Aide en Philo

Dissertation Gargantua: Rabelais n’en est pas moins un raisonnable. Exagération n’est pas déraison.

Publié le 17/12/2022

Extrait du document

« fPremier sujet Dissertation : Charles Dantzig écrit dans le Dictionnaire égoïste de la Littérature française, paru en 2005: « Médecin, sceptique, railleur, Rabelais est contre les excès, sauf les siens.

C’est un enfant très intelligent et insupportable : quand il a trouvé une bonne blague, il est si content qu’il la répète cent fois sans s’arrêter.

[…] Ses excès lui donnent parfois de la poésie. […] Rabelais n’en est pas moins un raisonnable.

Exagération n’est pas déraison.

» Vous commenterez et éventuellement discuterez ces propos en vous appuyant sur Gargantua, le travail mené dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle. CORRECTION: Analyse du sujet. Il faut donc traiter la question de l’excès chez Rabelais dans Gargantua. Introduction On se souvient des quantités impressionnantes de tripes de godebillaux qu’ingurgite Gargamelle juste avant de donner naissance à Gargantua : Rabelais place donc l’excès aux origines mêmes de son personnage principal.

Gargantua lui-même est né de l’excès. Charles Dantzig dans l’article « Rabelais » de son Dictionnaire Egoïste de la Littérature française semble lui aussi s’en souvenir puisqu’il écrit : « Rabelais est contre les excès, sauf les siens ».

Rabelais serait donc un spécialiste de l’excès, voire même un écrivain excessif.

Selon Charles Dantzig, non seulement ses excès lui confèrent parfois de la poésie, mais ils ne l’empêchent nullement d’atteindre l’ordre et la raison car : « Exagération n’est pas déraison ».

Ainsi, derrière les excès de ce roman qui fut interdit pour obscénité, Rabelais dissimule son message humaniste. Nous nous demanderons donc quelle est la place de la déraison dans Gargantua de Rabelais. Nous étudierons d’abord les excès de Rabelais dans Gargantua et les effets poétiques qu’ils engendrent.

Puis nous démontrerons que ces excès lui servent précisément à ordonner le programme de l’idéal humaniste qu’il prône.

Enfin nous montrerons que cette écriture de l'exagération présente des limites. Première partie : I - Rabelais est un écrivain qui utilise l’excès « à l’excès » ; mais cette outrance est créative et récréative (poétique) 1/ Les excès liés au gigantisme : le rôle des accumulations -Excès de nourriture -Le rôle des grands nombres (dans les repas, pour la confection des habits de Gargantua, pour les dons de Gargantua à l’abbaye de Thélème) -Les listes (de jeux pour Gargantua, de pays à conquérir pour Picrochole) et les programmes d’activité de Gargantua pendant son éducation → Tout ce qui a trait au gigantisme est donc logiquement démesuré : la démesure n’est pas ici folie. 2/ Les excès de vulgarité -La phrase de Dantzig sur les bêtises de Rabelais, enfant insupportable s’applique parfaitement au chapitre sur le « torche-cul » (ch 13) ; ou à la bêtise de Gargantua urinant sur les Parisiens. -Quant à l’obscénité, elle est récurrente dans le roman, d’abord dans la bouche des géants (Grandgousier, et Gargantua), puis l’obscène sera repris par Frère Jean (particulièrement dans le ch.

39 Comment le moine fut fêté par gargantua…) 3/La poétique de l’excès Poétique : Ensemble des conceptions relatives à la poésie propre à tel poète, à telle époque ou école donné(e).

Définition du CNRTL → ensemble des règles qui créent le “style” d’un auteur, qui construisent sa façon de dire le monde C’est précisément dans le vulgaire que naît le poétique : dans la jouissance du verbe, et la transgression des interdits, la libération de la parole fait naître des images provocatrices, certes mais poétiques, par exemple dans le chapitre 13, dans la liste des « torche-cul », ou dans les propos décousus de Frère Jean sur les jeunes filles (ch 39) ou sous une forme versifiée dans l’inscription sur la porte de Thélème (ch 54) -Plaisir des jeux sur le langage (onomastique, néologismes, fausses étymologies…) -Plaisir sur la variation des formes : formes versifiées au début et à fin du roman, listes à n’en plus finir, scènes très théâtrales car très visuelles, scènes de description au ton très sérieux (présentation de Thélème) -Variation dans le type de comique (comique de situation, de mot, de caractère… comique protéiforme) : jeux de mots, parodies, satire Deuxième partie : II- Rabelais fait un usage raisonné de l’excès.

L’excès au service de la raison 1/ Rabelais utilise l’excès pour se moquer des excès de son temps / excès des hommes de manière universelle et.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles