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Analyse linéaire Phèdre: en quoi les aveux difficiles de Phèdre illustrent sa crise personnelle qui se révèle être également une crise familiale ?

Publié le 05/05/2024

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« Dans sa préface pour Phèdre, jouée pour la première fois en 1677, Racine écrivait : "je n'ose encore assurer que cette pièce soit en effet la meilleure de mes tragédies." Et aujourd'hui Phèdre demeure l'une des œuvres les plus emblématiques de ce dramaturge du siècle du classicisme, alliant poésie et théâtre.

Notre extrait, se déroule au début de la pièce, dans la troisième scène de l'acte I, lorsqu' Hippolyte annonce son départ pour retrouver son père, le mari de Phèdre, parti s'aventurer aux enfers.

Phèdre fait alors son entrée, plongée dans un désespoir incompris par sa gouvernante, Oenone.

La tension dramatique s'intensifie alors que Phèdre menace de se suicider et retarde l'explication de sa crise intérieure. Nous allons donc voir dans cet extrait d’un dialogue qui précède l’une des plus célèbres tirades de l’histoire du théâtre français, en quoi les aveux difficiles de Phèdre illustrent sa crise personnelle qui se révèle être également une crise familiale ? Pour ce faire, nous verrons 1erement de la ligne 1à10 qu’Oenone souhaite que Phèdre garde le silence et ce déjà depuis des vers précédent.

Puis nous observerons 2emement ligne 11à21 un vif échange qui aboutit à l’aveu.

Enfin, de la ligne 22 jusqu’à la fin nous étudierons la pitié et la terreur d’Oenone ainsi que le début de la tirade de Phèdre. 1.

Oenone veut que Phèdre garde le silence : elle est intenable ➔ Il faut savoir qu’avant cet extrait Onenone essaye d’ores et déjà de comprendre pourquoi Phèdre se sent coupable d’un crime atroce mais celle-ci reporte toujours ses explications ➔ Apostrophes négatives (ô lyrique x2) plutôt que de répondre à la gouvernante ➔ Contexte mythologique : elle évoque sa mère Pasiphaé, Vénus ainsi que sa sœur Ariane l.5 → Toute la lignée descendant d’Hélios, « votre sang » l.8 comme le dit Oenone, maudit par Vénus qui est citée du début jusqu’à la fin de l’extrait comme nous allons le voir.

De plus on peut noter que Vénus= déesse AMOUR= malédiction amoureuse pour Phèdre ? ➔ Oenone connait Phèdre depuis qu’elle est enfant : se permet donner des injonctions « Oublions-les » MAIS reste à sa place, emploi « Madame »x2→ marque rapport hiérarchique ➔ L4 allitération en [s] → son murmure → renforce appel au silence « ce souvenir » périphrase + euphémisme pour ne pas dire qu’il s’agit d’une malédiction→ Cherche à dire à Phèdre qu’elle ne peut pas être victime du sort qui s’acharne à condition d’arrêter d’en parler ➔ elle ne répond pas à Oenone elle continue d’hurler : discours direct adressé à une morte : question rhétorique→ pointe responsabilité de Venus, déesse de l’amour et donc en parti responsable de l’amour que portait Ariane à Thésée qui l’a finalement abandonnée ➔ Pas de didascalie avec « Que faites-vous, Madame ? » on ne sait pas ce qu’elle fait mais on peut imaginer que c’est encore quelque chose de peu raisonnable ; utilisation verbe d’action donc pas « comment vous sentez-vous ? »→ Mais Phèdre répond 3 vers plus tard « je péris » ➔ « Mortel ennui » peut-être pas une hyperbole car tentée par le suicide ➔ Phèdre enfin plus directe l10 « puisque Vénus le veut » ce qui nous allons voir dans le 2e mouv va faire réagir la gouv 2.

Les stichomythies (succession rapide de très courtes répliques au théâtre) ➔ L11-21 échange sous forme de stichomythies : - Alexandrins répartis typographiquement sur plusieurs répliques, donc lignes→ ex : V259 cours sur 2 lignes 11 et 12 pareil pour les suivants - C’est notamment Oenone qui va rythmer l’échange avec des questions brèves DE + EN + CONTRAIREMENT A PHEDRE QUI L’EST DE – EN - : « Aimez-vous ? » = 3 pieds « De l’amour j’ai toutes les fureurs » = 9 pieds « Pour qui ?» = 2 pieds ET MEME « Qui ? » = 1 pied ALORS QUE « Tu vas ouïr le comble des horreurs » = 10 pieds.... »

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