analyse linéaire Phédon de Jean de la Bruyère
Publié le 05/04/2025
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TEXTE N°3: PHÉDON
Introduction:
Imitée de l'écrivain grec Théophraste, l'œuvre de Jean de la Bruyère, Les
Caractères, publiée de 1688 à 1696, se place dans le sillage des
Ancien.Théophraste voulait classifier les différentes natures humaines.
La Bruyère,
lui, s'attache comme dit le sous-titre Les Mœurs de ce siècle, à évoquer dans de
petits fragments de longueur variable les vices des humains de son temps.
Moraliste
de l'âge classique, il observe ses contemporains et, comme il le dit dans la Préface,
“il rend au public ce que celui-ci lui a prêté”.
Ce n'est pas pour délivrer un
enseignement moral doctrinaire mais pour que le lecteur s'instruise car “l'instruction
est le but de tout écrivain”.
C'est un portrait en creux de l'Honnête homme que ces
“remarques” dessinent: tous les excès sont passés en revue: le goût de la richesse
(et non du mérite), le théâtre des apparences trompeuses (et non la sincérité fiable),
l'amour-propre (et non le Bien commun).
Dans le livre VI, intitulé “Des biens de fortune”, Jean de la Bruyère évoque le rôle
excessif et nuisible que joue l'argent, davantage lié au hasard, au sort, qu’au mérite,
ainsi, le jeu de mot sur “fortune” l’indique.
Le portrait que nous étudierons clôt ce
chapitre et constitue, avec le portrait précédent, celui de Giton, ce qu’on appelle un
“parallèle”, c'est à dire un écrit à deux temps ou toutes les descriptions de Phedon
s'opposent à celle de Giton, premier temps du “parallèle”.
Comment le portrait dépréciatif de Phédon, homme pauvre à la timidité
excessive, témoigne-t-il d'une société où l'argent fonde l'individu ?
Le texte se décompose en quatre mouvements;
1) Dans une première partie, du début à “stupide”: La Bruyère dresse le portrait
physique de Phédon, homme à la faiblesse maladive.
2) Puis, de « il oublie » à « timide », le moraliste dépeint l'incapacité de Phédon
à converser.
3) Ensuite, dans le troisième mouvement, de "il marche doucement” à “sans être
aperçu": La Bruyère montre que Phédon est inexistant dans l'espace social.
4) Et enfin, de "Si on le prie" à la fin: le moraliste explique le malaise de Phédon
par sa pauvreté
I.Le premier mouvement est le portrait physique de Phédon, homme à la
faiblesse maladive
→Le portrait de Phédon est d'abord physique et dépréciatif, comme en témoignent
les adjectifs à la connotation péjorative: "Phédon a les yeux creux, le teint échauffé,
le corps sec et le visage maigre”
→La précision des descriptions du visage est presque médicale.
Elle met l'accent
sur la mauvaise santé du personnage.
→La faiblesse de cette santé est ensuite expliquée: “il dort peu, et d'un sommeil fort
léger".
Le lecteur comprend aisément que Phédon est l'antithèse de Giton qui dort
nuit et jour.
→ Est ce l'inquiétude qui empêche Phedon au sommeil et quel est le motif de cette
inquiétude?
→Ce déficit de sommeil semble influer sur la personnalité de Phédon: “il est abstrait,
rêveur”.Comme s'il ne parvenait pas à prendre place dans ce monde de façon
concrète, positive, réelle.
II.Le deuxième mouvement porte sur l'incapacité de Phédon à converser
→La suite du portrait souligne les comportements paradoxaux de Phedon, exprimés
par des antithèses: “et il a avec de l'esprit l'air d'un stupide: il oublie de dire ce qu'il
sait, ou de parler d'événements qui lui sont connus; et s'il le fait quelquefois, il s'en
tire mal”.
→Ces antithèses mettent en valeur l'opposition entre l'apparence ( “stupide, oublie”)
et la vérité (“de l'esprit, sait”)
→Phédon n'est donc pas sot mais il ne sait pas faire valoir ses qualités en société.Si
on se rappelle que l'Honnête Homme doit savoir maîtriser l’art de la conversation, on
constate que Phédon ne suscite pas l'intérêt: "il conte brièvement, mais froidement; il
ne se fait pas écouter, il ne fait point rire”.
La parataxe (juxtaposition de propositions,
sans mots de liaison) et les négations totales (ne pas; ne point) restituent la nullité
des réactions qu'il provoque.
→Si Phédon ne sait pas faire réagir par ses propos, il surréagit à ceux des autres:
"applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis”.
La répétition du
pronom personnel “il” et les verbes d'action témoignent d'une sujétion à l'égard de
ceux qui savent se comporter en société.
→La gradation dans l'évocation de son attitude: "il court, il vole pour leur rendre de
petits services” montre que Phédon adopte une position subalterne.
→De plus, Phédon “est complaisant, flatteur, empressé”.
L'énumération ternaire....
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