Cyrano de Bergerac: Analyse linéaire
Publié le 04/11/2022
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«
Séquence 3
Analyse linéaire n°11
Introduction
Cyrano d’Edmond Rostand sort en 1897, offrant le succès à son auteur à l’âge de 29
ans.
Il mourra seulement à 50 ans de la grippe espagnole sans avoir jamais égalé ce succès.
La pièce est un drame, mêlant comique et tragique, et son personnage principal est un des
personnages les plus connus du théâtre français.
L'action se déroule en 1640.
Cyrano, du fait de sa laideur et de son grand nez, pense
ne pas pouvoir être aimé par Roxane, qui est amoureuse de Christian, soldat dans le même
régiment que Cyrano.
Depuis le début de la pièce, ce dernier est un modèle d’éloquence,
terrassant ses ennemis autant avec son épée qu’avec sa maîtrise des mots.
Ici, Cyrano prête sa
voix et sa plume au jeune homme pour lui permettre de déclarer ses sentiments à Roxane,
sans que celle-ci se doute du subterfuge.
Projet de lecture : Comment Rostand s’approprie-t-il ici le topos (terme technique pour dire
“cliché littéraire”) de la scène du balcon pour mettre en scène la stratégie amoureuse de
Cyrano qui se fait prendre à son propos piège ?
Mouvements du texte :
Du début jusqu’à “Et tu es beau comme lui” sur la 2ème page : L’amour de Cyrano qui
s’oublie dans son rôle de Christian et met son coeur à nu pour convaincre Roxane.
De “tu es beau comme lui” à la fin : La déchéance de Cyrano pris à son propre piège tandis
que, par contraste, Christian récolte les “fruits” de son travail.
Grands enjeux du texte à prouver :
-
Les stratégies argumentatives déployées par Cyrano
Le lyrisme et l’amour au centre de la scène
La magie de la parole de Cyrano pour séduire Roxane
Parodie de scène du balcon connue mais tournée en dérision car ils sont trois
(comique)
Le pathétique
La solitude finale de Cyrano
Le choc du spectateur face à la situation de manipulation
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correction ci-dessous
Commentaire complet sur la scène du, balcon rédigé comme doit l’être
votre copie de baccalauréat.
Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand sort en 1897, offrant le succès à son auteur à
l’âge de 29 ans.
Il mourra seulement à 50 ans de la grippe espagnole sans avoir jamais égalé
ce succès.
La pièce est un drame, mêlant comique et tragique, et son personnage principal est
un des personnages les plus connus du théâtre français.
L'action se déroule en 1640.
Cyrano,
du fait de sa laideur et de son nez proéminent, pense ne pas pouvoir être aimé de Roxane, qui
est amoureuse de Christian, soldat dans le même régiment que Cyrano.
Celui-ci, depuis le
début de la pièce, est un modèle d’éloquence, terrassant ses ennemis autant avec son épée
qu’avec sa faconde.
Ici, Cyrano prête sa voix et sa plume au jeune homme pour déclarer ses
sentiments à Roxane, sans que celle-ci se doute du subterfuge.
Comment Rostand
s’approprie-t-il ici le topos (terme technique pour dire “cliché littéraire”) de la scène du
balcon pour mettre en scène la stratégie amoureuse de Cyrano qui se fait prendre à son propos
piège ?
D’abord nous mettrons en évidence l’éloquence amoureuse de Cyrano, avant
d’étudier la complexité morale de la scène.
Enfin, nous observerons la solitude pathétique du
personnage principal.
Tout d’abord, nous ne pouvons que constater l’éloquence amoureuse de Cyrano
dans cette scène.
Nous observons pour commencer les stratégies argumentatives déployées par Cyrano.
Le personnage exhorte Roxane à accepter un baiser, notamment dans la première réplique de
Cyrano où l’on note le recours à l’impératif : « Ne vous en faites pas », « Glissez encore ».
Il
minimise l’acte du baiser pour faire plier Roxane : « Je ne vois pas pourquoi votre lèvre ne
l’ose », « Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ? ».
Notons également les expressions qui
tendent à amoindrir la valeur de l’acte : « presque insensiblement », « un peu d’insensible
façon », « d’un peu plus près », « un point », « un instant », « un peu se respirer », « un peu
se goûter ».
Il utilise un argument d’autorité en prenant exemple sur une reine pour la faire
céder : « Un baiser, c’est si noble, madame, / Que la reine de France […] en a laissé prendre
un, la reine même ! ».
Enfin il fait l’éloge de Roxane : notez les termes mélioratifs que
Cyrano emploie pour qualifier le baiser, tels que « promesse », « communion », « si noble »,
« goût de fleur », etc.
Pour autant cette déclaration est sincère car il l’aime véritablement et
pense sincèrement ces compliments.
Ensuite, nous parlerons de la manière dont la magie du verbe (parole) est utilisée pour
séduire Roxane.
Ce qui transparaît aussi dans cette scène, c’est l’éloquence poétique de
Cyrano qui chante l’amour à merveille et sait manier les mots en pareille occasion.
Nous
remarquons le recours à de nombreuses figures de style comme l’oxymore : « un instant
d’infini », la paronomase avec « du sourire au soupir », figures qui prouvent qu’il est capable
d’utiliser des éléments de langage complexes et variés pour mettre en mot sa demande très
concrète envers Roxane.
Il brode autour du thème du baiser pour le représenter dans une
immense énumération qui va rendre l’idée poétique et romantique pour Roxane.
Les
métaphores « Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer », « Un secret qui prend la
bouche pour l’oreille », ou la métaphore filée du goût : « un goût de fleur », « un peu se
goûter au bord des lèvres », l’« abeille » laissent imaginer que le baiser est « doux » comme
le miel, ou comme une fleur..
Cette scène est donc éminemment lyrique.
Petit à petit, Roxane
se laisse de plus en plus tenter par la promesse d’un baiser donné par Christian/Cyrano.
Notons que la brièveté de ses répliques peut trahir l'intensité de son émotion, rendue encore
plus manifeste par la ponctuation très expressive.
L’antiphrase «....
»
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