Analyse linéaire de Nuit Rhénane de Alcools d'Apollinaire
Publié le 10/09/2022
Extrait du document
«
Analyse linéaire #15 – Nuit Rhénane
Alcool – Apollinaire
Guillaume Apollinaire est un poète français né en 1880.
Il publia en 1913 «!
Alcools!», un recueil de poème particulièrement autobiographique par bien des aspects, il
évoquera dans ce dernier l’ivresse de l’univers, la mélancolie et surtout la souffrance
amoureuse
Guillaume Apollinaire incarne « l’esprit nouveau » selon l’expression qu’il
utilisera lors d’une conférence en 1917.
Dans son recueil Alcools, initialement
nommé Eau-de-vie, ce vent de modernité est palpable puisqu’il s’affranchie des
règles de versification classique tout en s’inscrivant, néanmoins, dans une
certaine tradition poétique.
(Accroche)
« Nuit rhénane » s’inscrit dans une série de 9 poèmes regroupées sous le
nom de : « Rhénanes ».
A 21 ans, Apollinaire part en Allemagne pour être
précepteur.
Il rencontre Annie Playden, une jeune gouvernante anglaise dont il
tombe amoureux pourtant cet amour n’est pas partagé.
Ces 9 poèmes rendent
compte de cette déception sentimentale mais aussi de la fascination du poète
pour la mythologie et les légendes germaniques.
(Présentation de l’œuvre)
Dans « Nuit rhénane », poème composé de trois quatrains et d’un vers
isolé, Apollinaire choisit un univers traditionnel : l’alexandrin mais le libère de
toute ponctuation.
Il évoque, lors d’une nuit d’ivresse, une légende germanique :
celle de la Lorelei, une sirène entraînant au fond des eaux les marins.
(Présentation du passage)
JE VAIS DONC MAINTENANT PROCEDER A LA LECTURE
Ainsi, nous allons nous demander en quoi Apollinaire s’inspire-t-il d’une
légende germanique traditionnelle pour la mettre au service d’un poème
moderne ? (Problématique)
Pour cela, nous étudierons, dans un premier mouvement, une nuit
d’ivresse, du vers 1 au vers 3 et à la tension entre fantastique et réalité du vers
4 au vers 13.
(Annonce de plan)
Premier mouvement : Une nuit d’ivresse (v1 à v3)
Le titre du recueil Alcools semble prendre tout son sens dans ce poème.
Effectivement, le premier vers fait référence au vin.
Le poète est attablé devant
un verre de vin du Rhin dont le mouvement : « trembleur » est assez inquiétant.
La comparaison avec la flamme, dans la suite du vers, va accentuer ce
vacillement.
Nous pouvons immédiatement remarquer que, contrairement à
« Zone » et à « Sous le pont Mirabeau », le lyrisme est plus affirmé dans « Nuit
rhénane ».
Il est vrai que le poème s’ouvre sur le déterminant
possessif « mon ».
Peut-être que l’ivresse encourage Apollinaire à se dévoiler, à
s’exprimer à la première personne.
Il n’en demeure pas moins que c’est l’alcool,
consommé après le départ d’Annie Playden, qui va encourager l’évocation de
légendes germaniques.
L’impératif du vers 2 : « Ecoutez la chanson lente d’un batelier » somme
le lecteur de prêter attention à une autre voie que celle du poète.
Cette
référence au chant renvoie aux origines de la poésie, à Orphée et sa lyre.
Effectivement, cette mystérieuse voix enrichit le quatrain d’une musicalité
évidente comme le montrent les deux verbes de parole des vers 2 et 3 :
« écoutez », « raconte » et l’assonance en an : « chanson lente » qui ralentit le
rythme du poème.
L’adjectif : « lente » met en évidence une forme
d’envoutement comme si le poète et le lecteur ne pouvaient échapper à ce
chant.
En outre, le CC de lieu « sous la lune » (v 3) indique que la scène se
passe la nuit et renforce la dimension mystique de « Nuit rhénane ».
Deuxième mouvement : Une
fantastique et réalité (v3 à v13)
tension
entre
Les ondines auxquelles Apollinaire fait référence, au vers 4, sont des êtres
fantastiques et effrayants.
Ces femmes sont au nombre de 7, un chiffre qui
symbolise la perfection mais aussi la mort.
Leur attitude, rendue visible, par
le verbe d’action : « tordre » (v 4) éveille notre inquiétude et celle du poète
comme la couleur de leurs cheveux : « cheveux verts et longs » qui traduit
l’appartenance à un univers surnaturel.
En tordant leur chevelure, elles les
transforment en serpents, évoquant ainsi Méduse et son redoutable pouvoir de
fascination.
L’enjambement (v 3-4) désarticule ces deux vers et leur donne un
rythme irrégulier qui suggère justement cette torsion.
Le vers 5 marque une rupture dans le poème.
Apollinaire rejette le chant du
batelier et donc la poésie lyrique traditionnelle puisqu’il ordonne, grâce à
un impératif, que s’élève un nouveau chant : « Debout chantez plus haut » Il....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « Nuit rhénane » LL - Apollinaire (analyse linéaire)
- Analyse linéaire Cyrano de Bergerac - La scène du balcon
- Analyse linéaire : le dernier feu Les vrilles de la vigne
- Séquence 3 : Le Malade imaginaire de Molière. Analyse linéaire n°12 scène 10 acte III
- Analyse linéaire la princesse de Clèves - Analyse linéaire L’apparition à la cour