensonges et les faux semblants de celle-ci.
Lors du livre V à X l’œuvre de La
Bruyère devient par moment une comédie mais nous aurions tord de l’a réduire
seulement a cela car d’après le dictionnaire de l’académie révèle qu’en français
classique le mot « comédie » désigne « une pièce de théâtre représentant
quelque action de la vie humaine qui se passe entre des personnes privées » et
donc que celle-ci n’a pas toujours comme but de faire rire : elle représente juste
le monde sans l’idéaliser comme le démontre la remarque 31 du livre VI ou il
écrit « Le peuple souvent a le plaisir de la tragédie : il voit périr sur le théâtre du
monde les personnages les plus odieux, qui ont fait le plus de mal dans diverses
scènes, et qu'il a le plus haït.
» Ici le théâtre représente le monde qui entoure les
personnages et la comédie n’est pas plaisante.
Ainsi La Bruyère s’intéresse à la
façon dont les individus se mettent en scène à la cour pour dévoiler l’envers du
décor, comme il le dit si bien dans la remarque 99 « De la Cour » : « Dans cent
ans le monde subsistera encore en son entier : ce sera le même théâtre et les
mêmes décorations, ce ne seront plus les mêmes acteurs.
» il désigne ici
clairement les courtisans comme des acteurs et la cour comme un scène de
théâtre qui a pour seul de mettre en valeur les courtisans.
Il emploi le champs
lexical du théâtre avec des mots tels que «comédie» «scène» et «acteur», ce
procédé est aussi notable au fil des livres et notamment dans la remarque 60 du
livre VIII, avec la répétition de « spectacle » grâce à cela l’auteur nous immerge
dans la comédie qu’est la cour de plus les très nombreuses hypotyposes qu’on
retrouve tout au long de son œuvre donne au lecteur l’impression d’assister luimême a une pièce de théâtre aussi la multiplication des verbes de mouvement
informe le lecteur sur leur jeu comme lors par exemple de la remarque de
Phédon dans le livre VI qui est tellement détaillée que nous avons l’impression de
le voir devant nous.
Nous pouvons faire un rapprochement avec La cour du Lion
fable de La Fontaine qui représente lui aussi le monde comme une pièce de
théâtre en effet cette fable illustre la cour dans une saynète ou les personnages
jouent eux aussi un rôle dans cette pièce qu’est la cour.
Nous allons maintenant nous intéresser a la manière dont La Bruyère met en
scène des portraits qui illustre a chaque fois un défaut ou un travers de l’époque
parallèlement a Molière qui lui aussi dépeint des archétypes littéraires en
représentant souvent des personnages obsessionnel au défauts omniprésent.
En
effet de la même façon que Molière La Bruyère enlève les masques aux
comédiens de la vie quotidienne et représente dans son œuvre différents
portraits pour révéler les coulisses de cette époque.
Il met ainsi en scène des
portraits satiriques ou il propose une critique moqueuse du personnage mis en
scène : les métaphores réifient ou animalisent même parfois les personnages
afin de montrer la vanité de leur actions comme par exemple lorsqu’il met en
scène Giton il dresse de lui une portrait sans aménité de l’arrogant par excellence
, en effet Giton est l’allégorie du riche mondain il cumule les défauts comme la
prétention l’égocentrisme… mais ici ce que veut critiquer La Bruyère par le biais
de cet archétype est la fait que malgré tous ses défauts Giton a ce comportement
en toute impunité car il est riche.
Donc La Bruyère ici cherche à mettre en
lumière a travers ce portrait un des vices de son époque qui est que l’argent
prime sur la vertu.
Donc comme nous l’avons vu La Bruyère en tant que
moraliste s’intéresse de près aux mœurs des individus, il pratique donc
l’éthologie (elle s’intéresse à décrire le comportement des animaux mais aussi
des humains) il va donc s’appliquer à analyser le comportement de « l’animal
social » et va leur ôter leur masques ainsi dernière les apparences plaisante
révéler les coulisses sociales comme par exemple lorsque dans la remarque 74 il
va écrire une satire violente de la cour qui de l’extérieur peut paraitre attirante
mais est en réalité le lieu où règne les apparences, les fausses valeurs,
l’excentricité et les plaisirs des sens.
L’archétype littéraire des mondains futiles est ici mis en scène nous pouvons
notamment faire un rapprochement avec la pièce de Molière des « Précieuses
ridicules » ou il critique aussi le ridicule des excentricités féminines comme La
Bruyère dans « De la Ville » remarque 3 « Dans ces lieux d’un concours général,
où les femmes se rassemblent pour montrer une belle étoffe, et pour recueillir le
fruit de leur toilette, on ne se promène pas avec une compagne par la nécessité
de la conversation ; on se joint ensemble pour, se rassurer sur le théâtre,
s’apprivoiser avec le public, et se raffermir contre la critique : c’est là
précisément que l’on se parle sans se rien dire, ou plutôt que l’on parle pour les
passants, pour ceux-là même en faveur de qui l’on hausse sa voix, l’on gesticule
et l’on badine, l’on penche négligemment la tête, l’on passe et l’on repasse.
».
La
bruyère utilise donc tout au long de son œuvre l’esthétique baroque qui fait
ressortir les apparences trompeuses, ainsi la cours devient le lieu ou l’on doit se
faire voir.
L’honnête homme n’est alors plus l’homme vertueux et modeste, mais celui qui
se fait remarquer par sa maitrise des codes sociaux et ainsi par le
travestissement de sont être, ainsi dans la remarque 43 du livre V « Cléante est
un très honnête homme.
Il s’est choisi une femme qui est la meilleure personne du monde et la plus
raisonnable : chacun, de sa part, fait tout le plaisir et tout l’agrément des
sociétés ou il se trouve ; l’on ne peut voir ailleurs plus de probité, plus de
politesse.
Ils se quittent demain, et l’acte de leur séparation est tout dresse chez
le notaire.
Il y a, sans mentir, de certains mérites qui ne sont point faits pour être
ensemble, de certaines vertus incompatibles » nous pouvons peut-être
comprendre qu’en apparence Cléante est un honnête homme mais qu’il est en
réalité tout autre ce qui est sans doute la raison de la séparation…
Dans son œuvre, sa critique ne s’arrête pas à la critique du peuple mais aussi à
celle du roi bien sûr en utilisant des portraits pour éviter la censure mais le
lecteur comprend implicitement que le monarque et ses actes sont visés :
notamment à la remarque 2 « Du Souverain et de La République » ou il fait une
critique violente : « Il ne faut ni art ni science pour exercer la tyrannie, et la
politique qui ne consiste qu’à répandre le sang est....
»
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