ANALYSE LINEAIRE HUITRE DE PONGE
Publié le 10/10/2022
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«
EL 16
POESIE
HUITE
PONGE
02/06
Intro : Francis Ponge, poète majeur du XXe siècle , .
Il rejette le lyrisme au profit d’une poésie plus
objective.
Il pose un regard neuf sur le monde au quotidien, il s’intéresse aux objets les plus
modestes et tente ainsi d’offrir une autre vision des choses en leur conférant une fonction et une
beauté nouvelle.
Son ambition s’illustre dans son célèbre recueil Le partit pris des choses.
le poème en prose proposé « l’huitre », est extrait du recueil Le partit pris des choses publié en
1942.
Le poète observe et décrit l’univers inattendu du mollusque marin pour atteindre ensuite
d’autres niveaux de lecture et proposer un travail sur les mots.
La description de l’huître organisée en 3 temps, soit 3 paragraphes.
Elle est ordonnée du plus visible
-l’extérieur- au plus mystérieux -l’intérieur-.
Le nombre de ligne par paragraphe est décroissant :
respectivement 6, 4, 2 lignes.
Projet de lecture : en quoi l’objet « huître » est une allégorie du poème ?
1.
Une Description minutieuse et objective de l’apparence de l’huitre et la démarche à suivre
pour l’ouvrir l1àl6
L1,2 Reprise du titre dès le premier mot «L’huître « => pas de recherche de mystère poétique .
On
observe sa présence ds le txt par la récurrence de l’accent circonflexe L’huître, blanchâtre, opiniâtre
« + l’allitération « tre» renforce cette présence.
Le poète donne une définition scientifique et
objective de l’objet.
l’huitre est comparée à un galet « de la grosseur d’un galet moyen » : =>objet
de forme arrondie avec une solidité &longétivité.
« apparence plus rugueuse : superlatif ; =il est
désagréable au toucher =>difficulté de s’en saisir
L2 oxymore « brillamment blanchâtre » blanchâtre » a une connotation péjorative => cette
opposition qui crée une image poétique.
« monde opiniâtrement clos »
métaphore qui associe l’huitre à un monde qui est obstiné à rester fermer => l’huitre veut rester
fermé pour mieux protéger le monde qu’elle enferme.=> Donc l’objet devient mystérieux
L3, l4 : la démarche à suivre pour ouvrir une huitre qui s’apparente à un mode d’emploi en 3 temps :
rythme ternaire marqué par des virgules.
on peut l’ouvrir » tournure impersonnelle et l’emploi du
modalisateur « peut » note la possibilité mais sans certitude.
l’accumulation de verbes d’action : « tenir, se servir » l3, s’y reprendre, s’y coupent, s’y cassent » l6
Confirme la procédure à suivre.
+ allitération en [k] («curieux, coupent, cassent, coups »).
rappelle le
son dur des coups et traduit la violence du mode d’emploi.
« ébréché et peu franc » > Remis en cause du couteau spécialisé de l’ouverture des huitres
=> remise en cause de la vision romantique du poète inspiré pour qui écrire est une évidence.
L4, 6 Métonymie : « les doigts curieux» pour désigner la personne qui tente d'ouvrir l'huître « s’y
coupent, s’y cassent » 2 verbes exprimant la violence, renforcée par allitération en [k] rappelle le son
dur des coups et traduit la violence du mode d’emploi
« de ronds blancs « Périphrase pour désigner les marques laissés sur la coquille.
« d’une sorte de
halos» comparaison à des cercles lumineux => les blessures d l’huitre sont sublimées et revêtent un
caractère presque divine
2.
Le poème entre dans le monde de l’huitre et relève toutes ses richesses
Ce paragraphe est constitué d’une seule phrase avec bcp de juxtaposition =>Insistance sur la
difficulté de la description interne de l’huitre
- L7,9 l7« A l’intérieur « CCL .Expression « tout un monde » est renforcé par à boire et à manger :
Polysémie (expression à double sens) : 1er sens signifie qu’il y a de l’eau et le fruit de mer, 2eme
signifie qu’on trouve beaucoup de choses de qualité
L8-9 «les cieux d’en-dessus s’affaissent sur les cieux d’en-dessous, pour ne plus former qu’une
mare » : difficile de distinguer le dessus et le dessous, tout se mélange => caractère insaisissable,
renforcé par une allitération En [s] «qui flue et reflue à l'odeur et à la vue » : expression d'une
mobilité qu'aucun sens n’est capable de fixer, ni l'odorat ni la vue
L9-10 - périphrase « un sachet visqueux et verdâtre » pour désigner le mollusque.
Ave allitération
en [v] + adjectif péjoratif (verdâtre) => pour designer la consistance et la couleur de l’huitre.
« qui
flue et reflue à l’odeur et à la vue « expression d’une mobilité qu’aucun sens ne semble en mesure
de fixer, ni odorat ni vue, renforcé par une altération en [f] +assonance en [u]
=> caractère
insaisissable.
-juxtaposition de terme nobles et péjoratif : visqueux et verdâtre, et oxymore « dentelle noirâtre »
=> difficulté pour définir la nature de l’intérieur et donner une valeur à l’huitre.
Le réseau lexical des 5 sens : vue (vue, couleur, brillamment, blanchâtre, ronds blancs) / Toucher :
visqueux, rugueuse, ébréché / Odorat : odeur/ Gout : à boire et à manger / et dans une moindre
mesure connotation à l’ouïe : parler => Description fait appel aux cinq sens pour permettre au
lecteur d’avoir une meilleure représentation de l'objet
3.
Huitre comme métaphore du poème
« parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner ».
Analyse :« Parfois très rare » adverbe superlatif renforcé par une altération En [r] => insistance sur
l’importance de ce qui va suivre.
«une formule perle »
Polysémie « formule »: 1eLr sens : petite forme ou ce n'est pas abondant.
2eme sens signifie une
[Texte]
Page 1
formulation, ce que l'on dit, ce sens est appuyé par la présence « gosier » : l'organe de celui qui
parle et appartenant au même champ lexical de la parole
« de nacre » = idée de pureté et de haute valeur .
« orner » mise en valeur => fonction esthétique
caractéristiques de l’huitre : La rareté très rare , La beauté : « perle, nacre « et sa fonction
esthétique a
Symbole du poème : la beauté + La rareté + esthétique.=> caractéristiques de la parole poétique .
La perle serait donc en fait un poème : le texte est donc une sorte d'allégorie sur la création poétique,
l'huître qui produit la perle serait alors le monde poétique.
La seconde Lecture selon la signification symbolique : le monde poétique est hermétique et il est
difficile de pénétrer.
Mais ceux qui rentrent alors un monde entier s'ouvre à eux la poésie est
capable de nourrir intellectuellement celui qui la comprend.
conc : Le poème L'huître, de Ponge, est bien une sorte d'allégorie sur la création poétique.
Car si l’on
accepte l’huître et son ouverture comme une métaphore, celle-ci suggère le travail laborieux du poète
armé d’un outil primitif pour appréhender les choses du monde.
Elle peut évoquer, aussi, le
travail du lecteur qui tente de découvrir la richesse du poème en le maniant comme on manie une
huître.
Ouv : ce texte fait penser à un autre poème du recueil : « le mollusque », dont la coquille
hermétique préserve l’intégrité.
VOC
-opiniâtre : obstiné, têtu
Halos=
cercle lumineux circulaire....
»
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