Critique theatrale pièce Knock
Publié le 09/04/2022
Extrait du document
«
Un spectacle burlesque et surprenant
La célèbre pièce de théâtre de Knock ou
le Triomphe de la médecine, mise en
scène par Daniel Brière en 2019,
codirecteur
du
Nouveau
Théâtre
Expérimental (NTE) avec Alexis Martin,
est prochainement en tournée au
Québec...
Knock est une comédie dont tout l’art est
de rendre malade une population en
bonne santé.
Connu mondialement par
les phrases acerbes du drôle de
médecin de Romain, ou par le rôle et la
mise en scène récurrente de Louis
Jouvet, cette pièce remise au gout du
jour par Brière surprend, tant elle sort de
nos habitudes et apporte un burlesque
noir jusqu’alors jamais vu.
Pour ceux qui auraient un peu oublié,
sous ses airs bienveillants, Knock
débarque à Saint-Maurice dans le but de
reprendre la clientèle inexistante du
docteur Parpalaid.
Mais Knock n’a aucun scrupule à utiliser la flatterie ou la peur
pour créer un besoin chez ses patients qui, progressivement, adhèrent à sa
philosophie : « Toute personne bien portante est un malade qui s’ignore.
» On
comprend pourquoi les complices du Nouveau Théâtre expérimental, Alexis Martin et
Daniel Brière ont choisi la pièce de Romains qui a été jouée de nombreuses fois et a
toujours connu un vif succès.
Le texte montre les dérives de la médecine moderne,
qui trop souvent surdiagnostique et met les intérêts du médecin au-dessus de ceux
du patient.
Knock préfère le terme « client » à celui de « patient » et la différence est
importante : c’est bien d’argent qu’il s’agit !
Tout d’abord, Daniel Brière insiste sur l’aspect noir de la comédie de Jules Romains
et crée une mise en scène qui foisonne de références.
En s’inspirant de l’adaptation
filmique de la pièce de 1951 pour les costumes ou la scène d’ouverture en voiture,
Daniel Brière cherche, sur le plan esthétique, à se rapprocher de l’époque de Jules
Romains en adoptant un style expressionniste, un courant artistique figuratif apparu
au début du XXe siècle.
Ainsi, les déplacements maniérés des comédiens rappellent
le jeu expressif du cinéma muet, les éclairages créent de nombreux clairs-obscurs, et
la musique rappelle celle du cinéma d’horreur.
La voiture en bois peint du premier
acte, les costumes, ainsi que les maquillages, à la limite du clownesque, auraient
peut-être gagné à quitter le réalisme pour se rapprocher de la caricature.
Le décor.
»
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