Brochure linguistique
Publié le 21/07/2022
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Sommaire
Première partie
Linguistique: définition et objet
I.
Définition
II.
L’objet de la linguistique
III.
Langue – langue – parole
1.
Le langage
2.
La langue
a.
Définition
b.
Les différents statuts de la langue
c.
Les différents types de langue
d.
Les subdivisions de la langue
3.
La parole
IV.
Différences entre langage – langue –
parole
V.
Système de la communication
1.
Eléments ou facteurs de la
communication.
2.
Les fonctions du langage
3.
Schéma de la communication
VI.
Le signe linguistique et le signe
nonlinguistique
1.
Le signe linguistique
2.
Le signe non linguistique
VII.
Synchronie et diachronie
1.
La synchronie
2.
La diachronie
Deuxième parties: La phonétique
I.
Définition
II.
Les branches de la phonétique
III.
L’appareil phonatoire
1.
Organe de la parole
2.
Croquis de l’appareil phonatoire
IV.
Transcription
1.
Les voyelles
2.
Les consonnes
V.
Différences entre voyelles et
consonnes
Troisième partie: La phonologie
I.
Définition
II.
Différences entre phonétique et
phonologie
III.
Phonèmes et monèmes
IV.
Les paires minimales
V.
Les variantes
Quatrième partie:La morphologie
I.
Définition
II.
Le morphème
III.
Les types de morphèmes
IV.
Différences entre morphologie et
syntaxe
Cinquième partie:La syntaxe
I.
Définition
II.
Représentation de la phrase
III.
Indicateur syntagmatique
IV.
Analyse en constituants
immédiats
V.
Phrase et structure
VI.
Règle de réécriture
VII.
Les phrases ambiguës
VIII.
La phrase globale
IX.
Les transformations
X.
La coordination et la relativisation
XI.
Axe paradigmatique et axe
syntagmatique
Sixième partie:La sémantique
I.
Définition
II.
Sens des mots
III.
Différences entre l’analyse
syntaxique et l’analyse sémantique
IV.
Lexicologie et lexicographie
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Première partie
Linguistique : définition et objet
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I.
Définition
La linguistique est l’étude scientifique de la langue ou du langage humain articulé.
Elle est
considérée comme une science parce qu’elle utilise les méthodes de la science à savoir :
l’observation, l’hypothèse, la vérification, la loi, et les applications.
Les premiers linguistes
furent des philosophes et des théologiens.
C’est au XX
e
siècle que la linguistique fut réellement considérée comme une science
grâce au linguiste suisse Ferdinand de Saussure (Genève 1857 – 1913) considéré comme
« le père » de la linguistique moderne.
SonCours de Linguistique Généraleconsacre l’acte de
naissance de la linguistique moderne.
Objet de la linguistique
La linguistique a pour objet le langage humain articulé c'est-à-dire la langue.
Cette étude est
faite selon les règles scientifiques.
Nous avons sept branches de la linguistique qui se
présentent comme suit :
- la phonétique et la phonologie s’occupent des caractères physiques et
physiologiques des sons;
- la morphologie, la syntaxe et la grammaire s’occupent des différentes formes des
mots, de leur agencement ainsi que des relations qu’ils entretiennent entre eux;la
lexicologie, la sémantique et la pragmatique s’occupent du sens des unités ainsi que
de l’interprétation et des valeurs.
II.
Langage – Langue – parole
1.
Le langage
a.
Définition
Le langage est la faculté qu’ont les êtres vivants de communiquer entre eux à l’aide de
signes (vocaux, gestuels, tactiles, olfactifs,graphiques, sonores, visuels, etc.).
Il est aussi une faculté inhérente et universelle de l'humain de construire des langues (des
codes) pour communiquer.
Le langage se réfère à des facultés psychologiques permettant de communiquer à l’aide d’un
système de communication quelconque.
Le langage est inné car on n’apprend pas le langage
mais on nait avec lui.
Tous les êtres vivants ont un langage : le langage humain, le langage des animaux, le langage
des fleurs.
Exemples :
-le nouveau-né arrive à entrer en communication avec sa mère par des cris, des odeurs, des
caresses ...
- Parmi un groupe d’ovins, la brebis et son petit arrive à se reconnaitre par les sons émis par
l’un et l’autre.
2.
La langue
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a.
Définition
La langue est un système de communication conventionnel particulier constituéd’un
ensemble de signes particulièrement élaborés,propre à une communauté pour les besoins
de communication entre ses différents membres.
Elle est acquise c'est-à-dire qu’on apprend
à parler une langue contrairement au langage.
Exemple : La langue française, le bamanankan, le fulfulde, le dôgôsô, etc.
Par « système », il faut comprendre que ce n'est pas seulement une collection d'éléments
mais bien un ensemble structuré composé d'éléments et de règles permettant de décrire un
comportement verbal régulier (par exemple la conjugaison de verbes en français ).
La langue est acquise.
Elle peut se définir aussi comme étant un système consciemment élaboré pour remplir des
besoins utilitaires.
Elle peut être une koïnè, c'est-à-dire une fabrication semi artificielle.
Exemple : L’écriture, la diffusion à travers les dictionnaires, les medias, les cours, etc.
b.
Les différents statuts de la langue.
Les langues peuvent avoir différents statuts.
La langue maternelle
Est considérée comme langue maternelle la langue apprise en premier par l’enfant.
Très
souvent c’est la langue de la première personne en contact avec l’individu, le plus souvent sa
mère.
Exemple : Un enfant senoufo né dans le milieu songay, s’il apprend en premier le songay,
aura celui-ci pour langue maternelle et non le senoufo.
La langue domestique ou indigène
Elle est nommée ainsi la langue parlée seulement au sein d’un territoire restreint dans un Etat
ou une province d’un Etat ou dans une communauté spécifique restreinte du pays.
En un mot
c’est une langue locale communément parlée au sein d’une communauté.
Elle est aussi appelée langue locale, langue vernaculaire, langue autochtone ou patois.
Exemple : le bozo, le dôgôsô, etc.
La langue nationale
C’est la langue d’une nation ou d’un peuple, c’est- à- dire reconnue comme faisant partie du
patrimoine d’une nation ou d’un Etat.
C’est la reconnaissance des langues par les autorités
politiques du pays dans lequel elles sont parlées.
Exemple : le bamanankan, le fulfulde, le songay, le tamasheq… au Mali.
Au Mali, toutes les langues nationales sont transfrontalières à l’exception du bozo.
La langue véhiculaire
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Elle est une langue souvent plus simple qu'une langue maternelle et qui sert de moyen de
communication entre despopulations de langues maternelles différentes ou dialectes
différents.
Exemple : Le bamanankan est une langue véhiculaire car parlée par une grande majorité de
Maliens.
Il en est de même pour le songay.
La véhicularité d’une langue est aussi une
occasion de créer de nombreux dialectes.
La langue officielle
C’est la langue d’un Etat qui est utilisée pour les usages officiels dans l’administration, la
justice, l’assemblée nationale, l’enseignement.
Exemple : Au Mali, la langue officielle est le français.
Langue naturelle/Langue artificielle
On appelle langue naturelle, une langue qui s'est formée au cours du temps par la pratique de
ses locuteurs, à partir d'états de langues antérieurs et/ou d'emprunts à d'autres langues.
C'est le cas de la grande majorité des langues parlées dans le monde.
Au contraire, on appelle langue construite, parfois improprement langue artificielle, une
langue qui résulte d'une création normative consciente d'un ou de plusieurs individus.
C’est
une langue créée de toutes pièces pour des besoins de communication.
Elle est simple car
ses règles sont régulières.
C'est notamment le cas de l'espéranto, seule langue construite comptant un nombre
significatif de locuteurs, mais aussi de l'ido, du volapük, de l'interlingua, du toki pona, du
lojban, du klingon et du na'vi.
Langue vivante
On appelle langue vivante une langue qui est utilisée oralement et au moment présent par
des personnes dont elle est la langue maternelle, ou par une communauté suffisamment
nombreuse — et de façon suffisamment intensive — pour permettre une évolution spontanée
de la langue sur le plan grammatical et bien d'autres cas.
Elle est pratiquée au quotidien pour
les besoins du quotidien.
(Cas de l'espéranto).
Langue morte
Unelangue est dite morte ou éteinte lorsqu’elle n'est plus pratiquée oralement comme
langue maternelle, cependant elle peut encore être utilisée dans certains domaines restreints
tels que la religion, les codes secrets comme le latin ou le copte.
Les raisons peuvent être :
- Démographiques : la communauté linguistique s’est éteinte, il n’ya plus de locuteurs
de cette langue;
- les phénomènes sociologiques liés à l’économie;
- la politique linguistique menée par l’Etat peut amener à la disparition d’une langue, etc.
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Elle est aussi appelée langue menacée à cause de la diminution du nombre de locuteurs due
à l’influence des langues dites dominantes.
Sur lessix mille(6000) langues que compte le monde, environquatre mille(4000) sont
menacées de disparition.
c.
Les différents types de langue
Sur le plan de la morphologie et de la syntaxe les langues se divisent en trois types
principaux :
- Le type flexionnel
Dans ces langues, les mots sont généralement constitués d’une ou de plusieurs racines et de
désinences qui expriment des catégories grammaticales (genre, nombre, personne…).
Les
mots changent de forme selon leur appartenance grammaticale et les relations qu’ils
entretiennent avec leur environnement.
Exemple : le latin, le français, l’arabe…
Prenons le verbe « aller » selon le temps et la personne il devient Vas, iront, aille…
- Le type agglutinant
Ce type de langues connait l’adjonction, la juxtaposition au radical d’affixes distincts pour
exprimer les rapports syntaxiques sans une modification notoire de la forme.
Exemple : le japonais, le bamanankan….
En bamanankan muso au singulier ; musow au pluriel.
- Le type isolant
Dans ces langues, les mots se réduisent à des radicaux, leur place respective marquant les
rapports grammaticaux.
On appelle aussi ce type de langue les langues à « syntaxe de position » etles mots sont
généralement invariables.
Exemple : le bamanankan, le chinois…
NB : A vrai dire, aucune langue n’est à cent pour cent agglutinante, isolante ou flexionnelle.
d.
Les subdivisions de la langue
Les langues se présentent toujours en lectes qui expriment des variantes dépendantes de
groupes restreints horizontalement, verticalement ou sur le plan professionnel.
Ainsi nous
avons :
- l’idiolecte
En linguistique on appelle idiolecte l'ensemble des usages du langage propres à un individu
donné, s'exprimant oralement.
Pour l'expression écrite, on parle de style.
- le patois
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Parler essentiellement oral, pratiqué dans une localité ou un groupe de localités,
principalement rurales.
- le jargon
Est une langue professionnelle parlée dans un domaine spécifique.
Exemple : jargon militaire, scientifique etc.
- le communalecte
Est une langue parlée dans la ville.
Exemple : le bamanankan de bamako, le sonray de Tombouctou...
- le dialecte
Il est une variété linguistique propre à un groupe d'utilisateurs déterminés.
Une langue se
présente toujours sous la forme de dialectes.
Ces dialectes qui se comprennent jusqu'à un
certain niveau forment la langue.
Exemple : Dans la langue bamanankan, nous avons le dialecte de Ségou, Bèlèko, wassoulou,
de Bamako, dioula, le malinké, etc.
- l’idiome
Un idiome est une langue parlée dans une communauté spécifique et isolée par les
frontières naturelles.
3 La parole
La parole est l’utilisation personnelle d’une langue par une personne.
Elle est la mise en
pratique de la langue.
C’est le style d’une personne.
C’est à travers la parole qu’on découvre quelle langue, quel dialecte utilise l’individu.
Exemple : le style de Charles Baudelaire, le style de Seydou Badian, etc.
III.
Différences entre Langage – Langue – parole
Le langage et la langue s'opposent donc par le fait que l'un (la langue) est la manifestation
d'une faculté propre à l'humain (le langage) qui possède d’autres moyens de communication.
Selon Saussure, la langue est le résultat d’une convention sociale transmise par la société à
l'individu et sur laquelle ce dernier n'a qu'un rôle accessoire.
Par opposition, la parole est
l'utilisation personnelle de la langue (toutes les variantes personnelles possibles: style,
rythme, syntaxe, prononciation, etc.).
Si la langue est conventionnelle,sociale,acquise et extérieure à l’homme ; le langage, lui, est
inné tandis que la parole est personnelle, individuelle.
La parole est performance tandis que la langue est compétence.
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IV.
Système de la communication
La communication est un échange d’information entre au moins deux individus.
1.
Eléments ou facteurs de communication
Pour qu’il ait communication, il faudrait qu’il existe des éléments ou facteurs de
communication.
Ceux- ci sont : l’émetteur, le récepteur, le canal, le code, lemessage et
leréférent.
A ceux-là s’ajoutent les conditions c'est-à-dire Où ?Quand ? Comment ? Pourquoi ?
L’émetteurou destinateurou aussi encodeurest celui qui parle, qui envoie le message.
Exemple : Je reste
Le récepteur ou destinataire ou aussi décodeurest celui qui reçoit le message.
Exemple : Je t’envoie ce texte.
Le canal est le moyen par lequel le message est transmis.
Exemple : Le directeur appelle le comptable autéléphone.
Le code est la langue utilisée pour faire passer le message.
Exemple : Je suis malade (langue française)
Le message est l’ensemble des informations transmises.
Exemple : Nous vous annonçons l’ouverture des boutiques.
Le référent est ce dont on parle, la chose sur laquelle on se réfère ou l’objet de la
conversation.
Exemple : LesMaliens sont allés aux urnes en juin 2013.
Le référent ici est le vote.
2.
Les fonctions du langage
Il existe six(6) fonctions essentielles du langage :
- La fonction expressive ou émotive :
Elle est centrée sur l’émetteur en soulignant ses émotions, ses besoins, ses craintes, ses
appréciations, ses désirs, son investissement personnel, psychologique ou affectif dans ce
qu’il dit.
Il utilise la 1
ère
personne en général.
Exemple : Je suis malade.
Il est malade ce monsieur
- La fonction conative ou injonctive :
Le message est centré sur le récepteur.
L’émetteur cherche à influencer celui-ci.
Le message
peut faire naitre un certain comportement chez le destinataire.
Il utilise la 2
ème
personne.
On
l’appelle aussi fonction impressive.
Exemple : Lève- toi !
- la fonction poétique :
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Elle porte sur le message lui-même, la beauté esthétique du message transmis.
Le langage
joue sur son propre code.
Exemple : Vienne la nuit sonne l’heure (Apollinaire).
- La fonction référentielle ou dénotative
Le message est centré sur le référent, le sujet même du message.
Le langage décrit le
monde ; il s’agit bien souvent de la fonction essentielle du langage.
Exemple : LesMaliens sont allés aux urnes en juin 2013.
Le référent ici est le vote.
- La fonction phatique :
Le locuteur cherche à établir ou à maintenir le contact avec l’interlocuteur.
Exemple : au téléphone «Allo » pour établir le contact.
« Patientez, s’il vous plait » pour maintenir le contact ; N’est- ce pas ?
- La fonction métalinguistique
Le message est centré sur le langage.
La langue sert à parler d’elle-même c'est-à-dire lorsque
la langue sert à décrire la langue.
On a souvent recours aux ouvrages généraux comme le
dictionnaire.
Exemple : les expressions telles que « c'est-à-dire », « je veux dire », « en d’autres termes »,
les définitions, les fonctions des mots…
Tableau récapitulatif des différentes fonctions du langage
Fonction Finalité
Élément de la
communication
sur lequel cette
fonction met
l'accent
Informative
Ex.: "Il pleut"
Communiquer des informations Le référent
Expressive
Ex.: "Malheur !"
Extérioriser des sentiments Le locuteur
Conative
Ex.: "Votez pour moi!"
Provoquer une réaction
Le but est de faire agir ou réagir l'interlocuteur
(faire la morale, menacer, ordonner, faire de la
Le récepteur
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publicité ou une campagne électorale...)
Phatique
Ex.: "Allô?"
Établir le contact
Il s'agit de s'assurer du lien entre les
interlocuteurs.
Le canal
Poétique
Ex.: "Le sanglot long
des violons de
l'automne"
Faire œuvre d'art
Dans l'usage poétique, il y a création d'un objet
autant (ou plus) que d'un message.
La forme du
message
Discursive
Ex.: Une dissertation,
une démonstration
Élaborer sa pensée
Le langage permet de développer ou d'éclaircir
sa pensée.
Le contenu du
message
Métalinguistique
Ex.: ""chou" prend un x
au pluriel"
Parler de la langue elle-même
On utilise la langue spécifier la langue : préciser
le sens d'un mot, donner une règle de
grammaire...
Le code
Performative
Ex.: "La séance est
ouverte."
Agir
Dans ce cas, le fait de dire, si c'est dit par la
bonne personne dans les bonnes circonstances,
c'est faire une action (promettre, baptiser...)
NB: Cette fonction, identifiée par John Austin
n'est pas mentionnée par Mounin.
Le contexte
3.
le schéma de la communication de Jakobson
V.
Le signe linguistique et le signe non linguistique
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La sémiotique est la science qui étudie les signes.
1.
Le signe linguistique
a.
Définition
Le signe linguistique est le résultat de l’association d’uneimage acoustique (ou sensible)
appelée signifiant et d’un concept le signifié.
C’est pourquoi Saussure dira que le signe
linguistique est «non pas un nom et une chose mais le total résultant de l'association d'un
signifiant à un signifié ».
b.
Caractéristiques du signe linguistique
Le signe linguistique se caractérise par :
- son caractère arbitraire
Le caractère arbitraire du signe linguistique veut dire qu’il n’y a aucune relation naturelle entre
le signifié et le signifiant.
C’est pourquoi un même signifié peut avoir plusieurs signifiants
vice versa.
Exemples : cheval se dit horse en anglais, soo en bamanankan, ayas en tamasheq.
- son caractère conventionnel
Pour que les membres d'une communauté se comprennent, il faut qu'ils s'entendent sur les
mêmes conventions ou sur les mêmes signes.
En conséquence, les signes sont considérés,
comme étant conventionnels, en cela ils résultent d'une convention entre les membres d'une
communauté.
En fait, partager la même langue, c'est également partager un certain nombre
de conventions où l’on lie des sons à des sens dans un système.
- son caractère linéaire
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Le signifiant se présente de façon linaire dans l'axe du temps.
Il nous faut du temps pour
prononcer un mot, pour le réaliser de façon physique.
De même, il y a un ordre qui est suivi
lors de sa réalisation.
Exemple : Dans la réalisation du signifiant [wazo], il ne m'est pas permis de prononcer les
sons dans un ordre différent de celui que nous avons ci-haut si je veux que les autres
locuteurs me comprennent.
Les signes forment donc une successivité et non une simultanéité.
Par opposition, les signes
routiers peuvent se substituer: "obligation de tourner" et "tourner à gauche".
2.
Les signes non linguistiques
Le signe :
Indique un fait n’ayant aucun rapport analogique avec l'élément signifié.
Le signe n'est pas
forcément linguistique.
Exemples :
Indique un danger,
Croix verte des pharmacies.
L’indice:
Est un fait immédiatement perceptible qui nous fait connaître quelque chose à propos d'un
autre fait qui ne l'est pas.
Exemples:
La fumée est l’indice du feu.
Les nuages sont l’indice de la pluie
Il y a un lien logique et implicatif entre l'indice et ce à quoi il renvoie.
L'indice est, en fait, la
manifestation des effets implicatifs d'un phénomène empirique.
Le signal:
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Est un fait qui a été produit artificiellement pour servir d'indice.
Il est subite
Exemples:
Le signal d’un départ
Les feux de signalisation.
Le symbole:
Est un signal qui, de par sa forme ou sa nature évoque spontanément dans une culture
donnée quelque chose d'abstrait ou d'absent.
C'est une représentation fondée sur une convention qu'il faut connaître pour la comprendre.
Exemples:
La balance représente la justice
La colombe représente la paix
L’icône :
Est une représentation graphique d'une entité, dont elle conserve certaines propriétés
spatiales.
Exemple : signifie musique.
VI.
La synchronie et la diachronie
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L’étude d’une langue se fait soit au moment où l’on l’utilise,soit à travers le temps d’où ces
notions de synchronie et de diachronie.
1.
La synchronie
Elle étudie l’état d'une langue à un moment précis.
Exemple : le français parlé au VII
e
siècle, celui d’aujourd’hui.
2.
La diachronie
Elle étudie l’évolution de la langue à travers le temps c'est-à-dire lorsqu’on étudie deux états
d’une langue durant deux moments différents.
Exemple : les dictionnaires, etc.
Pour Saussure, l’aspect synchronique prime sur celui de la diachronie car la population
s’intéresse plus à la langue maintenant qu’à son évolution parce qu’elle l’utilise maintenant
pour les besoins de communication.
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Deuxième partie
La phonétique
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I.
Définition
La phonétique est la branche de la linguistique qui étudie les sons de la parole.
C’est l’étude
des aspects concrets de la langue.
Elle s’intéresse aux sons eux-mêmes indépendamment
de leur emploi en tant qu’unités acoustiques produites par un mécanisme physiologique.
Un
son se définit comme étant une sensation auditive ; des vibrations qui déplacent l’air sous
forme d’onde.
Ces sons sont appelés PHONES.
II.
Les branches de la phonétique
Il existe trois principales branches en phonétique :
La phonétique articulatoire :
Elle étudie les organes de la parole et la production des sons :
- Les organes mis en jeu;
- Leur fonctionnement;
- Les types de sons produits.
La phonétique acoustique :
Elle étudie les propriétés physiques des sons c’est-à-dire comment les sons sont transmis de
la bouche du locuteur aux oreilles de l’interlocuteur du point de vue de :
- Leur condition physique;
- Leur fréquence, leur hauteur, leur qualité.
La phonétique auditive :
Elle est l’étude de l'appareil auditif et du décodage des sons c'est-à-dire comment
l’interlocuteur perçoit les sons transmis.
Étape de la communication Branche de la phonétique correspondante
Production Phonétique articulatoire
(étude des organes de la parole et de la
production des sons)
Transmission Phonétique acoustique
(étude des propriétés physiques des sons)
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Perception Phonétique auditive
(étude de l'appareil auditif et du décodage des
sons)
III L’appareil phonatoire
L’appareil phonatoire(ou organe de la parole) est l’ensemble des organes entrant dans la
production des sons.
C’est le domaine de la phonétique articulatoire.
1.
Organes de la parole
Les organes phonatoires se divisent en organe d’articulation supérieure et en articulation
inférieure.
C’est celle inférieure qui est constamment en mouvement du bas vers le haut.
Organes Manifestations selon le mode et le point
d'articulation
Nez Nasale
Bouche Orale
Lèvres Labiale
Dents Dentale
Alvéoles des dents Alvéolaire
Palais Palatale
Voile du palais Vélaire
Luette Uvulaire
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Pointe de la langue Apicale
Dos de la langue Dorsale
Pharynx Pharyngale
Cordes vocales - voisée / sonore (vibration des cordes vocales)
- non voisée / sourde (pas de vibration des
cordes vocales)
Trachée artère
Epiglotte
Œsophage
2 Croquis de l’appareil phonatoire
Partant de bas en haut, l'air nécessaire pour la production des sons sort des poumons et
passe par la trachée artère.
En haut de la trachée se trouve une boîte en cartilage qu'on
appelle le larynx.
Suspendues dans le larynx on trouve deux bandes de tissu élastiques, qu'on
appelle les cordes vocalesdont l’ouverture s’appelle la glotte.
Lorsque les cordes vocales
sont ouvertes, l’air passe librement sans vibration, on entend un son non-voisé (sourd)
comme dans [p].
Lorsque les cordes vocales vibrent, sous l’effet de l’air, on a un son plus
voisé comme dans [v].
Dans les deux cas les sons produits sont amplifiés par un ou
plusieurs résonateurs constitués de la cavité, la glotte, le larynx, le pharynx, la bouche et le
nez.
III.
Transcription
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L’alphabet phonétique international, servant à transcrire les sons des langues humaines,est
un ensemble de sons articulés.
En français, ilcomprend 36 sons formés de 15 voyelles, 18
consonnes et 3 semi-voyelles ou semi-consonnes.
Les consonnes
b bal, robe
s souris, pièce
k
carpe, kiwi,
qui
D Date
F face, phare
ɡ gare, bague
ʒ journal, gorge
L la, alors
M Maman
N Non
ɲ
gnôle,
agneau
P Petit
ʁ Rare
t Tordu
v voir, avaler
z zèbre, oser
ʃ chat, short
ŋ Parking
Les voyelles orales
a patte, papa
ə Fenêtre
ø jeu, feu
œ Fleur
e été, nez
ɛ mer, j’aimais
o seau, sceau, saut
ɔ porte, port, or, mort
I fille, ami
U coup, août
Y nu, j’ai eu
Les voyelles
nasales
ɑ
̃
rang, avant
ɛ
̃
rein, brin, pain
ɔ
̃
bon, ton
œ̃brun, un
Les semi-consonnes (ou semivoyelles)
j yeux, ail
w fouet (/fwɛ/), voir (/vwaʁ/)
ɥ fuite (/fɥit/), lui (/lɥi/)
N.B :
- le système de sons de base d’une langue constitue son système phonologique.
Ce système
est constitué de phonèmes et les sons s’écrivent entre barres obliques /…/.
- Lorsqu’il s’agit des phones, productions linguistiques en général, les différents sons en
présence jouent les uns sur les autres et peuvent s’assimiler les uns les autresselon des
règles propres à chaque langue et là on est dans le domaine de la phonétique.
Les sons
s’écrivent alors entre crochets […].
Exemple :
Dans la réalisation de absent :
- Ce qu’on voit et que l’on transcrit est phonologique /absɑ̃/.
- Ce qu’on entend et que l’on transcrit est phonétique [apsɑ̃].
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1.
Les Voyelles
a.
Définition
Les voyelles sont des sons produits sans obstruction de l’air lors de son passage dans le
chenal vocal c'est-à-dire que l’air ne rencontre aucun obstacle lorsqu’il passe dans le chenal
vocal.
Elles sont au nombre de 16 en français.
Le système du français jadis quadrangulaire est maintenant triangulaire car il est de plus en
plus difficile d’établir une différence entre le [a] antérieur et le [a] postérieur.
b- Caractéristiques des voyelles du français
Dans la description articulatoire des voyelles du français, on peut distinguer les
caractéristiques ci-après :
L’oralité versus la nasalité
L’un des modes d’articulation dépend de la présence ou de l’absence de nasalité.
Les
voyelles orales se prononcent avec le voile du palais relevé, ce qui ferme le passage nasal.
Par contre, les voyelles nasales se prononcent avec le voile du palais abaissé, ce qui laisse
passer de l’air et par la bouche, et par le nez.
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Les voyelles nasales en français :
Symbole Exemples
[ ] lent, vent, tant
[ ] ton, vont, longue
[ ] brun, quelqu'un
[ ] vin, fin, plein
Le tilde au-dessus de la voyelle est la marque de la nasalité.
Les voyelles orales en français:
Symbole Exemples
[i] si, fils, pire
[e] mes, fée, soufflé
[ ] dette, paire, paix
[a] ma, moi, date
[y] pur, suce, une
[ ] deux, queue, cheveux
[ ] peur, acteur, seul
[ ] le, que
[u] doux, four, toutes
[o] beau, dos, pôle
[ ] dort, bosse, Paul
[ ] bas, pas
L'arrondissement
Un autre mode d'articulation dépend de la forme des lèvres.
Comparez les deux listes
suivantes:
1.
[i] [e] [ ] [a]
2.
[y] [ ] [ ]
Dans la première série, les lèvres sont bien écartées, ou bien dans une position neutre.
Par
contre, dans la deuxième série, les lèvres sont arrondies.
C'est pour cela qu'on parle de
voyelles arrondies.
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Voyelles antérieures et postérieures
Comparez les deux séries de voyelles suivantes:
1.
[i] [e] [ ] [a]
2.
[u] [o] [ ] [ ]
Dans le premier cas, le bout de la langue se déplace vers l'avant de la bouche, tandis que
dans la deuxième série, le dos de la langue se masse dans l'arrière de la bouche.
Pour cette
raison, on appelle les premières des voyelles antérieures et les secondes des voyelles
postérieures.
Les voyelles [y] [ ] [ ] sont aussi des voyelles antérieures, avec la différence qu'elles sont
des voyelles arrondies, mais la voyelle [ ]est centrale ou neutre.
Voyelles fermées, mi-fermées, mi-ouvertes et ouvertes
Comparez les séries suivantes:
1.
[i] [y] [u]
2.
[e] [ ] [o]
3.
[ ] [ ] [ ]
4.
[a] [ ]
Au fur et à mesure qu'on passe d'une série à l'autre, la langue descend dans la bouche.
Dans
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24
la prononciation d'un [i] [y] ou [u] elle se trouve près du palais.
On parle alors de voyelles
fermées (ou voyelles hautes) puisque le passage est presque fermé.
Par contre, dans la
prononciation de [a] et [ ], la langue se trouve au fond de la bouche: on parle alors de
voyelles ouvertes ou (voyelles basses) puisque le passage de l'air est ouvert.
Entre les deux
extrêmes on trouve les voyelles mi-fermées ([e] [ ] [o]) et les voyelles mi-ouvertes ([ ] [ ]
[ ])..
»
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