Dissertation
Publié le 09/06/2022
Extrait du document
«
Technique de dissertation :
Tout comme la discussion, la dissertation est un exercice qui consiste à donner un point de
vue argumenté sur un sujet donné en exposant ses idées de manière méthodique.
Les règles de
méthode sont donc les mêmes pour les deux exercices et leur différence se rapporte
essentiellement à la longueur : l’introduction, le développement et la conclusion sont plus
longs pour la dissertation que pour la discussion.
Pour réussir sa dissertation, il est nécessaire de suivre les règles de méthode suivantes qui se
résument à trois grandes étapes : l’analyse du sujet, le rassemblement des idées, le choix du
plan et la rédaction.
I) L’analyse du sujet : Elle a pour objectif de bien comprendre l’énoncé et d’éviter le horssujet.
Elle consiste à :
-lire attentivement le sujet
-Souligner les mots-clés et encadrer les articulateurs logiques si le sujet
en comporte ;
-délimiter les différentes parties du sujet : l’énoncé ou la citation, la
Question posée au candidat et les directives concernant la méthode.
II) Le rassemblement des idées : Les idées à rechercher en rapport avec le sujet sont de deux
ordres : des idées personnelles et des citations d’auteurs pour illustrer ses arguments.
Pour
cela, on peut diviser son brouillon en deux colonnes, et il est conseillé dans un premier temps
de noter les idées telles qu’elles nous viennent pour éviter les oublis.
On les réorganisera plus
tard dans un plan approprié.
III) Le choix du plan.
En général, le libellé du sujet oriente le choix du plan, sinon, on peut
utiliser l’un des principaux plans-types suivants.
- Le plan dialectique : si le sujet invite à la discussion, à la remise en question.
C’est
le plan Thèse/ Antithèse/ Synthèse.
Il faut d’abord développer la thèse de l’auteur
(1°partie), puis en montrer les limites (2°partie) et enfin développer son jugement
personnel en évoquant d’autres problèmes soulevés par le sujet.
Ex consigne : « Discutez ce jugement » ; « Que pensez-vous de cette affirmation ? » ;
« dites quelles sont les limites de ce jugement ».
- Le plan thématique : le sujet est exprimé sous la forme d’une question qui demande
à l’élève d’organiser lui-même sa réflexion ; ce sont des interrogations partielles
(questions auxquelles on doit répondre en apportant soi-même les informations
nécessaires) Ex consigne : « Quelles sont les fonctions de la poésie ? Quelles
émotions une pièce de théâtre peut-elle donner au spectateur ? Chaque partie
développe un élément de réponse à la problématique.
- Le plan analytique : le sujet invite l’élève à expliquer et à illustrer ce jugement plutôt
qu’à le discuter.
Il comporte deux ou trois parties.
L’idée directrice de chaque partie
est issue de la citation.
Le sujet comporte une citation et une consigne du type : «
Développez cette thèse à l’aide d’exemples », « commentez cette réflexion à l’aide
d’exemples qui en montrent la validité »…
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IV) La rédaction : Elle doit se faire selon un plan en trois parties :
1) L’introduction : Elle doit être particulièrement soignée parce que c’est elle qui
éveille l’attention et l’intérêt due l’examinateur pour la suite.
Elle comporte trois
étapes ;
-Le contexte, c'est une entrée en matière qui situe le sujet.
Il se détermine après
l'analyse du sujet et fait appel à la culture générale ou littéraire de l’élève acquises par
l'expérience, la lecture ou les médias.
-Le sujet lui-même.
Il est relié au contexte par un lien logique.
Si l'énoncé du sujet
comporte une citation, la citation courte est donnée en entier, mais seules sont reprises
les expressions-clés d'une citation longue ; le nom de l'auteur ne doit pas être oublié.
Dans tous les cas, il faut faire comme si le lecteur de la copie ignorait l'énoncé du sujet
: la présentation doit être claire et suffisante.
-La présentation concise du plan adopté.
Il faut faire attention de ne pas transformer
ces indications en réponse anticipées: les réponses ne peuvent venir que du
développement achevé, dans la conclusion.
C’est pourquoi la présentation peut
éventuellement se faire sous forme de questions, à condition de ne pas les multiplier,
ou par souci de clarté avec des formules comme : « Dans un premier temps nous
étudierons… », « Ensuite nus verrons… » Etc.
2) Le développement : Elle doit comporter trois parties selon le plan choisi :
-Au début : une phrase qui résume la thèse à développer
- A l’intérieur : plusieurs paragraphes qui défendent chacun une idée directrice en
rapport avec la thèse qu’on défend
-A la fin : rédiger une phrase de bilan qui fait un transition avec la partie suivante.
3) La conclusion : Elle comporte deux étapes :
-Une représentation synthétique et personnelle aux questions posées dans
l'introduction : c'est le bilan de ce que le développement permet de penser.
Cette
réponse doit être ferme, même si elle est nuancée.
Il ne faut ni reprendre le
développement, ni introduire de nouveaux exemples ou de nouvelles idées.
.
-L'élargissement : il consiste en une nouvelle orientation de la pensée, une piste
donnée pour des recherches ultérieures ; il n'est possible que si le bilan effectué permet
l'ouverture vers une autre question qui prolongera la réflexion au-delà du sujet.
Il faut
renoncer à cet élargissement si ne se pressentent que les pistes artificielles sans grand
rapport avec le sujet.
Sujet 1 : Dissertation littéraire
Que pensez-vous de cette affirmation d’Alain Robbe Gillet : « le seul engagement possible
pour l’écrivain, c’est la littérature.
» (…)
La question de savoir si l’écrivain doit être engagé ou non est très ancienne dans l’histoire
littéraire.
C’est que traditionnellement, on définit la littérature comme : « l’ensemble des
œuvres écrites ayant une certaine visée esthétique.
»
Fidele à cette définition des lettres, Alain Robbe-Gillet affirme que : « le seul engagement
possible pour l’écrivain et de la littérature.
»
Dans le développement suivant, nous expliquerons d’abord cette définition du rôle de
l’écrivain et de la littérature en général, ensuite nous verrons s’il n’y a pas d’autres
conceptions possibles de la maison de l’écrivain et enfin nous donnerons notre point de vue
personnel par rapport au sujet dans conclusion.
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Alain Robbe Gillet fait partie de ces écrivains qui pensent que la littérature ne peut pas et ne
doit pas être engagée.
C’est-à-dire que la littérature ne doit pas être mise au service d’une
cause sociale.
Il soutient cette position sans doute perce qu’il pense que l’écrivain ne peut pas
changer la société ou résoudre ses problèmes par sa plume.
C’est aussi ce que pense l’écrivain
allemand Thomas Mann en soutenant que : « l’écrivain n’a jamais pu empêcher le triomphe
du mal.
Soucieuse de donner du sens, il n’a jamais pu empêcher les sangles non-sens.
L’art ne
constitue pas une puissance, il n’est qu’une consolation.
»
Quant à Théophile Gautier, c’est au nom de la pureté de l’art qu’il refuse l’engagement en
disant : « Tout ce qui est utile est l’aide.
».
De manière générale, la plupart des écrivains qui
s’opposent à l’engagement pensent que la littérature ne peut pas servir utilement un cause
sociale « celle-ci fut-elle la plus noble et la plus exaltante comme le déclare Alain Robbe
Gillet lui-même dans le Nouveau Roman.
Mais est-ce la seule conception de l’art ?
Cependant d’autres écrivains pensent que l’écrivain doit s’engager en parlant des problèmes
sociaux et politiques de son époque.
C’est le cas d’Albert Camus qui dit dans son discours de
Suède : « l’art n’est pas à mes yeux une réjouissance.
Il est un moyen d’émouvoir le plus
grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies
communes.
» Quant à Jean-Paul Sartres, il affirme dans Situation II : « l’écrivain est en
situation dans son époque.
Chaque parole à des retentissements.
Chaque silence aussi.
Je riens
Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui survit la cité parce qu’ils n’ont
pas écrit une ligne pour l’empêcher.
»
A travers ces propos, on voit bien que ces écrivains croient que l’engagement peut servir à
résoudre des problèmes sociaux contrairement à Robbe Guillet.
Pour eux, l’écrivain ne doit
pas et ne peut pas être indifférent aux mots de ses contemporains.
Donc l’art a une certaine
utilité pratique.
Pour conclure, on peut dire que la déclaration d’Alain Robbe Gillet trouve sa justification
dans le souci de limiter la littérature à sa fonction première qui est la quête de l’esthétique.
Mais d’autres écrivains ont aussi d’autres raisons de croire que la littérature peut et doit être
engagée.
Pour ma part, je pense que la littérature peut assumer les deux fonctions, c'est-à-dire
joindre l’utile à l’agréable.
Mais l’écrivain peut il encore faire œuvre utile dans un monde plus
en plus dominé par les puissantes technologies de la communication ?
SUJET 2 : Dissertation littéraire
(Ce sujet se prête à un plan de type dialectique)
Sujet « Un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade », observe Julien Green dans son
Journal.
Vous essayiez d’expliquez cette réflexion en précisant si elle correspond à votre propre
définition du livre.
Votre développement sera illustré par des exemples empruntes à vos
lectures.
Les écrivains n’ont pas tous la même conception du roman.
Certains le considèrent comme un
simple moyen de distraction ; d’autres y voient un instrument de culture efficace, et d’autres
pensent qu’il peut être le véhicule de messages sociopolitiques.
Quant à Julien Green, il considère « le livre », et donc le roman, comme « une fenêtre par
laquelle on s’évade »
Dans le développement suivant, nous évoquerons d’autres conceptions de cet outil, et enfin,
nous préciserons si cette réflexion de Green correspond à notre propre définition de livre.
En affirmant que « le livre est une fenêtre par laquelle on s’évade », Julien Green le considère
comme un moyen d’échapper aux nombreux soucis de la vie.
Plus précisément, la lecture de
bons livres nous aide à oublier momentanément les problèmes de la vie dans lesquels nous
sommes enfermés comme dans une prison.
Mallarmé commençait ainsi un de ses poèmes :
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« la chair est triste, hélas ! Et j’ai lu tous les livres » le livre est donc considère ici comme un
moyen d’échapper aux soucis du quotidien.
Pour sa part, Guy des Cars affirme « Le
romancier n’a pas à délivrer un message.
Le roman, c’est l’évasion ».
De nombreux autres
écrivains aussi considèrent le roman comme un outil d’évasion.
Pour eux, la lecture a pour
fonction de soulager, de consoler l’homme face aux difficultés qui l’assaillent.
Cependant, il existe d’autres conceptions du livre.
D’abord, il y a ceux qui le considèrent
comme un instrument de découverte d’autres civilisation et culture : « Je n’ai jamais gratté la
terre, ni quêté des nids ; je n’ai jamais herborisé ni lancé des pierres aux oiseaux.
Mais, mes
livres ont été mes oiseaux et les nids, mes bêtes domestiques, mon étable et ma campagne.
»,
disait Jean-Paul Sartres pour souligner que ce sont les livres qui lui ont révélé le mode de vie
de la campagne.
L’écrivain J K.
Huysmans a la même approche du livre en affirmant dans la
préface de son roman intitulé A Rebous : « le livre qui ne m’apprend rien ne m’intéresse
plus.
»
Il y a aussi des écrivains qui pensent que les livres nous aident à améliorer nos
comportements.
Ils lui attribuent en quelque sorte une fonction morale.
C’est le cas de André
Maurois pour qui : « les beau livres ne laissent jamais le lecteur tel qu’il était avant de les
connaitre ; ils le rendent meilleur.
» Ou encore Claude Ray qui déclare dans défense de la
littérature : « Avant d’être une fable, un passe-temps ou une simulation du vrai, un romand est
une leçon de conduite »
Par ailleurs, les écrivains engagés considèrent le roman comme un véhicule efficace de
messages politiques tandis que d’autres lui assignent une finalité essentiellement esthétique.
C’est le cas, pour cette dernière catégorie, du poète Théophile Goutier qui déclarait que : « il
n’y a rien de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien.
Tout ce qui est utile est laid.
»
En définitive, il existe plusieurs conceptions du « livre » et les définitions qu’en donnent les
écrivains dépendent de l’attente de chacun d’eux par rapport à l’objet – livre : moyen
d’évasion pour les uns, moyen de culture ou de combat pour d’autres et autres encore.
Quant à Julien Green, il n’y voit qu’un moyen de « s’évader » des soucis quotidiens
Pour ma part, je trouve qu’il a raison en ce qu’il n’a évoqué que l’aspect qui l’intéresse dans
livre, mais je pense que les autres fonctions de cet outil ne peuvent et ne doivent être
négligées.
D’ailleurs « le livre d’évasion » n’apprend-t-il pas quelque chose au lecteur ?
SUJET 3 : Dissertation littéraire :
Plan thématique (analytique)
Sujet « Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient, la consolent ».
Commentez, et au besoin
discutez cette affirmation de Voltaire concernant la littérature.
Traditionnellement, on définit la littérature comme l’ensemble des œuvres écrites ayant une
certaine finalité esthétique.
Selon cette définition, le romancier, le poète et le dramaturge
visent avant tout à procurer à leurs lecteurs du plaisir esthétique.
Quant à Voltaire, il définit la littérature en lui attribuant trois fonctions : « les lettres
nourrissent l’âme, la rectifiant ; la consolent ».
Dans le développement suivant, j’expliquerai chacune de ces fonctions à l’aide d’arguments et
d’exemples précis, puis je dirai si je partage ou non cette conception de la littérature.
Lorsque Voltaire déclare que « les lettres nourrissent l’âme », il s’agit essentiellement d’une
nourriture spirituelle.
Il veut dire par cette formule que la littérature offre une précieuse
culture générale à l’homme.
En effet, à travers l’histoire littéraire, on remarque que chaque
œuvre porte la marque de l’époque à laquelle elle a été produite.
Ainsi, en lisant le roman
« Les lettres persanes » de Montesquieu, en découvre les réalités socioculturelles de la France
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au XVIIIème siècle, notamment à travers les critiques que cet auteur fait de la monarchie
absolue et de ses contemporains.
De même, les romans Germinal et l’Assommoir d’Emile Zola nous révèlent la dure condition
des ouvriers exploités et réduits à la misère au XIXème siècle.
Aussi, en littérature négroafricaine, les romans produits dans la période coloniale sont parfois des sortes de témoignages
sur la manière dont les noirs vivaient avec les colonisateurs à cette époque-là.
C’est le cas du
roman Le Vieux Nègre et la Médaille dans lequel Ferdinand Oyono dénonçait, à travers ses
personnages, l’exploitation économique et l’humiliation des africains colonisés par les Blancs.
Ainsi, on voit que chacune de ces œuvres comporte une dimension documentaire sur son
époque.
En affirmant que les lettres « rectifient l’âme », Voltaire nous fait penser surtout au théâtre qui
a pour objectif de nous aider à corriger les défauts de nos comportements par le rire.
C’est
précisément cette mission que le dramaturge français Molière assignait à son théâtre comique
dans ses pièces comme l’Avare, le bourgeois gentilhomme, Le malade imaginaire.
Dans ces
œuvres, Molière dénonçait notamment l’avarice, la folie des grandeurs, le ridicule de certains
de ses contemporains pour les amener à les rectifier.
Le rire avait donc une fonction
didactique chez ce dramaturge du XVIIème siècle.
Enfin, en écrivant que les lettres « consolent l’âme » de l’individu, Voltaire évoque la
fonction consolatrice de la littérature, c’est dire qu’elle offre à l’homme la possibilité
d’oublier momentanément les soucis de la vie.
En cela, il rejoint l’écrivain Julien Green qui
affirmait que : « le roman est une fenêtre par laquelle on s’évade ».
En effet, Julien Green
compare le monde à une vaste prison avec les problèmes de toutes sortes que l’homme y
rencontre.
En lisant un roman, il peut « s’évader », c’est à dire oublier momentanément ses
soucis et s’en libérer au contact d’une belle histoire, de nouveaux personnages, des nouveaux
lieux et temps.
Le roman dépayse l’homme en quelque sorte.
Pour conclure, Voltaire a su reprendre par une formule très laconique différentes fonctions
qu’on a très souvent l’habitude d’attribuer à la littérature.
On peut cependant regretter, qu’il n’ait pas explicitement mentionné la fonction esthétique qui
est la fonction première des lettres.
On peut toutefois supposer que celle-ci est sous-entendue
dans la fonction « consolatrice » de l’âme que peut procurer le plaisir esthétique des lettres.
En effet, comment la littérature peut-elle consoler l’âme humaine sans lui offrir une certaine
forme de du plaisir esthétique ?
SUJET 4 : Dissertation littéraire : (plan dialectique)
Sujet : Selon Guy des Cars : « le romancier n’a pas à délivrer un message.
Le roman, c’est
l’évasion.
» Partagez-vous cette conception du roman ou pensez-vous qu’il puisse avoir
d’autre fonctions ?
Les écrivains n’ont pas tous la même conception du roman.
Certains le considèrent comme un
instrument de culture et d’instruction, d’autres, comme un moyen d’évasion et d’autres encore
comme véhicule efficace de messages sociopolitiques.
Quant à Guy des Cars, il fait partie des écrivains qui pensent que : « le roman, c’est
l’évasion.
» en même temps qu’il rejette la littérature engagée en affirmant que : « le
romancier n’a pas à délivrer un message.
».
Dans le développement suivant, nous
expliquerons d’abord ces propos de Guy des Cars puis nous verrons s’il a raison de dire que
« le romancier n’a pas à délivrer un message.
» et enfin, nous dirons si sommes d’accord ou
non avec cette définition du roman dans notre conclusion.
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En affirmant que « le roman, c’est l’évasion.
», Guy des Cars lui assigne essentiellement
la mission de divertir le lecteur.
Il veut dire ainsi que la vie est comme une vaste prison avec
les nombreux problèmes que l’homme y rencontre : la tristesse, la violence, les ennuis de
toutes sortes, bref tous les obstacles au bonheur de l’homme.
La lecture d’un roman permet
donc de « s’évader », c'est-à-dire de s’échapper de cette prison et d’oublier pour un moment
ses soucis.
Le roman parvient à ce résultat en nous dépaysant, c'est-à-dire en nous mettant en contact
avec d’autres personnages d’autre lieux, d’autres temps, et avec une belle histoire qui peut
nous plaire ou nous faire rire.
On retrouve cette même conception du roman chez Julien Green
qui disait dans son Journal : « le roman est une fenêtre par laquelle on s’évade ».
Mais en
définissant ainsi le roman, on remarque que Guy des Cars lui refuse toute autre vocation.
A –t
– il raison en cela ?
Contrairement à la thèse de Guy des Cars, certains écrivains pensent que le romancier a
le devoir et la responsabilité de « délivrer un message » dans ses œuvres.
C’est le cas de
Jean-Paul Sartres qui déclare dans « situation II » : « l’écrivain est en situation dans son
époque.
Chaque parole a des retentissements.
Chaque silence aussi.
» C'est-à-dire que
l’écrivain ne doit pas et ne peut pas ignorer les problèmes de son époque.
Il doit bien au
contraire en parler dans ses romans pour les révéler au public.
Et Sartre va jusqu’à pointer la
responsabilité de ses collègues en disant : « je tiens Flaubert et Concourt pour responsables de
la répression qui suivit la commune parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher »
on retrouve cette même conception du roman chez Albert Camus qui affirme dans son
discours de Suède en 1956 : « l’art n’est pas à mes yeux une réjouissance.
Il est un moyen
d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes, leur offrant une image privilégiée des
souffrances et des joies communes.
» De manière générale, tout les écrivains engagés pensent
que les romanciers doivent délivrer des messages à caractère social ou politique dans leurs
œuvres.
Quant à Théophile Goutier, il rejette la littérature engagée et la littérature d’évasion en
soutenant que l’art doit se limiter à la recherche du plaisir esthétique, c'est-à-dire du Beau.
Ainsi, déclare – t – il : « il n’y a rien de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien.
Tout ce
qui est utile est laid »
Pour conclure, on voit bien qu’il y a plusieurs définitions du roman et chaque écrivain ne
définit ce genre qu’en fonction de ses attentes : culture, évasion, ou quête du plaisir
esthétique.
Guy des cars y voit un moyen d’évasion et nous ne pouvons lui donner tort par
rapport à ce choix personnel.
Par contre, il n’a pas raison, à mon avis de rejeter la littérature
engagée, qui a beaucoup d’adeptes, en refusant au romancier la possibilité de « délivrer un
message ».
De fait, toutes les conceptions du roman se valent dans la mesure où chaque
écrivain a une vision claire de ce genre et peut en défendre sincèrement sa conception.
Pour
ma part, le roman est genre polyvalent : je l’utilise pour m’instruire, m’amuser ou me
divertir.
La bonne question me semble alors la suivante : le roman survivra – t – il à la toute puissance
des nouvelles technologies de communication?
SUJET 5 : Dissertation littéraire : (Plan dialectique)
Sujet : Est-il vrai que les livres nous plaisent dans la mesure où ils répondent à notre manière
d’imaginer le bonheur ? Essayez de répondre à cette question en recourant à des exemples
précis puisés de vos lectures.
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Introduction
Les raisons pour lesquelles nous ouvrons les livres sont très diverses : nous instruire, nous
divertir ou nous procurer du plaisir esthétique.
Autant de lecteurs autant de livres ou de
raisons de lire.
De là, pouvons-nous souscrire à l’idée que les livres nous plaisent dans le mesure où ils
répondent à notre manière d’imaginer le bonheur » ? N’y a – t –il pas des livres qui nous
plaisent pour d’autres raisons ? Ou d’autres qui nous rendent franchement malheureux ?
Je répondrai à ces questions dans le développement suivant en citant des exemples puisés de
mes propres lectures
Thèse Il y a des livres qui répondent effectivement à notre manière d’imaginer le bonheur.
(Comment ?)
- Les livres qui nous offrent des aventures que nous n’avons pas toujours la possibilité
de vivre nous-mêmes dans la vie réelle
- Les personnages romanesques sont plus libres que ceux que nous rencontrons dans la
vie réelle : ils peuvent incarner nos rêves, nos aspirations les plus profonds et nos
idéaux de bonheur.
Exemple dans « Nantas » d’Emile Zola, le personnage principal
est un modèle de réussite sociale : Nantas qui es issu d’une famille pauvre va devenir
un riche homme d’affaires grâce à son courage et son ambition de réussir.
- Les livres nous aident à nous évader des difficultés de la vie quotidienne en nous
dépaysant.
Nous y découvrons d’autres lieux, d’autres personnages, d’autres temps et
cela nous procure un moment de bonheur : « le livre est une fenêtre par laquelle on
s’évade » disait Julien Green.
- Certains livres nous rendant heureux par la qualité de leur style : un cinéaste
contemporain disait : « même un livre qui parle de la mort, s’il en parle
admirablement rend un tout petit peu heureux.
»
Antithèse
Mais il y a des livres qui ne répondent pas du tout à notre manière d’imaginer le
bonheur.
- Les livres qui abordent les sujets tristes sont plutôt ennuyeux, décevants ou révoltant
(livres qui traitent de la famine, de la mort, de la manière ou de la violence)
- Les livres qui abordent des sujets graves n’ont pas pour objectif immédiat de nous
rendre heureux mais bien de dénoncer des situations malheureuses (romans engagés
dont l’objectif est de faire prendre conscience d’une injustice sociale ou politique afin
d’agir).
-
Conclusion
- Pour conclure, il est clair que chacun lit un livre en fonction de ses propres attentes :
élargir sa culture générale, se distraire au goûter au style d’un auteur dont on admire
l’esthétique.
- Pour ces raisons on peut effectivement soutenir l’idée que certains livres nous plaisent
dans la mesure où ils répondent à notre manière d’imaginer le bonheur tandis que
d’autres nous plaisent pour d’autres raisons.
- Mais le bonheur qu’offre la lecture est-il durable ?
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SUJET 6 : Dissertation générale :
(Plan dialectique)
Sujet : Pensez-vous que les progrès scientifiques et techniques aident l’homme à résoudre ses
problèmes ou qu’au contraire, ils lui sont nuisibles ?
Vous illustrez vos arguments d’exemples précis
Nous vivons dans un monde marqué par des progrès scientifiques et techniques remarquables
dans plusieurs domaines.
Grâce à eux, nous vivons mieux et nous nous portons mieux.
Mais par certains aspects, il y a lieu de se demander si ces progrès nous aident véritablement à
résoudre nos nombreux problèmes, ou si au contraire ils nous sont préjudiciables.
Dans le développement suivant, nous verrons d’abord ce que les progrès technique nous ont
apporté dans un certain nombre de domaines, ensuite nous nous demanderons si malgré tout
ils n’ont pas certains effets nocifs sur nos vies.
Enfin, nous donnerons notre réponse définitive à la question dans notre conclusion.
Les progrès scientifiques et techniques nous ont aidés sans doute à résoudre beaucoup de nos
difficultés dans plusieurs domaines.
D’abord dan le domaine des communications, nous pouvons entrer en contact avec des
parents, amis, collègues ou d’autres personnes grâce au téléphone sans forcément nous
déplacer.
Les téléphones portables ont ajouté au confort à la mobilité.
Dans le domaine des transports, nous nous déplaçons plus rapidement et plus confortablement
grâce aux voitures, aux avions, aux trains et bateaux pour ne citer que ceux-là.
Enfin, dans le domaine de la médecine, les progrès scientifiques ont fait reculer la mortalité
grâce à des appareils qui assurent de meilleurs diagnostics et traitements des maladies : des
radiographies, cardiographes, échographes qui assurent différentes fonctions pour le bonheur
des patients et de leurs médecins traitants.
Néanmoins, ces progrès ont aussi des effets néfastes qu’il convient de rappeler.
D’abord les moyens de transport modernes polluent l’environnement par les fumées, gaz et
substances chimiques qu’ils rejettent.
Ces produits sont très dangereux pour la santé et
provoquent parfois des maladies mortelles : difficultés respiratoires, cancers etc.
certains
produits sont à l’origine de catastrophes écologiques graves : pollution des eaux et des
végétaux entrainant la destruction de la faune et de la flore.
Dans le domaine militaire, on a inventé des armes de plus ou plus meurtrières et
destructrices : des chars de combat, des bombes atomiques, des missiles et même des armes
chimiques.
Ces progrès détruisent plutôt qu’ils n’aident les hommes.
Pour conclure ; il n’y a pas de doute que les progrès scientifiques et techniques ont aidé
l’homme à résoudre beaucoup de ses problèmes, notamment en lui offrant la rapidité, sécurité,
confort et efficacité dans plusieurs domaines.
Cependant, certains progrès sont nuisibles à
l’homme en ce qu’ils sont très destructeurs.
Par conséquent, il convient de nous intéresser plus aux progrès qui nous sont favorables et de
les développer au détriment de ceux qui nous sont nuisibles.
En effet, comme le disait le poète
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
NB : Par sa formulation, ce sujet comporte sa propre thèse et son antithèse séparées par
l’articulateur logique encadré « ou » : ce qui en facilite le traitement.
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SUJET 7 : DISSERTATION :
Sujet : « Le divertissement est-il l’unique fonction du théâtre ? »
(Plan dialectique)
Le théâtre est un genre littéraire au même titre que le roman et la poésie.
Mais il a la
particularité d’être à la fois lu sur le papier, et joué sur scène.
Dans notre société, le théâtre est
surtout connu à travers les salles de spectacles où il est représenté, ou à travers les médias
(radio et télévision) qui lui consacrent quelques temps.
A-t-il uniquement pour fonction de
divertir le spectateur ou le lecteur, ou peut-il avoir d’autres fonctions ? Nous verrons dans le
développement qui suit que si le rôle premier du théâtre parait être le divertissement, il peut
aussi être un outil efficace de réflexion voire une bonne tribune pour défendre des idées.
Il n’ya pas de doute que le rôle premier du théâtre est le divertissement en ce qu’il nous
permet de nous évader des problèmes de la vie et d’oublier momentanément nos soucis en
nous faisant rire abondamment.
Pour cela, le dramaturge ou le metteur en scène disposent de
ressources variées : ils mettent sur scène des personnages qui nous font rire par leurs
situations, leurs gestes et paroles, leurs caractères.
Ainsi, lorsque nous ouvrons la radio ou
tournons le bouton de la télévision, c’est avant tout pour nous régaler de rire.
En Mauritanie,
toutes les communautés nationales ont leurs comédiens qu’ils aiment bien écouter à la radio
ou regarder à la télévision.
En France, au XVIIème Siècle, (Siècle ou le théâtre avait surtout connu du succès), le célèbre
dramaturge Molière avait écrit de nombreuses pièces dans lesquelles il faisait rire ses
contemporains de leurs vices de comportements : « l’Avare », « Le malade
imaginaire », « Les femmes savantes », « Les fourberies de Scapin ».
Mais est-ce que théâtre vise uniquement à nous divertir par le rire ?
Certainement pas ! Le théâtre a aussi et surtout pour rôle de nous faire réfléchir.
Ainsi
la plupart des pièces que nous écoutons et suivons chez nous comporte des enseignements.
En
effet, ils nous apprennent, ou nous rappellent, que certains vices de comportements tels que le
vol, la trahison, le mensonge, la calomnie et autres sont nuisibles aux relations humaines et
sont généralement générateurs d’ennuis de toutes sortes.
L’auteur français que nous avons cité plus haut(Molière) a lui-même précisé qu’il faisait rire
;ses contemporains dans ces pièces comiques pour les amener à réfléchir et changer leurs
mauvais comportements : «La comédie permet de corriger les mœurs par le rire », disait-il.
Puisqu’il permet de transmettre des messages, ne peut-il pas aussi véhiculer des idées ?
Le théâtre peut enfin constituer une bonne tribune pour défendre des idées.
En effet, il
touche un plus grand public du fait qu’il est non seulement écrit, mais aussi joué sur scène.
De
ce fait, le dramaturge peut parfaitement se servir du dialogue des personnages ou de leurs
monologues pour transmettre ses propres idées politiques ou autres.
Ainsi, dans sa pièce
intitulé « Hernani », l’écrivain français Victor Hugo dévoile l’ambition de son personnage
Don Carlos de devenir empereur à travers un monologue.
Il peut utiliser également la
technique du double-énonciation qui permet aux comédiens sur scène, non seulement de
dialoguer entre eux, mais aussi de s’adresser directement à un ou plusieurs spectateurs à la
fois pour délivrer un message.
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Pour conclure, le théâtre est certes un moyen de divertissement qui avait connu
historiquement un très grand succès en Occident et qui continue à en avoir chez nous encore
où il est souvent diffusé dans les médias.
Son succès provient non seulement du fait qu’il
nous divertit, mais aussi qu’il le fait en stimulant notre réflexion sur nos comportements ainsi
que sur nos réalités sociales.
En même temps, il se révèle être un instrument pratique de
diffusion des idées par les techniques qu’il emploie : dialogues, monologues, doubleénonciation des personnages.
Puisque le public aime tant le théâtre chez nous, ne serait-il pas intéressant de transcrire, pour
une meilleure conservation, ces pièces qu’on nous présente à la radio et à la télévision ?
SUJET 8 : Dissertation :
Sujet : « Le théâtre est-il selon vous une bonne tribune possible pour défendre ses idées ? »
Corrigé :
Le genre théâtre compose une grande partie de la Littérature, et ce, depuis l’antiquité jusqu’à
aujourd’hui.
Le théâtre, qu’il soit lu ou représenté présente une spécificité : il peut être
argumentatif ou polémique entre autres.
Peut-on cependant considérer le théâtre comme un
bon support pour défendre des idées, voire exposer une critique de la société ? Le théâtre est
une forme vivante de littérature, qui se prête à défendre des idées, de par ses dialogues qui
peuvent adopter une forme argumentative, et par sa double-énonciation.
Il permet ainsi une
opposition à certaines idées de façon plus ou moins détournée, et est accessible à tous.
Mais le
théâtre n’est pas lu ou écouté de façon assez attentive, tournée vers les arguments de l’auteur.
En effet, le théâtre se présente comme un divertissement.
De plus, l’auteur doit faire face à la
censure, et aux malentendus avec les spectateurs.
Pour l’auteur, le théâtre se présente comme un support idéal pour présenter et défendre ses
idées, par sa forme propre permettant d’utiliser le registre polémique, et la double –
énonciation ; à travers cette forme, il peut se permettre une opposition plus ou moins
important face à la société puisqu’il parle à travers un personnage.
Enfin, le théâtre est
accessible à tous, et permet une spectaculaire propagation des idées, par support écrit et
surtout oral.
La pièce de théâtre se diversifie en tragédies, comédies, drames bourgeois et romantique, mais
dans tous les cas, le dialogue reste le principal texte.
Cette forme est très vivante, et l’auteur
peut employer à travers les paroles des personnages un registre polémique au théâtre : le
personnage (ou acteur) s’adresse non seulement aux autres personnages présents sur scènefaisant avancer l’intrigue – mais aussi aux spectateurs.
Le double-énonciation permet aussi à l’auteur de s’impliquer d’avantage dans ses propos : une
opposition plus ou moins importante à la société lui est permise.
Il emploie un moyen
détourné en impliquant ses idées dans la tirade d’un de ses personnages.
Les monologues
notamment permettent une réflexion plus profonde sur la société, puisque le personnage est
face à lui-même (et au spectateur).
C’est le cas dans Hernani, drame romantique de Victor Hugo.
Don Carlos – roi d’Espagne-,
seul devant le tombeau de Charlemagne, dans l’acte IV, scène 2 réfléchit et exprime son
ambition de devenir empereur.
A travers ce monologue, il peut critiquer les différents régimes
politiques, comparer.
Hugo inclue ses opinions politiques dans le texte de Don Carlos.
Par ailleurs, un autre avantage du théâtre semble être sa facilité d’accès à la majorité de la
population : se propageant par deux modes, et principalement par celui qui consiste à être
représenté, le théâtre s’ouvre à un public plus large.
Les idées de l’auteur peuvent ainsi être
mieux répandues.
12
L’observation des pièces de Molière confirme cet aspect.
Molière – grand dramaturge et
comédien – a créé un grand nombre de “comédies-critiques“ et “ comédies de mœurs et de
caractères“ où il montre les défauts de la société.
Jean-Claude Idée, metteur en scène ayant
adapté plus huit pièces de Molliere, déclare dans un interview à propos de l’Avare ”le public
se reconnait.
La dimension donné est supérieure à la critique d’un défaut plat […]“.
L’Avare, de par son genre, une comédie classique, se rend accessible aisément, et les
spectateurs ont ainsi accès aux idées de Molière, à ses critiques.
D’autre part, le théâtre n’est pas un support idéal pour exposer des idées : le spectateur peut
ne pas les prendre au sérieux voire pire, ne pas les comprendre ; les pièces peuvent être
censurés.
Les pièces de Molière, comiques, sont sensibles vis-à-vis du lecteur.
Les rires fusent durant la
représentation, les pièces aux intrigues “faciles“ sont très compréhensibles.
Mais qu’en est-il
des idées transmises ? Celles-ci peuvent ne pas être prises au sérieux, et l’histoire peut
supplanter la critique.
L’avare est ainsi une pièce ambiguë pour la transmission des idées.
Retiendra-t-on plus le ridicule du personnage d’Hargon, ou la morale transmise par l’histoire
sur l’avare ?....
Les auteurs, en critiquant trop ouvertement les défauts, en s’attaquant plus à des groupes de la
société que d’autres, peuvent être censurés : leurs pièces ne peuvent être représentées avant
qu’ils n’en aient modifié des extraits voire le livre entier
La première version du Tartuffe, en 1664, a été rejetée et censurée.
En effet, tout le monde ne
rit pas de ses pièces, et les personnes concernées explicitement (les précieuses, les beaux
esprits l’abbé Cotin dans les Femmes savantes) s’opposent et réussissent à interdire la pièce.
De même, la deuxième version, en 1667 sera aussi censurée.
Il faudra attendre 1669 pour que
la pièce soit jouée.
Un siècle plus tard, en 1784, la censure est toujours présente en France.
« Le Mariage de
Figaro », de Beaumarchais est interdit à la représentation.
Le texte remet en cause l’ordre
social, puisqu’il dénonce la condition injuste des femmes et attaque même la justice.
!
Non seulement l’auteur doit craindre de n’être pas assez explicite prenant le risque d’être
censuré, mais il doit se “méfier“ du lecteur qui peut ne pas comprendre le point de vue de
l’auteur.
Qui est le porte-parole d’Anouilh, dans Antigone ? Créon défend l’ordre établi, et se sommet
aux exigences du peuple, même si cela lui semble contraire à sa morale tandis qu’Antigone
revendique la liberté, et demande à n’être astreinte à aucune loi.
On ne peut alors dire de quel
côté se place l’auteur, sans risquer une erreur d’interprétation….
L’auteur se trouve alors confronté à des difficultés pour défendre ses idées.
Le théâtre peut se présenter comme un porte-parole de l’auteur, et répandre ainsi ses idées,
critiques de la société, de ses défauts à travers ce genre qui offre des facilités car il offre une
possibilité de “faire parler le personnage“, et dispose d’un public plus large.
Malgré tout,
l’auteur est confronté à quelques difficultés, telle que la censure les malentendus, et au
caractère divertissant de la pièce de théâtre.
L’auteur y exprime cependant ses opinions, et
suscite des débats quant à la véracité des critiques ou défauts mentionnés.
Le genre théâtral
pourrait alors prendre une importance primordiale quant à la stimulation de nouvelles idées
dans la société.
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SUJET 9 : DISSERTATION : Pensez-vous que la littérature puisse et doive avoir pour
mission d’élever sa voix contre les injustices ?
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La littérature présente le paradoxe inhérent au fait qu’elle soit à la fois art et
langage, et qu’elle s’inscrit dans une dimension à la fois universelle et actuelle.
Nombre de
polémiques ont eu lieu sur ce que doit être sa fonction et certains lui refusent toute utilité,
comme Théophile Gautier qui déclare que : « Tout ce qui est utile est laid », tandis qu’à la
même époque Victor Hugo prônait l’engagement du poète.
C’est pourquoi il est légitime
de se demander si la littérature peut et doit avoir pour mission d’élever sa voix contre les
injustices, autrement dit, si elle doit être engagée et avoir une certaine utilité.
Dans un
premier temps, nous verrons qu’elle dispose de ressources qui lui donnent une efficacité
certaine dans le rude combat contre les injustices, ensuite nous montrerons qu’elle a aussi
des limites dans cette entreprise.
Dans l’histoire littéraire, de nombreux écrivains, poètes et dramaturges ont eu à élever
leurs voix efficacement contre des injustices pour diverses raisons.
En effet, la littérature touche un public particulièrement varié, non seulement selon ses goûts,
mais à travers les lieux et les époques.
Le théâtre, le roman, l’apologue, la poésie sont autant
de formes littéraires qui à la fois touchent un public très large et très varié, et permettent
d’allier le divertissement ou le plaisir à une réflexion instaurée par l’auteur.
En France, au
XVIIe siècle, La Fontaine, en se servant des fables pour les enfants, critiquait de manière
plaisante et piquante la cour ou la société des hommes de son époque ; la littérature du siècle
des Lumières a usé encore plus de la diversité des formes littéraires pour dénoncer les
injustices sociales en touchant ainsi des sensibilités différentes : les contes philosophiques de
Voltaire, les pièces de théâtre comme le Mariage de Figaro de Beaumarchais et
L’Encyclopédie.
En Afrique, pendant la période coloniale, de nombreux écrivains avaient dénoncé dans leurs
romans les injustices que subissaient leurs contemporains du fait de la colonisation.
Ainsi,
dans « Le vieux Nègre et la médaille » l’écrivain camerounais ferdinand Oyono a dénoncé, à
travers son personnage Méka, les contradictions de l’administration coloniale ainsi que la
violence exercée injustement contre ses concitoyens.
De même, l’écrivain sénégalais
Sembène Ousmane a fustigé la violence du colonisateur ainsi que l’exploitation économique
des richesses de son pays dans son roman « Les bouts de bois de Dieu ».
D’ailleurs la
dénonciation des injustices s’est poursuivie après la colonisation à travers la plume d’un
écrivain comme Ahmadou Kourouma qui s’exprimait ainsi dans « Les Soleils des
Indépendances » en parlant de son héros : « Mais alors qu’apportèrent les indépendances à
Fama ? Rien que la carte nationale d’identité et celle du parti unique.
» dénonciations de la
guerre, du fanatisme, de l’intolérance, trouvent un retentissement puissant encore à notre
époque.
De plus, la diversité des formes littéraires permet de varier les stratégies
argumentatives.
Ainsi, dans les fables, les poèmes, et parfois au théâtre, les messages sont
implicités mais présentés de manière vivante.
Ainsi, le message de Victor hugo dénonçant
le travail des enfants est plus touchant dans son poème : « et où vont ces enfants dont pas
un seul ne sourit » que s’il avait été présenté banalement dans un article journalistique..
»
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