Analyse linéaire "Demain, dès l'aube ..." de Victor Hugo
Publié le 09/10/2022
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«
Texte 1 : Demain, dès l’aube, Les Contemplations
Introduction :
Poème patrimonial, ce texte de Victor Hugo composé de trois quatrains
d’alexandrins, forme plutôt rare que nous commenterons, est lu schématiquement
comme le pèlerinage d’un père en deuil sur la tombe de sa fille disparue.
La date
anniversaire, veille du 04 septembre, évoque à ce titre ouvertement cet aspect
rituel et entre en résonance avec le livre IV « Pauca meae », « quelques vers pour
ma fille «.
Mais si la dimension symbolique d’une marche vers la tombe travaille le
poème de sa surface à sa profondeur, l’émotion ne doit pas faire omettre au lecteur
les répercussions du drame intime sur la voix poétique puisque semble se
surimposer aux accents du deuil personnel la crise de la création poétique ellemême.
Comment le pèlerinage amoureux que laissent entrevoir les premiers vers
devient-il dès lors la crise existentielle et littéraire ?
›
›
›
Mouvement 1 : l’élan amoureux du poète, vraiment ?
Mouvement 2 : le voyage se teinte de notes plus angoissées et funèbres
Mouvement 3 : la tentation du renoncement poétique
Mouvement (vers 1 à 4) :
›
Au départ, on a l’expression d’un dialogue amoureux
›
Idée de voyage pour abolir la solitude et la distance
›
Détermination : « demain, dès l’aube » : marqueurs de temps (demain =
adverbe, aube = groupe prépositionnel) => organisation dans la phrase + le
vers 1 (alexandrin) => rythme organisé : 2; 2; 2; ;6
›
Après « campagne » : on a un rejet sur « je partirai » (le vers 1 déborde).
Il témoigne de cette mise en route, il se lance vers son voyage (comme le mouvement du vers le montre) › « blanchit » (entre jour et nuit) => il y aura une portée ténébreuse, fantastique › Futur simple : détermination => « je partirais » au lieu de « je pars » › « je » de pronom et « tu » de pronom qui s’apparentent => forme de dialogue amoureux accentué par l’alternance des rimes opposées : féminines (avec un « e » muet) et masculines › « attends » et « longtemps » : impatience, limite du supportable + dimension de séparation qui se dévoile => écho sonore = impression de temps qui s’allonge › Parallélisme : « j’irais » => ambition (montrée par la répétition de ce mot, qui marque l’insistance) + obstacles de nature qu’il dépassera › Vers équilibré avec rythme 6; 6 => la marche reste la même › « ne … puis » : incapacité, souffrance psychologique › Référence : le dormeur du val (dort – meurt) Mouvement 2 (vers 5 à 8) : › Premier vers : le poète n’est plus sensible à ce qu’il se passe autour de lui, il regarde à l’intérieur, mouvement introspectif => processus obsessionnel (état de préoccupation) › Retour des échos sonores du son [é] => rimes internes (homéotéleutes) + rythme.... »
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