Commentaire littéraire Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l’éducation (1762).
Publié le 06/05/2024
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«
Commentaire
littéraire
Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De
l’éducation (1762).
La philosophie de Jean-Jacques Rousseau naît d’une
conviction : l’homme est né bon, et c’est la société qui
le corrompt.
L’éducation tient donc une part importante
dans sa pensée, puisque c’est par elle que l’on peut
préserver les qualités naturelles de l’enfant.
Pour lui,
l’étude fondée sur les livres et les leçons déforme
l’esprit des élèves ; au contraire, l’apprentissage au
contact de la nature permet à l’enfant de cultiver ses
bonnes dispositions innées.
C’est pour défendre cette
théorie qu’il écrit Émile ou De l’éducation, un traité de
pédagogie qui suit l’éducation d’un jeune garçon fictif
nommé Émile.
À l’abri de tout contact avec la société,
en pleine campagne, Émile est seul et libre.
Loin de lui
imposer son savoir, son professeur lui apprend à
réfléchir par lui-même.
Dans ce texte, Jean-Jacques
Rousseau explique comment initier un élève à la
géographie.
Il conseille deux promenades pour
observer le coucher puis le lever du soleil, phénomènes
naturels qui, en sollicitant les sens de l’enfant et en
éveillant sa réflexion, lui tiendront lieu de leçon.
Nous
nous demanderons comment Jean-Jacques Rousseau
place ainsi l’expérience sensible au cœur de son projet
d’éducation.
Ce texte s’offre d’emblée comme un
manuel de pédagogie novateur, qui peut surprendre le
lecteur car il ne fonde l’apprentissage que sur
l’observation, l’expérimentation et le sentiment de la
nature.
Comment Jean-Jacques Rousseau place-t-il
l’observation de la nature au cœur de son projet
éducatif ?
Plan :
I) Un manuel de pédagogie novateur
II) Un apprentissage fondé sur l'expérience
III) Au contact de la nature
Le texte de Rousseau peut être assimilé à un traité de
pédagogie.
Tout d’abord, on aperçoit qu’il y a de
nombreuses formes impératives dans tout le texte :
“rendez” (l.1), “rendrez” (l.2), “pressez” (l.2), “mettez”
(l.3), “laissez” (l.3), “gardez” (l.32), “ajoutez” (l.35),
“répondez” (l.35), “parlez” (l.36), “laissez” (l.36),
“soyez” (l.36).
Ces formes impératives donnent des
conseils mais nous permettent aussi de déduire que
Jean-Jacques Rousseau parle à un professeur fictif à
qui il lui explique comment instruire un élève.
Des formes impératives négatives sont présentes sur la
fin du texte : “N’ajoutez rien de plus” (l.35), “N’y
répondez point” (l.35-36).
Ces formes donnent au
professeur des indications sur ce qu’il convient de faire
ou ne pas faire.
Ensuite Rousseau dit au professeur de ne pas répondre
aux questions de l’élève “Mettez les questions à sa
portée et laissez-les lui résoudre” (l.3-4).
Pour
Rousseau l’élève doit penser, réfléchir par lui-même
“Qu’il ne sache rien parce que vous le lui avez dit, mais
parce qu’il l’a compris lui-même” (l.4-5).
Il insiste sur
l’importance de l’expérience pratique dans l’éducation.
Il encourage le professeur à proposer des activités
concrète et des expériences réelles à l’élève.
Enfin la
pédagogie revendiquée peut basculer les préjugés du
lecteur sur le lien maître-élève.
En effet, le maître a
pour devoir de transmettre son savoir a son élève.
En
principe, le maître domine l’élève de ses connaissances
or Rousseau, dans son texte, fait disparaître la
domination du maître et fait de l’élève un enfant
capable de réfléchir par lui-même et est présenté
comme capable d’accomplir cette compétence qui est :
comprendre avant d’apprendre.
Cela permettrait à
l’enfant de développer sa curiosité et d’apprendre de
manière autonome.
Le maître est invité à se taire
“gardez quelques moments le silence” (l.32-33) et à
libérer l’enfant de son emprise “laissez-le à lui-même”
(l.36).
La dernière phrase “laissez-le à lui-même, et
soyez sûr qu’il y pensera” (l.36) fait comprendre que
Rousseau a une confiance absolue dans les qualités de
l’enfant.
L’impératif “soyez », l’adjectif “sûr” et l’emploi
du futur “pensera” expriment la certitude que l’enfant
peut trouver par lui-même les réponses à toutes ses
questions.
La
pédagogie de Rousseau est révolutionnaire puisqu’elle
remet en question les méthodes traditionnelles
d’éducation.
Rousseau dit que l’apprentissage doit être fondé sur
l’expérience.
Rousseau rejette l’enseignement
traditionnel de la géographie car pour lui en enseignant
la géographie aux enfants on utilise “des machines”
(l.9) qui sont “des globes, des sphères, des cartes”
(l.9).
Selon lui, tous ces outils ne peuvent pas,
rendre compte de l’espace lui-même, qui doit d’abord
s’éprouver physiquement, avant d’être représenté
intellectuellement “Que ne commencez-vous par lui
montrer l'objet même, afin qu’il sache au moins de
quoi vous lui parliez” (l.10-11).
Au lieu d’apprendre à repérer les points cardinaux sur
une carte (l’Est et l’Ouest), Rousseau propose une
promenade “on va se promener” (l.12) dans “un lieu
favorable” (l.12) où ils s’y rendront le soir et le matin
au lieu d’un cours de géographie.
Grâce à cette
expérience l’élève apprend à s’orienter dans l’espace et
va finalement pourvoir déduire naturellement une
notion d’astronomie.
Tout d’abord, en observant le
coucher et du lever du soleil l’élève pourrait
comprendre la rotation de la Terre.
Cela pourrait lui
permettre de comprendre la vitesse de la lumière et de
la distance entre la Terre et le Soleil mais aussi l’élève
pourrait comprendre comment le soleil se déplace tout
au long de la journée.....
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