Anthologie sur l'utopie
Publié le 13/09/2022
Extrait du document
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Préface:
Le genre utopique fait son apparition en 1516 sous la plume de Thomas More
(1478-1535), principale gure des utopistes, dans son livre intitulé Utopia, mot inventé par
l’auteur britannique à partir du grec et signi ant à la fois « lieu qui n’existe pas » et « lieu
bon ».
Ce mot désigne donc la création d’une société idéale mais imaginaire.
Une société
utopique se caractérise notamment par la paix, l’abondance, la justice ou encore la
prospérité.
L’utopie de Tomas More servira de modèle pour de nombreux auteurs de son siècle et
ceux d’après, comme François Rabelais (1494-1553) dans Gargantua, « l’abbaye de
Thélème », ou Voltaire (1694-1778) dans son roman Candide ou l’optimiste.
Les utopies
se retrouvent aussi dans l’architecture ou bien la peinture comme l’illustre Le rêve de
l’architecte ( The architect’s dream) de Thomas Cole en 1840.
Tout d’abord, il faut savoir que les utopies en littérature comme dans les arts
servent généralement à critiquer implicitement les sociétés réelles.
En e et, les auteurs
utilisent l’utopie comme procédé satirique, en décrivant un monde qui peut être considéré
comme parfait, pour ainsi dénoncer les mœurs de leur temps et de ce fait, inciter leur
contemporains à viser cet idéal.
Ainsi, les sociétés utopiques imaginées d’abord par les humanistes sont basées sur les
valeurs que prônent ces derniers; avec la liberté en gure de proue.
Ils considèrent que
l’homme tend naturellement vers les actions vertueuses et se tient écarté du vice et n’a
donc besoin d’aucune loi ni contrainte qui au contraire le pousserai à agir contre le bien
être de la société en convoitant l’interdit.
Cependant, cette liberté ne peut être menée à bien que si l’éducation des hommes est
bonne; c’est pour cela que dans la description de l’abbaye de Thélème, Rabelais insiste
sur la nécessité d’une bonne instruction pour que la vie libre, suivant l’unique règle: « fais
ce que tu voudras », soit toujours possible.
De même cette éducation se retrouve dans la
politesse des habitants du village dans Candide ou l’optimiste.
En outre, dans les sociétés imaginées par les utopistes, l’égalité et le maître mot; en e et,
tous les hommes et les femmes font parti du groupe et ainsi tous suivent la règle de la
liberté.
Rabelais spéci e justement qu’il n’y a pas de statut social à l’abbaye de Thélème.
L’argent est généralement absente dans les utopies, et de même, les biens matériels ne
sont pas importants pour les utopistes, et sont donc mis en commun au service de la
communauté.
Par exemple, on voit ainsi dans Candide ou l’optimiste que les
personnages de Candide et de Cacambo sont accueillis dans une civilisation où l’or n’a
pas plus de valeur qu’un caillou et de ce fait, le repas, aussi abondant soit-il est o ert par
le gouvernement.
De même, dans Utopia, Thomas More nous décrit une ville dont la population vit en
communauté dans la paix et la cohésion et où les biens matériels sont partagés.
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Cependant, malgré l’absence de monnaie, les utopies sont caractérisées par une grande
richesse qui se traduit dans les vêtements, les habitations ou encore les repas.
On peut
en e et relever dans le texte de Voltaire que les habitants du village sont richement vêtus
et leur servent un repas copieux ou bien dans la peinture de Thomas Cole la
magni cence des bâtiments.
La richesse des sociétés utopiques vient aussi de l’idée de Thomas More notamment qui
pense que l’homme peut acquérir l’amour du travail et donc servir la communauté en
prenant du plaisir.
En n, les visions utopiques des auteurs reposent évidemment sur un idéal de vie
communautaire dans lesquelles l’harmonie, la paix et la cohésion sont indispensables
mais découlent des valeurs humanistes et utopiques citées précédemment que l’on
trouve dans les textes ci-après.
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Extrait de Gargantua, l’abbaye de Thélème, de Rabelais:
Extrait de Utopie (1516) - Thomas More (1478 - 1535)
La ville est reliée à la rive opposée par un pont qui n'est pas soutenu
par des piliers ou des pilotis, mais par un ouvrage en pierre d'une fort
belle courbe.
Il se trouve dans la partie de la ville qui est la plus éloignée
de la mer, afin de ne pas gêner les vaisseaux qui longent les rives.
Une
autre rivière, peu importante mais paisible et agréable à voir, a ses
sources sur la hauteur même où est située Amaurote, la traverse en
épousant la pente et mêle ses eaux, au milieu de la ville, à celles de
l'Anydre.
Cette source, qui est quelque peu en dehors de la cité, les gens
d'Amaurote l'ont entourée de remparts et incorporée à la forteresse, afin
qu'en cas d'invasion elle ne puisse être ni coupée ni empoisonnée.
De là,
des canaux en terre cuite amènent ses eaux dans les différentes parties
de la ville basse.
Partout où le terrain les empêche d'arriver, de vastes
citernes recueillent l'eau de pluie et rendent le même service.
Un rempart haut et large ferme l'enceinte, coupé de tourelles et de
boulevards ; un fossé sec mais profond et large, rendu impraticable par
une ceinture de buissons épineux, entoure l'ouvrage de trois côtés ; le
fleuve occupe le quatrième.
Les rues ont été....
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