Analyse linéaire Chapitre 1, Incipit, Candide
Publié le 15/06/2024
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«
Chapitre 1, Incipit, Candide
Introduction :
Pour les philosophes des Lumières, la littérature est une arme de combat mise au service
des valeurs qu'il faut défendre.
Pour combattre l'ignorance, les injustices et défendre
l'égalité, l'écrivain du siècle des lumières exerce son esprit critique dans le but de faire
évoluer la société.
Candide ou l'optimisme est un conte philosophique, écrit par Voltaire en 1759, qui soumet
son personnage éponyme un déluge de catastrophes qui remet en cause le providentialisme
ou l'optimisme métaphysique du philosophe allemand Leibniz pour qui, tout, même le mal,
entre dans un système providentiel : tout ce qui arrive est pensé par Dieu.
Au chapitre 1, Candide, élevé au château du baron de Thunder-ten-tronckh, écoute avec
admiration les leçons du précepteur Pangloss, disciple du philosophe Leibniz.
Nous nous demanderons donc en quoi l’admiration de Candide envers son précepteur
montre des personnages dérisoires ?
Pour cela, nous verrons, tout d’abord, le portait d’un précepteur omnipotent qui a un discours
vide des lignes 1 à 6,
pour ensuite étudier, une véritable démonstration scientifique de la vacuité du discours
philosophique de Pangloss, des lignes 7 à 14.
Et enfin, nous analyserons la naïveté de Candide, force motrice du conte, des lignes 15 à 20.
I-Le portait d’un précepteur omnipotent qui a un discours vide (lignes 1 à 6)
Pangloss est, tout d’abord, utilisé pour décrédibiliser la philosophie optimiste.
En effet,
Voltaire joue sur l’onomastique : en grec, pan veut dire « tout » et gloss veut dire « dire ».
Ainsi, Pangloss est celui qui veut tout dire.
Le personnage est donc présenté, dès le début,
comme étant ridicule et prétentieux grâce à son nom.
Voltaire dépeint un personnage d'une grande suffisance, en témoignent les matières qu'il
enseigne : « la métaphysico-théologo-cosmolonigologie ».
On comprend donc que le
philosophe se targue d'être spécialiste de nombreuses disciplines complexes que sont la
métaphysique (autrement dit la science qui cherche à comprendre expliquer les causes de
l'existence), la théologie (étude des religions), la cosmologie (étude de la nature et de
l'évolution de l'univers) et la nigologie.
Ce néologisme créé par Voltaire à partir du mot nigaud souligne donc très clairement la
bêtise profonde de Pangloss et de son attitude.
De plus, il est intéressant de noter que
Voltaire dans d'autres écrits, associe souvent le terme de « métaphysique » au goût excessif
que certains philosophes, de son siècle, ont, pour des réflexions trop abstraites qui
entraînent l'obscurité de la pensée.
Ainsi, l'imposture intellectuelle du personnage de Pangloss est clairement présentée.
Le
champ lexical proprement philosophique est utilisé à des fins détournées : « il n'y a point
d’effet sans cause » (l.4).
Ce vocabulaire sera d'ailleurs très souvent utilisé tout au long du
conte et ce, de façon toujours déplacer, afin de créer la distance comique et ironique
nécessaire.
De plus, les références hyperboliques rendent le discours ridicule : « le meilleur des mondes
possibles » (l.4), « le plus beau des châteaux » (l.5), « madame la meilleure des baronnes
possibles » (l.5).
La description erronée de Pangloss sur ce qui l’entoure n’est pas remise en
cause par les autres personnages en raison de son statut d’oracle : « Le précepteur
Pangloss était l’oracle de la maison » (l.1) qui lui confère une autorité pratiquement divine.
Ainsi, malgré les discordances flagrantes, Pangloss est omnipotent et son discours est bu
par Candide : qui « écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son
caractère.
» (l.1).
Dès le début de l’extrait, le discours de Pangloss ne possède aucune profondeur et est
parsemé de propos contradictoires.
Nous allons voir, par la suite, qu’une véritable démonstration scientifique de la vacuité du
discours philosophique de Pangloss est élaborée.
II- Une véritable démonstration scientifique de la vacuité du discours philosophique
de Pangloss (lignes 7 à 14)
Cette démonstration du raisonnement du philosophe est introduite par le biais du discours
direct : Voltaire laisse donc le lecteur juger ce discours par lui-même.
Ce discours est
construit sur un raisonnement scientifique : « Il est démontré, disait-il » (l.7), « ceux qui ont
avancé....
»
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