COMMENTAIRE COMPOSE Albert Cohen, Belle du Seigneur, 1968
Publié le 25/02/2023
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COMMENTAIRE COMPOSE
Albert Cohen, Belle du Seigneur, 1968
Le roman Belle du Seigneur est un roman écrit en
1968 par Albert Cohen.
Albert Cohen est un poète,
écrivain, dramaturge Suisse.
Entre 1926 et 1931, il occupe
à Genève un poste de fonctionnaire attaché à la division
diplomatique du Bureau international du travail.
Cette
expérience est la source d’inspiration qui lui a permis de
construire l’univers d’Adrien Deume et de Solal.
Belle du
Seigneur est son œuvre majeure, elle fait le récit d’Adrien
Deume, un fonctionnaire qui aspire à grimper les échelons
de la Société des Nations.
Adrien a une très jolie femme,
prénommée Ariane, qui va rencontrer le supérieur
hiérarchique d’Adrien, Solal.
Solal et Ariane vont tomber
amoureux et vont tout faire pour éloigner Adrien jusqu’à lui
inventer une promotion et l’envoyer 3 mois en mission
dans laquelle Adrien rêvait d’y contribuer.
Etant inconscient
que ce n’est qu’un plan pour l’éliminer de la relation de son
chef et sa femme, Adrien, fou de joie, appelle donc Ariane
pour l’en informer.
Ce passage fait donc le récit satirique
du dialogue entre Adrien et Ariane, et du monologue
d’Adrien après cet appel, une particularité de l’œuvre est le
recours important au monologue intérieur, que l’on peut
aussi identifier dans notre extrait.
Il peut donc être
intéressant de se demander quel portrait d’Adrien Deume
s’esquisse dans cet extrait.
Après avoir vu que notre
personnage principal est grotesque, nous verrons que le
texte à une dimension satirique en examinant comment est
présenté Adrien et quelles impressions nous avons de lui.
MORIN Maylie, 1ère G5
Belle du Seigneur fait le récit d’un personnage, Adrien
Deume, grotesque.
Lors de la première partie, nous allons
analyser et décrire le personnage d’Adrien, caractérisé de
grotesque.
Le premier point de cette partie abordera son
égocentrisme, le deuxième sa grossièreté et dans le dernier
point, sa naïveté.
Tout d’abord, Adrien est une personne égocentrée.
En
effet, on peut observer cela par plusieurs procédés tout au
long du texte comme l’omniprésence du pronom personnel
sujet « je » de la ligne 6 à 9 « je te quitte », « j’ai un gros
travail », « je resterai », « je rentrerai », … ou encore aux
lignes 13 et 14 « j’enlève », « j’introduis », « je mets », ....
Cela montre une absence totale des autres aux yeux
d’Adrien, il ne pense qu’à lui.
Il utilise aussi des phrases
emphatiques à la ligne 15 « Pas un purotin, moi », « Un roi
de la vie, moi ».
Cette forme emphatique met donc en
relief le mot « moi », il parle de lui avec outrecuidance et
dresse un portrait de lui-même élogieux.
On peut aussi voir
qu’Adrien est obnubilé par sa carrière et l’argent qui en
découle ; sa vie est centrée sur son ascension
professionnelle.
Par exemple, l’énumération à la ligne 11
« Membre A depuis sept jours, dîner avec le S.S.G.
demain
soir et à minuit cinquante départ en mission ! » n’évoque
même pas le contenu de sa mission, tout ce qui intéresse
Adrien est la richesse en gravissant les échelons dans sa
profession.
Il n’est alors qu’un jeune fonctionnaire.
De plus, Adrien est un personnage grossier.
En effet,
nous pouvons analyser la manière dont s’exprime et se
comporte Adrien dans cet extrait.
On y relève un langage
très familier et argotique, aux lignes 29 et 15 les deux
hyperboles « bouffer, je crève de faim », et « Purotin », ou
encore à la ligne 29 où il mélange les pronoms personnels
« allons, viens ».
Ce langage adopté par Adrien renforce la
contradiction entre ses rêves de réussite sociale et sa
classe sociale.
On peut aussi observer sa grossièreté
MORIN Maylie, 1ère G5
par sa vision très réductrice et méprisante qu’il a de sa
femme.
Effectivement, il peut partir trois mois sans Ariane.
Par exemple, à la ligne 5 lors du dialogue entre Adrien et
sa femme, il ne va pas insister pour que sa bienaimée
vienne : « Non ? Bon, bon, comme tu voudras », ou encore
aux lignes 19 et 20 lors du discours indirect, lorsqu’il
s’imagine la revoir après 12 semaines, il ne peut
s’empêcher de parler de son hypothétique gloire
personnelle par l’accumulation « lui avec le prestige du
négociateur revenu du Proche-Orient, bronzé, chargé de
lauriers ».
On en déduit qu’il préfère partir pour son travail
plutôt que de rester auprès d’elle et de la chérir.
Il ne la
laisse pas parler au téléphone, il ne pense qu’à sa réussite
sociale.
On peut identifier les préoccupations concrètes
d’Adrien tournées vers ses profits personnels et les signes
extérieurs de richesse.
Par exemple, à la ligne 3
l’énumération « Paris, Londres, Bruxelles ! Syrie, Palestine,
ambiance exotique ! » évoque sa vision du voyage qui est
caricaturale, ou encore aux lignes 20 et 21 le groupe
nominal « son premier soir à Paris, au Georges V » qui est
un hôtel de luxe parisien, montre que seule la vie de luxe
qu’occasionnent ses voyages occupent ses pensées.
On
peut aussi noter ses goûts littéraires limités, aux ligne 22
et 27 il est mentionné qu’il lit un « roman policier ».
Ce
groupe nominal montre des centres d’intérêt restreints et
peu intellectuels.
Enfin, Adrien est un personnage naïf.
En effet, il est
piégé dans cet extrait par son supérieur hiérarchique et sa
propre femme.
Dans le texte, il est comparé à un enfant, et
une des caractéristiques principales de l’enfance est la
naïveté.
On observe ce trait par la situation ironique où
Adrien part et ne porte d’intérêt qu’à sa mission, tandis
qu’Ariane tombe sous le charme du chef d’Adrien.
Il croît
avoir affaire à une vraie opportunité alors qu’il se fait
piéger.
L’appel émis à sa femme de la ligne 1 à 9 est
comique ; il n’est question que de travail dans cet appel.
Adrien exprime
MORIN Maylie, 1ère G5
sa joie auprès de sa femme alors qu’elle sait qu’il s’agit
d’une fausse mission et qu’elle va le trahir.
On peut relever
des indices dans le texte, comme le fait que sa femme
n’accompagne pas son mari lors de son déplacement à la
ligne 5, ou encore parce qu’elle ne pose pas de questions
sur sa prétendue mission.
On peut aussi noter le côté
enfantin de notre personnage, à la ligne 10 « sourit
enfantinement ».
Cet adverbe illustre concrètement et
indiscutablement son manque de maturité.
Pour conclure cette première partie, l’extrait du texte
d’Albert Cohen est centré sur le personnage d’Adrien,
présenté par l’auteur comme un personnage grossier,
égoïste et naïf, en somme une personnalité grotesque.
Nous avons alors abordé et analysé ces différents de traits
de sa personnalité, en illustrant à partir de phrases du
texte et les diverses figures de style.
Cet extrait de Belle du Seigneur fait aussi le récit d’un
personnage aux dimensions satiriques.
Lors de la seconde
partie, nous allons analyser l’aspect caricaturale et ironique....
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