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Argumentation et persuasion chez Racine

Publié le 10/03/2022

Extrait du document

« Argumentation et persuasion La tragédie classique est par excellence un art de la parole.

En terme technique, elle relève de la rhétorique, qui est la science du discours. Les personnages de théâtre n'existent que dans et par les mots qu'ils prononcent.

De leur talent d'orateur, de leur capacité de persuasion dépendent leur malheur ou leur bonheur et, en définitive, l'issue tragique.

Aussi déploient-ils constamment une stratégie verbale.

Diffamés dans leur honneur ou menacés dans leur existence, ils pro­ noncent leur propre plaidoyer, ils argumentent de manière à s'auto-justifier.

Consultés sur une décision à prendre, ils donnent leur avis et cherchent à convaincre leur interlo­ cuteur.

Pour quels résultats ? L'ARGUMENTATION AUTO-JUSTIFICATIVE À tort ou à raison, les personnages raciniens se retrou­ vent parfois en position d'accusés.

Comme dans un procès, ils ont à se justifier ou à se défendre devant un autre, qui remplit la fonction de juge.

C'est le cas de Pyrrhus expli­ quant à Hermione pourquoi il l'abandonne (Andromaque, IV, 5); d'Agrippine se justifiant devant Néron (Britannicus, IV, 2) ou d'Hippolyte devant Thésée (Phèdre, IV, 2).

Tous pratiquent en ces circonstances une éloquence de type judiciaire. • La protestation d'innocence Accusé, le personnage cherche d'abord à disposer favo­ rablement son juge, en se présentant comme une victime injustement soupçonnée.

Plus il se sait coupable, plus il clame son innocence.

Non sans raison, Néron soupçonne. »

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