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analyse linéaire extrait d'Antigone et d'Anouilh

Publié le 04/04/2024

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« Extrait d’Antigone et d’Anouilh Intro En 1944, Jean Anouilh, dramaturge et scénariste français né en 1910 à Bordeaux publie Antigone.

Il s’agit d’une pièce en un acte présentée pour la première fois à Paris.

Jean Anouilh est un acteur contemporain et la pièce d’Antigone apparaît au public dans un contexte de guerre.

Ainsi, dans cette pièce, Antigone, héroïne de la pièce d’Anouilh est en révolte contre la loi de son oncle qui lui interdit d’enterrer le corps de son frère qui est mort à la guerre.

De ce fait, nous pouvons nous demander en quoi cet extrait présente-t-il la vision tragique d'un bonheur inaccessible ? Nous pouvons distinguer 2 mouvements dans cet extrait : Ligne 1 à 14 : Début de l’affrontement verbal entre Antigone et Créon Ligne 15 à 38 : on distingue deux visions du bonheur qui sont différentes Développement Au début de l’extrait, quand Créon dit : “Tu l'apprendras, toi aussi, trop tard”, il souligne le décalage d’âge entre lui et Antigone, en faisant de la vieillesse un atout.

D’après Créon, celle-ci enlève les illusions et permet de mesurer le prix de la vie.

C’est ce qu’il affirme quand il dit “tu verras, c'est la consolation dérisoire de vieillir”.

Pour continuer, la didascalie qui accompagne la réaction d’Antigone, “murmure, le regard perdu”, de même que sa réplique interrompue “le bonheur...”, traduit ses doutes.

Le doute introduit par Antigone rejaillit sur Créon, conscient de leur décalage, comme le montre la didascalie explicative, “il a un peu honte soudain”, et la question qu’il lui renvoie, “un pauvre mot, hein ?”, comme si, à son tour, il remettait en cause lui-même sa définition du bonheur.

Ainsi, les doutes d’Antigone se précisent par une série de questions qui sont d’abord neutres, “Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite Antigone ?”, puis elle se fait plus agressive, en attaquant plus directement Créon en disant “Quelles pauvretés faudra-t-il qu'elle fasse elle aussi, jour par jour, pour arracher avec ses dents son petit lambeau de bonheur ?”.

Elle termine par une attaque plus violente, en accentuant le rythme de sa critique, renforcé par la répétition : “Dites, à qui devra-t-elle mentir, à qui sourire, à qui se vendre ? Qui devra-t-elle laisser mourir en détournant le regard ?”.

Mais, dès le moment où Antigone avance ses critiques, qui visent indirectement Créon, celui-ci revient lui aussi à son opposition.

C’est ce qu’on remarque quand il dit “Tu es folle, tais-toi”.

Cependant, en disant cela, il relance ainsi la révolte d’Antigone, dans une exclamation violente.

On le comprend quand celle-ci dit « Non, je ne me tairai pas ! ». Aussi, l’anaphore « Je veux savoir », montre qu’elle cherche à connaître son destin et son impulsion pourrait venir de là.

Ainsi, cette première partie montre le début de l’affrontement verbal entre Antigone et Créon, qui est fondé sur deux visions du bonheur qui sont différentes. Pour commencer cette deuxième partie, quand Créon dit “Tu aimes Hémon ?”, on voit qu’il tente de ramener à nouveau Antigone à la vie réelle.

Ainsi, celle-ci va dresser un portrait idéal d’Hémon.

C’est ce qu’on observe quand elle dit “J'aime un Hémon dur et jeune ; un Hémon exigeant et fidèle, comme moi”, elle va préciser ce portrait par des exemples qui sont révélateurs du souhait d’un amour fusionnel, qui est présenté en gradation “il doit pâlir quand je pâlis”, “me croire morte quand je suis en retard de cinq minutes”, et enfin “se sentir seul au monde et me détester quand je ris sans qu’il sache pourquoi”.

Cependant, ce portrait idéal est opposé à la critique de la vieillesse qu’avait Créon, c’est ce qu’on comprend quand elle dit “Mais si votre vie, votre bonheur doivent passer sur lui avec leur usure”.

Ainsi, Antigone fait comprendre à Créon qu’elle ne voit dans cette vieillesse que des changements négatifs, d’où la récurrence de la formule négative “s’il ne doit plus”.

La réaction violente de Créon “Tu ne sais plus ce que tu dis.

Tais-toi.” montre qu’il a très bien compris à quel point cette critique de la vieillesse le vise personnellement.

Cependant, Antigone ne va pas écouter son oncle et va au contraire renforcer sa révolte, Ainsi, quand elle dit “je vous parle de trop loin maintenant, d'un royaume où vous ne pouvez plus entrer.... »

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