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Commentaire Lettre persane Lettre 12

Publié le 02/04/2022

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Dans cette lettre 12, Usbek insiste sur le mariage. En effet, on comprend que pour les Troglodytes, cette fête est importante, les Troglodytes priaient pour « l’union de leurs frères » et les jeunes « filles y venaient apporter le tendre sacrifice de leur cœur ». Dans cette société de nouveaux Troglodytes, le mariage est basé sur l’amour entre les deux personnes : « heureux mariages », « Ils aimaient leurs femmes, et ils en étaient tendrement chéris ». On remarque que c’est réciproque, il n’y a pas de mariage forcé, ils se sont mariés car ils s’aimaient. Le champ lexical de l’alliance, de l’union avec « familles », « union », « mariages », montre que tout est en harmonie, que c’est désiré, les parents des jeunes mariés n’ont pas cherché à imposer leur volonté. Dans la société du XVIIIe, les mariages d’amour sont rares, et cette institution est généralement forcée par les parents. Ils étaient organisés dans le but de s’enrichir, et d’agrandir leur fortune en épousant quelqu’un de la même classe sociale, et ces jeunes filles épousaient souvent un monsieur bien plus âgé qu’elles. Elles ne risquaient pas vraiment, comme les jeunes Troglodytes, de tomber amoureuse d’un homme qui faisait deux fois leur âge. L’harmonie sociale de ces nouveaux Troglodytes repose sur l’absence d’individualisme et d’égoïsme. La citation « ils leur faisaient surtout sentir que l'intérêt des particuliers se trouve toujours dans l'intérêt commun » montre que pour les Troglodytes, le bien commun passe avant l’intérêt individuel. Pour eux, la prospérité de leur peuple est plus importante que leur bonheur à eux en tant qu’individu. Grâce à ses lignes, Montesquieu nous amène à comprendre la critique qu’il établit sur le « gouvernement » de son époque. En effet, au XVIIIe, la monarchie absolue de l’Ancien Régime est dénuée de fondement, elle était basée sur le droit divin, le roi étant considéré comme un Dieu, et par l’hérédité, les rois se succédaient de père en fils, où un autre membre de la famille montait sur le trône. Il oppose ici un idéal démocratique, basé sur la vertu et le bien commun au pouvoir absolu et à la tyrannie du roi. Néanmoins, on remarque que le système politique des Troglodytes ne fonctionne que parce qu’ils sont justes et vertueux. Effectivement, tout au long de la lettre, l’importance et la volonté d’une union collective et solidaire est accentué par « l’union fut toujours la même ; et la vertu bien loin de s’affaiblir dans la multitude, fut fortifiée, au contraire par un plus grand nombre d’exemple ». 

« Mercredi, 3 Février 2021 Commentaire sur la lettre 12, page 38-40, ligne 1 à 52 (Introduction rédigée) L’histoire des Troglodytes occupe les lettres 11 à 14 et illustre l’idée d’Usbek que « les hommes [sont] nés pour être vertueux, et que la justice est une qualité qui leur est aussi propre que l’existence » (lettre 10).

Dans la lettre 11, Usbek relate comment les Troglodytes ont péri à cause de la « méchanceté de leur naturel » (p.35) et de leur caractère individualiste.

La lettre 12 amène la suite de l’histoire de ce peuple, marquée par un heureux changement de destinée.

Ce récit enchâssé dans la correspondance peut être considéré comme un apologue (un court récit permettant de dégager une leçon dans un but d’édification), mais un glissement s’opère : si le récit se présente comme une utopie universelle à visée ouvertement didactique, nous verrons qu’il dissimule probablement une critique bien ancrée dans le rée et dans l’époque d’écriture des Lettres persanes. 1ere partie : un récit utopique La lettre 12 est une suite de l’histoire des Troglodytes qu’Usbek avait commencé à raconter à Mirza dans la lettre 11.

Cette lettre qu’Usbek a écrite nous relatait les aventures des anciens Troglodytes qui « périrent par leur méchanceté » et qui « furent victimes de leurs propres injustices ». Effectivement, l’égoïsme des anciens Troglodytes les a menés à leur perte.

Ils furent décimés par une maladie et seul deux familles survécurent.

Les conjugaisons du verbe voir nous remet sous les yeux le malheur des anciens Troglodytes.

Par opposition, les deux familles restantes sont décrites comme exceptionnelles.

En effet, « ils avaient l’humanité ; ils connaissaient la justice ; ils aimaient la vertu », ils possédaient également « la droiture [du] cœur ».

Ces valeurs morales ressortent d’autant qu’elles sont opposées à la « méchanceté », aux « injustices », et à la « corruption ».

Les verbes qui introduisent ces valeurs deviennent de plus en plus forts, on a ici une gradation. Dans ce texte, on remarque que Montesquieu utilise majoritairement des verbes conjugués à l’imparfait et au passé simple « on faisait », « on allait », « ce n’était pas », et « ils eurent », « il ouvrit », « instituèrent ».

Ces deux temps sont souvent utilisés dans des contes ou des récits et non dans des lettres.

Le lecteur n’a aucune information sur une date ou un lieu spécifique, ce récit n’est pas situé dans le temps.

Cette histoire sur les Troglodytes n’est pas réelle, elle se rapproche plus d’un conte ou d’un récit que d’une réalité.

Ces temps renvoient à une époque imprécise, puisque le lecteur ne sait pas à quelle époque les Troglodytes ont existé, ce qui contribue à rapprocher ce récit enchâssé dans la correspondance de l’apologue qu’est cette lettre 12.

Et à la ligne 3, l’auteur commence le récit de ses nouveaux Troglodytes avec la formule. »

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