Analyse linéaire les Fausses Confidences
Publié le 01/02/2024
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«
LE THEATRE
Analyse linéaire 5 : Le 1er stratagème de Dubois
Selon Marivaux, « Le théâtre est un géant qui blesse à mort tout ce qu’il frappe.
» Cette phrase
reflète bien la vocation du théâtre à être un art qui cherche à ébranler et à éveiller les spectateurs
en les confrontant aux réalités de la vie et en les incitant à réfléchir sur leur propre existence.
Ainsi, Les Fausses Confidences de Marivaux, représentée pour la 1ère fois en 1737, est une pièce
de théâtre appartenant au genre du romantisme qui, par le biais de de ses intrigues complexes et
virtuoses, repose sur des procédés d’inversions où noble et valet s’échangent leurs rôles, mettant
en lumière leurs stratagèmes.
S’appuyant sur la thématique de la surprise amoureuse, cette
inversion des rôles véhicule la critique d’une société hiérarchisée sujette à des inégalités sociales
croissantes.
De ce fait, cet extrait de la scène 14 de l’acte I des Fausses Confidences met en scène Dubois, un
valet, qui révèle à Araminte l’obsession amoureuse de son maître, un petit bourgeois ruiné, pour
elle.
Pour se faire, il met en place un stratagème habile afin de faire valoir Dorante auprès de la
riche bourgeoise.
On peut alors se demander de quelle manière Dubois parvient-il, au travers de ce premier
stratagème, à décrire les sentiments amoureux de Dorante ?
1er mouvement : portrait d’un homme sujet à une passion destructrice
Dub associe A et D dès le début souligne
de façon hyperbolique l’état amoureux de D :
cet amour et son objet s’en trouve grandi
sens 1er d’adorer est « rendre un culte à un
dieu »
Il vous adore (l.1)
Pronom + verbe
hyperbolique
Il y a 6 mois qu’il n’en vit point
(l.1)
Cc de temps + hyperbole
Il donnerait sa vie pour avoir le
plaisir de vous contempler un
instant (l.1-2)
Hyperbole
Insiste aussi sur l’intensité de cet amour
Sa démence, le ruine, lui coupe
la gorge (l.5)
Voca de la mort physique
+ mentale
Dub présente D comme une victime de
son amour
Bien fait, une figure passable,
bien élevé, de bonne famille (l.6)
Voca mélioratif
Dub établit portrait avantageux de D pour
le faire valoir auprès de A
Des femmes (l.7)
Riches, forts aimables, qui offraient
de lui faire fortune, qui auraient
mérité qu’on la leur fît à ellesmêmes (l.7-8)
Utilisat° du pluriel = valeur
hyperbolique +
Accumulation/énumération
et voca mélio
Dub évoque abondance des femmes qui
convoitent D + met accent sur leurs
qualités et avantages pour susciter
intérêt + provoquer jalousie d’A
Emploi 1ère pers du sing
Dub rapporte à A les réact° de D qd on lui propose
mariages avec femmes fortunées attitude ferme
et honorable de D malgré insistance pressante
« encore tous les jours » d’une prétendante
distinguée « il y en a une » = moment clé de cette
fausse confidence : aveu amoureux troublant pour
A car formulé comme si D était en face d’elle
théâtre dans le théâtre
Je les tromperais, me disait-il ; je
ne puis les aimer, mon cœur est
parti (l.12)
Met en évidence la longévité de la pass°
de D + Dub fait des sentiments de D une
affaire vitale = poids et profondeur des
sentiments
2ème mouvement : récit d’un coup de foudre (analepse)
Qu’il perdit la raison (l.15)
Hyperbole
Passion amoureuse de D entraîne
changement radical dans son
comportement, il devient fou =
transformation de D par passion (comme
maladie dont il ne peut guérir)
C’était un vendredi, je m’en
ressouviens ; oui, un vendredi
(l.16)
Verbe lié à la mémoire +
répétition de « vendredi »
Qui était comme extasié (l.18)
Hyperbole
Met l’accent sur comportement inhabituel
de D ce jour-là
Je le jetai dans une voiture (l.21)
Verbe à la voie active
Dub est maître de la situat° = rapport de force
inversé montre que D n’est plus maître de
lui-même suite à cette rencontre « air égaré »
= remémore violence du coup de foudre
Ce bon sens, cet esprit jovial,
cette humeur charmante, vous
aviez tout expédié (l.23-24)
Énumération
Témoigne charme d’A et violence du coup
de foudre qui va jusqu’à changer attitude
de D = homme qui ne s’appartient plus
Lui, que rêver à vous, que vous
aimer ; moi, d’épier depuis le matin
jusqu’au soir où vous alliez (l.24-25)
Parallélisme
Opposit° entre mission d’espionnage du valet
et amour/rêverie du maître montre leur
implicat° conjointe = entreprise commune
obsess° de l’être aimé qui conduit à filature
Votre intendance, ce qu’il ne
troquerait pas contre la place de
l’empereur (l.40)
Hyperbole
Cet éloge hyperbolique témoigne de
l’attachement démesuré de D pour A
Dub agit comme un vrai comédien et fait mine
de fournir un effort de mémoire + nous informe
du caractère exceptionnel de ce jour qui a
marqué sa vie = amplification
3ème mouvement : le succès du stratagème
Cette vraie confidence d’A est en opposition
avec la fausse confidence de Dub =
stratagème réussit A a été piégée et est
charmée par D = 1er pas vers l’amour
Je me réjouissais de l’avoir,
parce qu’il a de la probité (l.42)
Plus il voit Madame, plus il
s’achève (l.44)
Hyperbole + répétition
Je ne vois pas comment m’en
défaire, honnêtement (l.46-47)
Antiphrase (ironie de la
situation)
Souligne effet de la présence d’A qui cause
« mort » métaphorique de D montre l’intensité
de l’amour qu’éprouve D + renforce idée que chq
rencontre avec A a un effet encore plus intense
sur D, amplifie impact émotionnel = coup fatal du
stratagème porté par Dub
Trompée par fausse confidence qui flatte son
orgueil de femme séduisante, A se confie de
nouveau à Dub prise au piège, elle joue rôle
pour cacher ses sentiments et se donne
prétextes/excuses (M.
Rémy)
Pour conclure, cet extrait met en scène la première fausse confidence, initiée par le valet Dubois et
ses divers stratagèmes pour satisfaire les désirs de son maître.
Ce dialogue avec Araminte
souligne la maîtrise de la langue et des artifices par Dubois pour manipuler, cacher et révéler mais
aussi pour décrire les sentiments amoureux de Dorante pour la jeune femme.
Cela dépeint ainsi
parfaitement les relations sociales et amoureuses de la société française du XVIIIe siècle, qui
passent par des jeux de séduction et des manipulations se cachant derrière les apparences.
Ainsi,
cela peut faire penser à d’autres œuvres comiques du théâtre classique français, telles que Le
Barbier de Séville de Beaumarchais, qui met également en scène des valets rusés et des intrigues
amoureuses.
Analyse linéaire 6 : La fausse confidence d’Araminte
Selon Marivaux, « Le théâtre est un géant qui blesse à mort tout ce qu’il frappe.
» Cette phrase
reflète bien la vocation du théâtre à être un art qui cherche à ébranler et à éveiller les spectateurs
en les confrontant aux réalités de la vie et en les incitant à réfléchir sur....
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