commentaire composé Anna de Noailles "le port de Palerme"
Publié le 05/02/2025
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«
Corrigé du commentaire composé « le port de Palerme » de Anna de Noailles
Publié dans le recueil « Les vivants et les morts » (1913) de Anna de Noailles, Le port de
Palerme, est un poème lyrique, écrit en trois strophes, de deux quatrains et un sizain, et en vers
croisés.
Le poème suit un rythme très harmonieux en alexandrins, ponctués par des hémistiches.
Il reprend, à travers la contemplation du port et des bateaux, le thème romantique du voyage.
Il
importe néanmoins de souligner que Anna de Noailles, par l’idéalisation du réel qu’elle entreprend,
amène finalement le lecteur à investir un monde imaginaire.
Comment la description réaliste du port
connu de la narratrice lui permet elle d'exprimer son désir d'évasion ?
À partir de l’évocation d’un cadre réaliste qui occupera notre première partie, nous verrons dans un
deuxième temps combien la poétesse tend à idéaliser le réel référentiel pour laisser place au rêve et
au voyage.
Dans un premier temps, Anna de Noailles procède à une description très concrète du port de
Palerme.
Dès le premier vers, le réalisme surgit du cadre référentiel, déjà suggéré par le titre ; il
s’agit du port de Palerme.
Cependant, elle circonscrit uniquement sa description à la zone
portuaire : « port » (v.
2), « rade », « marine » (v.
6), « vaisseaux » (v.
7).
On ne connaît rien de la
ville elle-même qui n’est pas évoquée, si ce n’est une brève mention au vers 12.
L’auteure
commence par décrire l’aspect « extérieur », c’est-à-dire l’activité commerciale et la pauvreté du
lieu.
Le champ lexical du commerce domine : « marchands » (v.2), « sacs de grains, de farine et
fruits » (v.3) : ici on peut noter l’évocation de produits locaux divers, de même que le terme «
usine» au vers 9, suggère la fabrication ou la transformation des matières premières.
La description est également sonore : « le bruit que faisaient les marchands » (v.1) suggère
par exemple une impression de mouvement et d’agitation particulièrement réaliste ; les vendeurs
sont si nombreux et bruyants qu’ils semblent former un amas de personnes « autour des sacs ».
Par
« les sifflets faisaient un bruit d’usine », Anna de Noailles évoque le va et vient bruyant des
bateaux, ceux qui partent du port et ceux qui arrivent à Palerme, ce qui donne de la vivacité au lieu.
Par ailleurs, cette sensation est accentuée par une description très colorée : l’évocation, «
sous un beau ciel, teinté de splendeur » (v.
5), des produits locaux, notamment les « fruits » (v.
4)
ainsi que la journée ensoleillée, éclatante, magnifique, propice aux échanges.
La narratrice semble habituée de ce port familier qui revient à elle comme un souvenir.
L'usage de l'imparfait d'habitude l'indique : au v.
1 « je regardais souvent » ainsi que au v.
6
« j'aimais la rade noire ».
Le point de vue interne indique également un regard subjectif depuis
l'intérieur d'une chambre, vraisemblablement située près du port : « de ma chambre si chaude »
(v.1).
Néanmoins, la description vivante des lieux, une hypotypose, comprend un certain regard
distancié, qui l'éloigne de la description romantique du paysage.
Effectivement, ce port cosmopolite
semble connaître des frictions internes.
Les marchands sont en effet « divisés » (v.
3).
Le port
apparaît donc comme un lieu agité : il est d'ailleurs question de « fraude » au vers 3.
La poétesse
emploie en effet un lexique parfois assez éloigné de la poésie, comme le suggère l’emploi de
l’adjectif « le vieux port goudronné » au vers 2 qui souligne son aspect urbain et quelque peu
délabré.
Le dernier vers du quatrain « teinté de splendeur et d'ennui » met l'accent sur ce paradoxe
entre la beauté d'un lieu agité, en mouvement, et la lassitude d'un quotidien qui se répéte.
Le port, davantage triste et sombre, se perçoit comme l’incarnation d’une certaine
mélancolie : l’écrivaine, qui décrit avec nostalgie la « pauvre marine » et les « vaisseaux délabrés »,
montre ainsi ce qu’on....
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