Commentaire de texte La Princesse de Montpensier - début du roman
Publié le 04/10/2022
Extrait du document
«
La nouvelle La Princesse de Montpensier a été écrite par Madame de Lafayette en 1662.
Le
XVIIe siècle est marqué par l’écriture de romans précieux, cependant, La Princesse de Montpensier
se trouve à mi-chemin entre la préciosité - et sa conception de l’amour vertueuse et respectueuse des
convenances, et le classicisme, mouvement dont la vraisemblance l’unité de temps et d’action sont
les grands principes.
Cet extrait du début de l’œuvre met en scène la princesse de Montpensier,
épouse du prince de Montpensier, et le Duc de Guise, dont les sentiments qu’il a nourri pour la
princesse étant jeune renaissent.
On analysera donc comment les personnages et leurs sentiments
évoluent dans ce cadre.
Pour cela, nous montrerons dans un premier temps que les personnages font
face à leurs passions, puis nous étudierons dans un second temps, les dangers de ces passions.
Dans cet extrait, les personnages doivent faire face à leurs passions.
Tout d’abord, la princesse de Montpensier est présentée en idéal.
L’auteur la décrit d’une beauté
telle qu’elle « effaça toutes celles qu’on avait admirées jusques alors », Madame Lafayette utilise ici
une hyperbole qui a pour but de mettre en valeur la princesse, jusqu’à en oublier les autres femmes
de la cour.
Aussi, elle vante « les charmes de son esprit et de sa personne » la beauté de la princesse
est ici autant morale que physique, la princesse représente donc un véritable modèle.
Cette
description superlative qui s’inscrit dans le mouvement de la préciosité, présente cette princesse
comme un individu vertueux, qui correspond donc aux codes moraux de l’époque.
De plus, la puissance de l’amour de ses prétendants est représentée dans cet extrait.
En effet, le duc
d’Anjou « ne changea pas » ses sentiments envers la princesse.
La constance de ses sentiments est
atténuée par la négation même si l’auteure utilise ce procédé pour suggérer l’inverse, avec de
l’implicite.
Cela correspond aux codes de l’époque, où la mesure est une valeur importante.
Quant
au duc de Guise, l’intensité de ses sentiments est représentée lorsque Madame Lafayette le décrit
comme « violemment amoureux » de la princesse.
Enfin, la passion à laquelle les personnages font face doit être cachée des autres.
Les termes
« galanterie », « éclatants », « passion » appartenant au champ lexical de l’amour sont mis en
parallèle avec la volonté de le garder secret à l’aide d’hyperboles, lorsque le Duc d’Anjou prend
« un soin extrême » à faire connaître ses sentiments à la princesse de Montpensier ; mais aussi de
négations quand ce dernier souhaite « ne lui en donner des témoignages trop éclatants ».
Aussi,
quand le duc d’Anjou refuse de faire des démonstrations de sa passion par les actes « pour
s’épargner tous les commencements qui font toujours naître le bruit et l’éclat », l’importance des
apparences à l’époque est évoquée.
Mais cet amour auquel sont confrontés les personnages est
périlleux.
En effet, les dangers de ces passions sont multiples, notamment dans une société où les
apparences pèsent plus que les mots.
Les circonstances du rendez-vous entre la princesse de
Montpensier et le duc d’Anjou sont choisies « à une heure où il y avait très peu de monde » chez la
reine, afin que personne ne puisse les surprendre, cette situation souligne l’importance pour les deux
personnages de garder le secret.
Lors de ce rendez-vous le duc avoue qu’« il aurait été plus
respectueux de vous faire connaître par mes actions que par mes paroles ».
Le lecteur comprend
alors que les personnages évoluent dans un univers où les actions, les démonstrations d’amour, ont
des conséquences d’une grande importance.
Aussi, lorsque l’auteure écrit que le trouble que laisse
transparaître la princesse est si intense « qu’elle lui [le prince de Montpensier] en laissa plus
entendre que le duc de Guise n’en venait de dire », il est plus facile de comprendre le sujet du
rendez-vous sur le visage de la princesse que dans n’importe quelles phrases qu’elle pourrait dire,
cette situation serait presque hyperbolique.
Ici, encore une fois les paroles sont au second plan, le
dialogue est presque inexistant.
De plus, dans cet extrait, la passion est une source de souffrance
extrême.
En effet, la passion des personnages est « si fort augmentée » que rien « ne saurait lui ôter
un moment de sa violence ».
L’utilisation d’hyperboles et de négations met en évidence l’intensité
de la passion, dont semblent souffrir les personnages.
Le lecteur comprend donc alors que la
douleur indissociable de l’amour.
Ajoutée à une souffrance inévitable, la passion est mise en
parallèle avec les obstacles que pourrait rencontrer le duc d’Anjou, que ce soit la « sévérité » de la
princesse, « la haine de M.
le prince de Montpensier » ou même « la concurrence du premier prince
du royaume ».
L’amour du Duc d’Anjou paraît alors impossible.
Cette supposition est confirmée
lorsque « le duc se retira pour guérir la jalousie de ce prince ».
La guérison fait écho ici à la blessure
dont le duc souffre.
Sa passion pour la princesse lui aura donc apporté plus de douleur que de joie.
Enfin, dans cet extrait, la morale est mise en péril.
Le....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Sitôt que la nuit fut venue - Commentaire de texte - Princesse de Clèves
- commentaire de texte thérèse desqueroux
- Commentaire de texte Platon de la République (livre III)
- Commentaire de texte Epictète: chapitre 28 du livre I des Entretiens
- Freud-commentaire de texte sur la religion