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Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, I, 1 (extrait) Du début de la scène à « et crac ! en trois sauts… » Explication de texte n°3

Publié le 27/06/2024

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« Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, I, 1 (extrait) Du début de la scène à « et crac ! en trois sauts… » Explication de texte n°3 Introduction : >Parcours : La comédie du valet ; le couple maître - valet constitue un ressort dramatique et comique essentiel de la comédie. >Présentation de l’auteur: Augustin Caron, dit Beaumarchais (17321799) Né le 24 janvier 1732 à Paris.

Beaumarchais est un homme de la fin du XVIIIe siècle, héritier de Voltaire et des philosophes des Lumières.

Il vit sous le règne de Louis XV puis de Louis XVI.

De son vrai nom Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, il est fils d’horloger.

Il commence par suivre la voie de son père avant d’avoir des activités diverses et variées.

Il devient homme de théâtre : la vie de Beaumarchais peut en partie éclairer une dimension du Mariage de Figaro, celle d’un homme aux activités multiples qui tente de chercher sa place dans la société.

Beaumarchais est cet homme venu du Tiers-État, qui malgré sa grande culture et son intelligence, ne peut totalement parvenir à être l’égal d’un noble. Figaro n’est-il pas un peu cet homme-là ? A 21 ans, Caron perfectionne le mécanisme des montres et entre à la cour de Louis XV, où il fait fureur.

Grâce à ses talents de musicien, il devient professeur de harpe des filles du roi.

En épousant Madeleine Franquet il prend le nom d'une terre : Beaumarchais, et devient ainsi Caron de Beaumarchais.

Enfin, il rend des services au financier Paris-Duverney, en le faisant profiter de ses relations.

Ce dernier l'intéresse à ses affaires, et c’est le début de sa fortune. Sa première pièce, Eugénie est sifflée le 29 janvier 1767, acclamée le 31 : entre-temps, l'auteur a entièrement remanié les deux derniers actes ! En 1775, c’est au tour du Barbier de Séville d’être un échec le vendredi, et un succès prodigieux le dimanche : tout le monde reconnaît dans Figaro le fils Caron... Beaumarchais ne voulut pas abandonner le roman débuté en 1775.Du Barbier au Mariage, six années s’écoulent, mais vingt entre les deux actions.

La continuation des aventures de certains personnages leur donnent une épaisseur et une dimension humaine. En 1781, la première version du Mariage de Figaro est reçue à la ComédieFrançaise.

Le roi est scandalisé et Beaumarchais doit corriger sa copie en transportant l’action de France en Espagne et en gommant quelques allusions trop voyantes à l’actualité.

Un autre représentation est prévue à la Cour mais au tout dernier moment, le 13 juin 1783, tombe l’interdiction royale.

Une fronde aristocratique s’élève alors contre le roi : le comte d’Artois, futur Charles X et défenseur de la pièce, s’oppose au comte de Provence, autre frère du roi. Beaumarchais obtient la constitution d’un jury d’honneur qui conclut à la moralité de la pièce. Le 27 avril 1784, la première représentation publique est triomphale ; c’est un évènement théâtral majeur du XVIIIème siècle, à la fois par sa nouveauté esthétique et par sa portée politique.

Ce n’est pas que le texte soit subversif, mais la représentation s’est faite contre la volonté du roi ; cette atteinte à son autorité est lourde de sens. Après la première, entre 1784 et 1787, une centaine de représentations se succèdent. EN 1792, La Mère Coupable constituera le troisième volet de sa trilogie. Il meurt le 18 mai 1799 vieilli, usé, et sourd.

Il est enterré au cimetière du PèreLachaise à Paris. > Présentation de la pièce : Le titre. Il est audacieux puisqu’il donne préséance à un valet, qui plus est, de comédie, déjà connu par Le Barbier de Séville ; donc ici considéré comme personne à part entière et dans sa vie privée, reléguant ainsi le maître au second plan.

« Figaro » viendrait, par paronymie, de « picaro », personnage d’aventurier espagnol sympathique mais peu scrupuleux qui connaît maints déboires au cours d’une vie itinérante, où il exerce toutes sortes d’activités. Ce personnage sera popularisé, au XVIIème siècle, dans des romans d’aventure dits « picaresques ».

Mais « Figaro » pourrait aussi provenir de « fils Caro », c’est-à-dire « fils de Caron ».

Le sous-titre « ou la folle journée » imprime le rythme effréné. Les personnages. Ils sont au nombre de seize, sans compter les figurants, ce qui correspond, chez Beaumarchais, au désir de représenter toute une société dont il veut représenter les rouages. On retrouve des personnages du Barbier : Rosine (devenue la Comtesse Almaviva), Figaro, le Comte, le docteur Bartholo, son ancien complice, Bazile (devenu maître de musique chez le Comte).

Quant à Marceline, l’ancienne gouvernante de Rosine, seulement mentionnée dans Le Barbier, elle joue un rôle important dans Le Mariage. Tous les autres personnages : Suzanne, la camériste, Chérubin, Fanchette, Brid’oison, Gripe-Soleil, Double-Main, les paysans apparaissent pour la première fois dans Le Mariage. Beaumarchais, dans la Préface et surtout dans une longue rubrique intitulée Caractères et habillements de la pièce, donne toutes indications et précisions sur leurs personnalités, leurs costumes, leurs entrées en scène… Le fil directeur autour duquel s’organise le schéma actanciel est le suivant : Figaro et Suzanne doivent se marier mais le Comte qui convoite Suzanne s’y oppose. >Situation du passage La scène d’exposition. [Rappel : le rôle d’une scène d’exposition est de donner au spectateur les éléments nécessaires à sa compréhension : présenter le décor, les personnages, les données de l’intrigue, et lancer l’action] Ici, cette scène est originale dans la mesure où elle n’expose guère le passé mais laisse plutôt entendre les « promesses » du présent : le comte Almaviva a jeté son dévolu sur Suzanne que Figaro est sur le point d’épouser. La scène a lieu dans une chambre presque vide où le nouveau couple va s’installer.

Parce que le comte manipule et joue Figaro – il leur offre cette chambre pour mieux rencontrer Suzanne -, Figaro va devenir rival du comte, lui qui en était autrefois le complice.

Les deux personnages en scène en évoquent d’autres. Cette scène d’exposition attire l’attention sur l’espace, à la fois jeu privilégié des jeux théâtraux et des affrontements des individus et des classes sociales. L’évocation du « droit du seigneur » qu’Almaviva voudrait remettre à l’honneur est fondamentale ici : ce choix met le seigneur, représentant de l’autorité et de la justice, en opposition avec le fiancé de Suzanne et avec ses alliés. >LECTURE EXPRESSIVE DU PASSAGE >Problématique : Comment l’exposition met-elle déjà en place tous les aspects de la pièce : la comédie des valets, la comédie de l’amour, la comédie politique ? EXPLICATION LINEAIRE : Didascalie initiale : Le théâtre représente une chambre à demi démeublée ; un grand fauteuil de malade est au milieu.

Figaro, avec une toise, mesure le plancher.

Suzanne attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs d’orange, appelé chapeau de la mariée. >Rappelons que comme le précise la mention qui figure en bas de la liste des personnages, l’ensemble de la pièce a lieu « au château d’Aguas- Frescas, à trois lieues de Séville ».

Nous sommes donc dans un château, lieu emblématique de l’aristocratie, et au cœur de l’Espagne andalouse traditionnelle et conventionnelle.

En revanche, le décor et les accessoires mentionnés dans la didascalie qui ouvre l’acte, loin de ce faste, nous emmènent chez les valets, dans un lieu modeste, dépouillé.

Les objets sont autant de référents réalistes qui « individualisent » les personnages de Figaro et Suzanne.

Noter la dimension symbolique de cette didascalie, Figaro mesurant avec une toise cette chambre à demi démeublée et certainement exigüe, le fauteuil de malade (note sombre), le lit absent malgré les emblèmes du mariage (lit et chapeau).

La pièce s’ouvre sur un décor relevant de la comédie politique. Ouverture du dialogue : Scène I FIGARO, SUZANNE. FIGARO. Dix-neuf pieds sur vingt-six. SUZANNE. Tiens, Figaro, voilà mon petit chapeau ; le trouves-tu mieux ainsi ? >La didascalie mentionnant les préparatifs et essayages en cours pour le mariage des deux valets, ces premières paroles accompagnent les gestes qu’elles suggèrent : les mesures de la pièce pour Figaro, le présentatif « voilà », la mention du chapeau pour la tenue de mariage.

Les deux personnages se préparent à jouer le mariage comme des acteurs (théâtre dans le théâtre,.... »

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