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de l'institution des enfants, montaigne

Publié le 12/10/2024

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« Montaigne, Essais, “De l’Institution des enfants” ● Auteur Michel de Montaigne, né en 1533 et mort en 1592, est un philosophe, humaniste, écrivain et homme politique français de la Renaissance.

Issu d’une famille noble bordelaise, sa vie et son éducation ont grandement influencé son œuvre, en particulier les Essais, qui sont considérés comme l'une des œuvres littéraires majeures de la littérature mondiale.

En effet, dès son plus jeune âge, il bénéficie d’une éducation humaniste, notamment grâce à son père, qui lui enseigne le latin et le grec, et lui transmet le goût de l’étude.

De ses 7 à 13 ans, il suit des cours de grammaire et de rhétorique au collège de Guyenne à Bordeaux.

Il en gardera un souvenir de souffrance et de déplaisir, du fait de la discipline stricte imposée. Plus tard, Montaigne se dirige vers des études de droit à l’Université de Toulouse pour poursuivre une carrière juridique, et succède à son père dans sa charge de magistrat à Périgueux en 1554, puis au Parlement de Bordeaux où il va détenir une charge de conseiller pendant 13 ans. En 1568, à la mort de son père, il décide de se retirer pendant 2 ans dans le domaine dont il hérite après avoir vendu sa charge parlementaire, où il se repose, lit énormément, et se tourne vers l’écriture. Toutefois, en de rares occasions, Montaigne quitte ces lieux pour remplir ses fonctions politiques: voyages afin de négocier dans des conflits politico-religieux, et maire de Bordeaux de 1581 à 1585. ● Contexte historique La seconde moitié du XVI ème siècle est marquée par des guerres de religion opposant catholiques et protestants, avec notamment le massacre de la Saint-Barthélémy en France. Montaigne a lui-même été témoin de ces troubles, et cela a influencé sa réflexion sur la tolérance religieuse et la nécessité d'une coexistence pacifique. Pendant la période de la Renaissance, l’humanisme, un mouvement intellectuel renouant avec la civilisation gréco-latine, se développe en Europe et se caractérise par l’intérêt nouveau pour toutes les formes de savoir et de connaissance.

L’humanisme englobe plusieurs grands thèmes, mais vise à permettre à l’homme d’accéder au bonheur et de s’épanouir, en le plaçant au centre des réflexions et en remettant en cause les idées et institutions dominantes admises jusque-là. ● L’oeuvre Les Essais de Montaigne sont une œuvre littéraire majeure du XVIe siècle.

Publiés en 3 livres entre 1580 et 1595, ils sont composés de 3 livres rassemblant 107 chapitres.

L’auteur y exprime ses réflexions personnelles sur une multitude de sujets, passant de la morale à la politique et aux relations humaines.

Montaigne crée alors le genre de l’essai philosophique, et remet à jour la philosophie de Socrate “se connaître soi-même” par cette démarche expérimentale novatrice. La pensée humaniste de Montaigne, qui valorise la connaissance de soi et la tolérance envers les autres, caractérise l'œuvre.

Il conteste les croyances établies de son temps, critique les préjugés et les idées fixes, tout en défendant le respect de la diversité humaine. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une œuvre autobiographique, Montaigne cherche à élucider le mystère de l’Homme en puisant dans ses propres expériences.

L’idée directrice de son œuvre est que tout homme porte en lui « la forme entière de l’humaine condition » Il dira même dans la courte introduction “Au lecteur” qu’il est lui-même la matière de son livre.

“Je suis moi-même la matière de mon livre”. ● Analyse Extrait chap 26 (+lecture) - Situation d’énonciation L’éducation des enfants est l’un des nombreux sujets traités par Montaigne dans ses Essais. Dans le chapitre 26 du livre I, intitulé “De l’institution des enfants”, il rédige un ensemble de propositions visant essentiellement la formation d’un jeune aristocrate et s’opposant à l’enseignement scolastique, qu’il adresse à la comtesse Diane de Foix, future mère. Il utilise le pronom personnel “je” et s'adresse au lecteur, faisant preuve d’une implication personnelle.

Il utilise des pronoms indéfinis comme “on” ou “ceux qui” lorsqu’il critique les mauvais professeurs. - Critique de l’enseignement scolastique et éloge de l’enseignement humaniste L'extrait débute par une brève explication du but de l’éducation selon Montaigne: elle n’a pas de but monétaire, utilitaire, “non pour le gain”, autre que d’enrichir l’esprit de l’homme. Il reproche à l’éducation traditionnelle la violence et la contrainte qu’on impose aux élèves, qui se traduit par un apprentissage forcé et par cœur qui ne vérifie pas la compréhension: “notre rôle, ce n’est que de redire ce qu’on nous a dit” “criailler à nos oreilles” “entonnoir”. Il préconise le façonnage d’un “homme habile” plutôt qu’un “homme savant”, un homme à “la tête bien faite” plutôt que “bien pleine”.

Cela souligne la dimension humaniste de l’instruction que Montaigne prône: il privilégie notamment la valeur morale et l’intelligence à la science, qui ne serait pas utile au jeune noble: il rejette l’enthousiasme encyclopédique de Rabelais. Pour cela, il fait l’éloge d’un système d’enseignement humaniste.

Montaigne souhaite que l’élève soit actif et non passif et ne doit pas se contenter de mémoriser mais de faire preuve d’une capacité d’analyse : “dire leur sens et leur substance” “non par le témoignage de sa mémoire”.

Aucune théorie ou mode de pensée ne devra lui être imposé: un large panel lui sera proposé objectivement, parmi lequel il pourra choisir par la raison les œuvres qu’il souhaite s’approprier, transformer et confondre pour créer sa propre oeuvre: “les pièces empruntées d’autrui, il les transformera et les confondra, pour en faire un ouvrage tout sien”. Pour atteindre cet objectif, Montaigne favorise l’enseignement personnalisé plutôt que l'enseignement de groupe.

Il met en avant l’importance pour le professeur d'observer son élève afin de s’adapter à son niveau “juger de son allure” “s’adapter à sa force”.

Il doit aussi parfois s’effacer pour laisser l’initiative.... »

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