Dans le prologue, le narrateur Alcofribas Nasier déclare : « les matières ici traitées ne sont pas si folâtres. » En quoi peut-on dire effectivement que le roman Gargantua de Rabelais prête autant à rire qu’il donne à penser ?
Publié le 24/09/2023
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«
Dissertation Gargantua
Dans le prologue, le narrateur Alcofribas Nasier déclare : « les matières
ici traitées ne sont pas si folâtres.
» En quoi peut-on dire effectivement que
le roman Gargantua de Rabelais prête autant à rire qu’il donne à penser ?
Introduction
L’humanisme est un courant littéraire du XVIème siècle, mettant
l’Homme au centre des préoccupations et désirant faire évoluer son mode
de vie, grâce à l’éducation notamment.
François Rabelais est un écrivain
français humaniste du XVIème siècle.
Il est un fervent partisan de
l’« Évangélisme » un mouvement humaniste voulant épurer la religion
catholique et s’opposer aux ambitions temporelles des papes.
Il proclame
la nécessité de prendre l’Écriture comme seul fondement du christianisme
et d’abandonner les institutions créées par les hommes.
Gargantua est un
roman fictif racontant l’histoire du géant Gargantua, de sa naissance à son
éducation, sa formation et son intervention dans la guerre.
Rabelais y
aborde des problèmes fondamentaux et donne son avis sur les
bouleversements de l’époque.
Lors de son enfance, son père, le pensant
doué d’une grande intelligence, lui attribue un maître sophiste qui lui
inculquera une éducation archaïque plus abrutissante que formatrice et de
fil en aiguille, il décide de l’envoyer étudier à Paris.
Dès son arrivée, le
jeune géant a un comportement désinvolte.
Il finit par rejoindre son maître
qui, constatant ses mauvaises manières, le remet dans le droit chemin des
écritures saintes.
Gargantua développe alors de nombreux savoirs
intellectuels.
Pendant ce temps, Grangousier rentre en guerre contre
Picrochole, roi de Lerne.
Il fait alors appel à son fils, pour lui prêter main
forte.
Les combats s’enchaînent et les victoires aussi.
Dans le prologue, le
narrateur Alcofribas Nasier déclare que les matières traitées ne sont pas si
frivoles.
Comment le roman Gargantua de Rabelais peut-il être à la fois
réflexif et comique? Pour répondre à cette problématique nous ferons trois
parties composées de 3 sous-parties.
Nous commencerons par voir que ce
roman prête effectivement à rire dans un premier §, mais qu’il donne aussi
à penser, qu’il est aussi sérieux dans un deuxième et nous finirons par
montrer que le rire et le sérieux sont étroitement reliés.
Enfin, nous
conclurons en utilisant les éléments des paragraphes précédant.
I.
Rire
Premièrement l’humour parodique et le gigantisme sont fréquemment
utilisés.
En effet, la parodie est presque constamment présente puisque
toute l’œuvre de Rabelais est une parodie des romans de chevalerie.
Par
exemple, la fabuleuse naissance de Gargantua qui est sorti par l’oreille
gauche de sa mère en criant « à boire, à boire, à boire » rivalise avec celle
des héros de mythologie comme Dionysos qui est sorti de la cuisse de
Zeus.
Aussi, le gigantisme est omniprésent puisque, rappelons le,
Gargantua est un géant et cela peut mener à des situations cocasses.
Notamment dans le chapitre 17 où Gargantua est monté au sommet de la
cathédrale, a uriné sur les parisiens et en a noyé 260 418 « sans les femmes
et petits enfants ».
Ensuite, les comiques burlesque et lié à la grossièreté font partie
intégrante du livre.
Effectivement, le burlesque étant un sujet sérieux traité
de façon comique, est bien présent ici.
On le retrouve par exemple lorsque
frère Jean défend l’abbaye pour protéger les vignes au chapitre 27.
Ainsi,
ce passage burlesque tourne le sujet de la guerre au ridicule puisque frère
Jean ne se bat pas pour une cause noble mais pour protéger son vignoble.
Aussi, la grossièreté comprenant la scatologie est souvent utilisée dans le
roman car étant un humour populaire il est destiné aux bon vivants.
Le
chapitre 13 en est un bon exemple puisque Gargantua explique à son père
« j’ai inventé un moyen de me torcher le cul ».
Dans ce passage il énumère
toutes les choses avec lesquelles il s’est éssuyé pour trouver le meilleur
moyen.
De plus, le comique de mots a aussi une grande place dans le roman
de Rabelais.
En effet, les calembours, les néologismes, les jeux de mots et
autres sont des preuves de la maîtrise de l’auteur, c’est-à-dire qu’il sait
manier les mots d’une façon intelligente de sorte à faire rire.
Cependant
pour les comprendre, il n’y a pas besoin d’avoir des connaissances
particulières.
Par exemple, au chapitre 17, quand Gargantua noie la ville de
Paris, il le fait « par ris » c'est-à-dire : pour rire.
Aussi dans le chapitre 5, il
transforme « l’appétit vient en mangeant » en « la soif s’en va en buvant ».
Nous pouvons donc dire que ce roman prête (effectivement) à rire de
par l’utilisation presque constante de l’humour et sous beaucoup de formes
attirant tous types de lecteur.
Cependant certains aspects poussant à la
réflexion, ne sont pas accessibles à tous.
II.
Sérieux
Tout d’abord, le texte de Rabelais révèle des valeurs partagées par les
humanistes.
C’est d’abord le portrait de Socrate qui nous permet de voir ce
qui fait l’admiration de Rabelais “une intelligence plus qu’humaine”.
La notion de courage revient aussi plusieurs fois.
Socrate a “un courage
invincible”.
Le courage, chez les humanistes, est une notion très vaste, ce
n’est pas le courage au combat, l’individu instruit devient responsable de
ses actes, il doit les assumer.
Une troisième valeur importante des
humanistes, “le détachement à l’égard de tout ce pour quoi les humains
veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent” (prologue).
Rabelais
vise en fait toute l’activité humaine qui a des buts superficiels : richesse,
gloire, pouvoir.
Les humanistes s’attachent à voir plus loin que les....
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