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Commentaire linéaire sur « Alchimie de la douleur »

Publié le 24/05/2022

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alchimie

« Commentaire linéaire sur « Alchimie de la douleur » Introduction Le titre antithétique des Fleurs du Mal, recueil le plus célèbre de Charles Baudelaire, sonne comme une provocation lors de sa publication en 1857.

Baudelaire y décrit sa descente aux enfers et son tiraillement entre le spleen et l’idéal, le sublime et le sordide. Le sonnet en octosyllabes « Alchimie de la douleur » est l'un des derniers poèmes de la section « Spleen et idéal ». Dans une intensification du spleen, le poète y exprime son désespoir morbide. Lecture Projet de lecture Comment se sonnet exprime-t-il l'incapacité feinte du poète à dépasser son spleen morbide ? Nous pouvons observer trois mouvements dans ce poème :  le poète évoque d'abord la tension des principes de vie et de mort qui le déchirent (I – la première strophe)  avant de s'adresser à Hermès trismégiste (II - la seconde strophe)  pour feindre son incapacité à être un alchimiste poétique (III – les deux tercets). I Le poète déchiré par la tension entre vie et mort Ce bref sonnet s'ouvre de manière mystérieuse avec un parallélisme (pronoms indéfinis, pronoms personnels de la P2, verbe, pronoms possessifs de la P2, nom commun) antithétique au vers 1 et 2 : L’un t’éclaire avec son ardeur, L’autre en toi met son deuil, Nature ! Cette ouverture et mystérieuse car « l'un » et « l'autre » sont des pronoms indéfinis : le sujet du poème n'est donc pas immédiatement identifiable par le lecteur. Le mystère est renforcé par la concision des octosyllabes et la violente apostrophe à la nature sacralisée par la majuscule allégorique et marqué par une exclamation.

Le thème de la nature est essentiel dans la tradition alchimique (voir poly sur la question). Une opposition entre la vie (symboliquement associée à la lumière) et la mort est donc mise en scène.  Le premier vers fait signe vers la vie avec les termes « éclaire » et « ardeur » (du latin « ardare », le terme renvoie étymologiquement à la brûlure, au feu : à la lumière et au sacré -de nombreuses figures religieuses sont fondées sur le culte ancestral du soleil-) l'allitération en /R/ restitue la puissance vitale de cette énergie guidant vers l'idéal.  Le second vers met en valeur un principe de mort, le spleen, qui met son deuil jusqu'au sein de la nature. Cette tension entre vie et mort spleen et idéal et permanente comme le suggère le présent de l'indicatif dans « éclaire » et « met ».

« L’un » et « l’autre » pourraient donc renvoyer sur le plan cosmique au soleil ou à la lune, ou symboliquement à deux principes antagonistes de la nature : la pulsion de vie d’un côté, et la pulsion de mort de l’autre. Les deux vers suivants prolongent cette tension tragique : Ce qui dit à l’un : Sépulture ! Dit à l’autre : Vie et splendeur ! On observe la répétition des pronoms indéfinis. La répétition du verbe « dire » aux vers 3 et 4 restitue le dialogue intérieur de Baudelaire ou le spleen morbide et l'attention de l'idéal se déchirent.

Les rimes embrassées font résonner les voix intérieures du poète torturé eu sein de cette dichotomie existentielle. On observe à cet égard le renforcement de l’antithèse entre éléments euphoriques sous le signe de la vie et de la lumière (de l’or ?) et dysphoriques associés à la mort, (à la boue ?) L’exclamation répétée trahit la souffrance du poète.. »

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