Commentaire Lettre persane Lettre 12
Publié le 02/04/2022
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«
Mercredi, 3 Février 2021
Commentaire sur la lettre 12, page 38-40, ligne 1 à 52
(Introduction rédigée)
L’histoire des Troglodytes occupe les lettres 11 à 14 et illustre l’idée
d’Usbek que « les hommes [sont] nés pour être vertueux, et que la justice est
une qualité qui leur est aussi propre que l’existence » (lettre 10).
Dans la lettre
11, Usbek relate comment les Troglodytes ont péri à cause de la « méchanceté
de leur naturel » (p.35) et de leur caractère individualiste.
La lettre 12 amène la
suite de l’histoire de ce peuple, marquée par un heureux changement de
destinée.
Ce récit enchâssé dans la correspondance peut être considéré comme
un apologue (un court récit permettant de dégager une leçon dans un but
d’édification), mais un glissement s’opère : si le récit se présente comme une
utopie universelle à visée ouvertement didactique, nous verrons qu’il dissimule
probablement une critique bien ancrée dans le rée et dans l’époque d’écriture des
Lettres persanes.
1ere partie : un récit utopique
La lettre 12 est une suite de l’histoire des Troglodytes qu’Usbek avait
commencé à raconter à Mirza dans la lettre 11.
Cette lettre qu’Usbek a écrite
nous relatait les aventures des anciens Troglodytes qui « périrent par leur
méchanceté » et qui « furent victimes de leurs propres injustices ».
Effectivement, l’égoïsme des anciens Troglodytes les a menés à leur perte.
Ils
furent décimés par une maladie et seul deux familles survécurent.
Les
conjugaisons du verbe voir nous remet sous les yeux le malheur des anciens
Troglodytes.
Par opposition, les deux familles restantes sont décrites comme
exceptionnelles.
En effet, « ils avaient l’humanité ; ils connaissaient la justice ;
ils aimaient la vertu », ils possédaient également « la droiture [du] cœur ».
Ces
valeurs morales ressortent d’autant qu’elles sont opposées à la « méchanceté »,
aux « injustices », et à la « corruption ».
Les verbes qui introduisent ces valeurs
deviennent de plus en plus forts, on a ici une gradation.
Dans ce texte, on remarque que Montesquieu utilise majoritairement des
verbes conjugués à l’imparfait et au passé simple « on faisait », « on allait »,
« ce n’était pas », et « ils eurent », « il ouvrit », « instituèrent ».
Ces deux
temps sont souvent utilisés dans des contes ou des récits et non dans des
lettres.
Le lecteur n’a aucune information sur une date ou un lieu spécifique, ce
récit n’est pas situé dans le temps.
Cette histoire sur les Troglodytes n’est pas
réelle, elle se rapproche plus d’un conte ou d’un récit que d’une réalité.
Ces
temps renvoient à une époque imprécise, puisque le lecteur ne sait pas à quelle
époque les Troglodytes ont existé, ce qui contribue à rapprocher ce récit
enchâssé dans la correspondance de l’apologue qu’est cette lettre 12.
Et à la
ligne 3, l’auteur commence le récit de ses nouveaux Troglodytes avec la formule.
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