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Commentaire de texte (Médée de Anouilh)

Publié le 02/04/2023

Extrait du document

« Du grec mythos “parole” puis, “récit transmis”, un mythe est un récit d’origine religieuse qui raconte des événements antérieurs à l'ordre actuel.

Le texte que nous allons étudier est une réécriture du mythe de Médée, écrite par le dramaturge et scénariste Jean Anouilh.

Il est né à Cérisoles en 1910.

Son père, tailleur, et sa mère, violoniste dans un orchestre, ont sans doute transmis à leur fils le respect de l'artisanat et l'amour de l'art.

En effet, il consacrera sa vie au théâtre.

Ses pièces, comédies comme tragédies, exploitent la nature fantaisiste du théâtre pour représenter, selon lui, des vérités fondamentales sur la condition humaine.

Anouilh, à travers ses pièces, voulait que son public examine de près la capacité de l'homme à maintenir son intégrité dans un monde qui l'oblige à faire des compromis sur la moralité.

Où suis-je ? Dans une première partie, nous étudierons l’aspect ambigu de la Médée que nous propose Anouilh dans sa réécriture; une femme qui suscite autant la terreur que la pitié.

Ensuite, nous nous intéresserons à l’aspect tragique de l’histoire, de par son destin inévitable et son innocence perdue.

Une héroïne tragique qui a la fin retrouve symboliquement une forme de liberté. I-Un personnage ambigu, qui suscite à la fois terreur et pitié 1 - Un personnage qui se fait plus tendre et regrette l’innocence du temps passé Si dans la première partie nous montrons le côté effrayant et malaisant de Médée, dans celle-ci on découvre l’aspect tragique de son personnage.

Au début de sa tirade, elle parle à Jason de « ta famille », et non la nôtre, car elle ne fait plus partie de leur famille.

Elle la présente comme « tendrement unie ».

Cette antiphrase, une figure de style qu’on emploie pour exprimer le sens contraire des mots, pourrait exprimer un certain regret.

Elle vient rapidement à parler d'elle-même, à la troisième personne du singulier, comme si elle parlait d’une autre personne.

« Et puisses-tu te demander toujours si Médée n'aurait pas aimé, elle aussi, le bonheur et l'innocence.

Si elle n'aurait pas pu être, elle aussi, la fidélité et la foi.» En effet, elle évoque une Médée morte, qui n’existe plus et se détache d'elle-même.

Le personnage cruel qu’elle incarne maintenant suscite la pitié.

Elle lui demande «si Médée n’aurait pas aimé, elle aussi, le bonheur et l’innocence», « si elle n’aurait pas pu être, elle aussi, la fidélité et la foi ».

On retrouve ici une figure de style, le parallélisme.

En effet, les deux extraits ont la même construction syntaxique. Elle emploie le conditionnel, temps qu’on utilise pour évoquer un futur soumis à une condition ou une réalité imaginaire.

Par, le parallélisme, l'évocation de la famille, la répétition des mots, « elle aussi », l’emploi du conditionnel et de la troisième personne du singulier, on peut constater que Médée regrette le temps passé et son innocence perdue.

Une héroïne autrefois «exigeante et pure », « une petite Médée tendre et bâillonnée au fond de l’autre ».

Le champ lexical de l’enfance (bonheur, innocence, pure, tendre, beau) est présent.

Le registre ici, est donc pathétique et tragique.

Le lecteur la voit donc comme plus humaine, plus tendre, plongée dans le regret. 3 - Un personnage qui use de la persuasion pour accabler Jason On a vu dans la partie précédente que Médée regrette le temps passé et la femme qu’elle était.

Nous allons maintenant montrer qu’elle tient Jason coupable de son innocence perdue.

En effet, au début de sa tirade Médée interpelle Jason et lui décrit la « vraie femme de Jason » qui a dû lutter « toute seule, inconnue, sans une main tendue ».

Elle l’accuse d’avoir abandonné la Médée «exigeante et pure» d’autrefois.

En disant que Médée aurait voulu que leur relation soit « comme dans les histoires » et « que tout soit lumière et bonté » elle insinue que c’est la faute de Jason si leur histoire s’est mal terminée.

Plus tard, elle évoque tout ce qu’elle a sacrifié pour lui, « mon frère, mon père, et la toison du bélier d'or », ainsi que la « patrie et la virginité » qu’il lui avait ravi.

Elle a tout sacrifié pour lui, mais il l'a abandonnée, prenant avec lui son innocence et sa liberté.

Elle utilise souvent des phrases exclamatives, qui traduisent le sentiment de tristesse et de colère que ressent Médée au spectateur.

De plus, Médée répète souvent les mots «Regarde-les/moi » en référence soit à elle-même soit à leurs enfants d’un ton accusateur.

En effet, elle veut que Jason regarde ce qu’est devenu de leur histoire, de leurs enfants, et qu’il sache que c’est lui qui a poussé Médée à de.... »

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