Le travail et la technique

« Le Travail et la technique >>>> Aimeriez-vous ne jamais travailler ? Qu’est-ce qui est le plus important au travail? Etymologiquement le mot “ Travail” vient du latin “Tripalium” qui est un instrument de torture dans la Rome antique.

Le sens commun rattache le travail à la souffrance, à la pénibilité, à la contrainte.

Il est nécessaire de travailler la nature pour vivre.

Dans notre société occidentale et mondialisée le travail est omniprésent.

Nous sommes souvent définis par notre métier lorsqu’on se présente à autrui.

La question “Tu fais quoi dans la vie” vise à connaître votre statut professionnel, et non pas nos passions, nos hobbies. >>> Ne trouvez-vous pas cela triste d’être définis par notre métier? Ne sommes-nous pas autre chose qu’une activité professionnelle ? Il semble aujourd’hui impossible de ne pas travailler, à moins d’être héritier d’une grande fortune ou de gagner au loto.

Sans doute admettons-nous implicitement que le travail soit utile ou nécessaire, mais chacun rêve d’y échapper. La technique provient du mot latin “techné” qui désigne toute production humaine, à la fois les objets techniques et artistiques (un outil, un temple, un navire, une sculpture, etc.).

On peut définir la technique comme l'ensemble des procédés mis en œuvre pour produire des objets et les moyens de production des objets.

Les progrès technologiques ont bouleversé notre environnement et nos vies, et continuent de les bouleverser à grande vitesse sans forcément que nous soyons conscient de tous les enjeux que cela entraîne. I) : Le Monde humain structuré par le travail et la technique : a) Aristote: La main = le premier outil de l’homme. >>> Texte Aristote polycopié. >>>> Pourquoi pour Aristote la main est ce qui fait la supériorité de l’homme sur le reste du règne animal ? Qu’est-ce qui distingue l’homme des autres espèces animales ? L’animal est « spécialisé » ou adapté à la nature par une caractéristique qui lui est propre (ex: la tortue possède une carapace pour se protéger, les léopards possèdent des griffes et des dents pour chasser ) . Il possède des capacités qu’il ne peut changer ou modifier. Au contraire, l’homme du fait de son inachèvement originel, possède la capacité de s’adapter par lui-même à son milieu du fait de la polyvalence de la main.

La main fait de l’homme un être producteur et créateur. Pour Aristote La main est l’outil par excellence, celui qui tient lieu de tous les autres : en effet la main est un instrument pour des instruments, un instrument mettant en œuvre des instruments, ou encore un instrument qui vaut plusieurs instruments.

Toutes ces expressions convergent autour de l’idée que la main peut remplacer les instruments, comme elle peut les mettre en œuvre.

En outre, l’origine du développement de la technique provient du fait que l’homme a des mains.

Car des mains découlent toutes les futures avancées techniques. b) Le monde humain = un monde artificiel. >> Reste t-il des choses naturelles dans le monde qui nous entoure ? Est-il aujourd’hui possible de trouver un endroit dans le monde qui ne porte pas la marque de la technique de l’homme ? L’animal vit dans un monde qui lui est naturel, qui constitue son “milieu”.

L’animal ne sait pas s’adapter à un nouvel environnement.

Si l’on transpose un pingouin dans le désert Saharien il finira par mourir..

Or l’homme sait s’adapter à différents milieux.

L’homme vit dans un monde artificiel, qui est le produit de la technique, donc du travail de l’homme sur la nature. Par exemple, la maîtrise du feu à permis dans un premier temps de se chauffer et de se protéger, puis de faire cuire nos aliments.

Par la suite le feu à permis de faire fondre les matériaux pour construire les bâtiments.

Aujourd’hui enfin, la métallurgie, l’industrie du verre, la plastification se servent du feu pour transformer nos habitations en bâtiments de plus en plus complexes. Donc l’homme vit bien dans un monde artificiel essentiellement urbain aujourd’hui. La technique permet à l’homme de dominer le temps également. En effet, par exemple les Trains permettent à l’homme de rejoindre des destinations éloignées en peu de temps, et les avions permettent de traverser des continents en une journée! Le monde habité par l’homme n’a plus rien de naturel.

Heidegger conçoit la technique comme une domination de l’homme sur l’environnement naturel d’origine. L’homme ne cesse de perfectionner les outils qu’il utilise.

De ce fait, la technique est un moteur de l’histoire puisqu’elle permet l’évolution du travail de l’homme et la multiplication des possibilités de transformation de son milieu.

La technique est un savoir cumulatif, c'est-à-dire que chaque machine ou outil inventé permet d’en créer d’autres et ainsi de suite. II) : Le travail comme réalisation de soi. >>>>Pensez-vous que nous sommes nous-même au travail ? Quelles sont les conditions pour s’épanouir au travail ? Est-ce important d’être heureux au travail ? a) Hegel dialectique du maître et de l’esclave. Malgré le fait que le travail soit vu comme quelque chose que l’on souhaite éviter.

Ceux qui ne travaillent pas sont dépendants du travail des autres et ne sont pas autonomes.

Pour Hegel en effet, le travail est ce qui permet de sortir de son animalité, et même de définir notre humanité. >>> Lire le texte de A Kojève. Hegel nous montre que bien que l’esclave soit soumis à son maître, c’est par le travail qu’il est obligé de faire pour son maître qu’il deviendra indépendant en acquérant des savoirs et des savoirs faire qui constituent une formation essentielle.

Le maître au contraire, bien qu’il soit le maître de son esclave, ne sait rien faire de ses mains, il sombre dans l’oisiveté et l’ennui.

S’il perd son esclave, le maître ne saura pas se débrouiller seul.

Par exemple, l'esclave prépare la nourriture de son maître, lui fabrique ses armes pour aller à la guerre, lui fabrique ses meubles, lui fait le ménage etc.

Par ce travail, l’esclave devient un artisan et se libère d’une certaine manière, en devenant autonome et débrouillard par toutes les connaissances et savoir-faire qu’il acquiert.

Sans devenir l’esclave de son esclave, le maître n’en reste pas moins dépendant du savoir technique de son esclave. >>> Aujourd’hui si vous deviez gagner au loto et ne plus jamais être obligé de travailler ne vous sentiriez pas un peu comme le maître dont parle Hegel ? b) Kant: le travail est une obligation morale. Kant estime qu’en plus d’être une nécessité, le travail est un devoir envers soi-même, un devoir qui est formateur moralement parlant. >>> Texte Polycopié de Kant Pour Kant, le travail satisfait la conscience morale et la fierté humaine.

L’animal satisfait ses besoins par son instinct, l’homme par le travail.

Il lui faut néanmoins un effort qui le sorte de la paresse.

La paresse étant un péché, le travail est donc une vertu et un devoir moral envers soi-même.

L’homme qui travaille serait alors un homme meilleur, plus moral, un homme dont la formation est plus accomplie parce qu’il se dépasse, il dépasse ses limites. D’ailleurs aujourd’hui les livres de développement personnel ne nous invitent-ils pas à sortir de notre zone de confort ? En travaillant on se surpasse, on découvre ce dont on est capable.

Il semblerait en effet que sans travail nous ne serions toujours au même état que durant l’enfance.

Que deviennent les riches héritiers qui n’ont parfois jamais travaillé ? Sont-ils vraiment plus heureux que nous ? Bien qu’un travail pénible nous gâche la vie, il semblerait également que l’oisiveté permanente soit aussi un enfer. >>>>> Est-ce que vous pensez comme Kant que le travail est une valeur morale ? c) Non, le travail n’est pas une valeur morale. On pense souvent, à tort, que le travail est une valeur morale.

On entend régulièrement les hommes politiques réclamer qu’il faut “redonner de la valeur au travail”.

Cependant le travail n’est pas une valeur morale.

Pourquoi ? Pour deux raisons, comme le dit si bien André Comte-Sponville. -La première raison est le fait que pour travailler, on nous rémunère.

Or on n’est pas rémunéré pour être généreux, juste ou vertueux, sinon ce ne serait plus des actions morales mais des actions intéressées. -La deuxième raison est que l’on prend des vacances.

On ne travaille pas toute l’année, on prend des congés.

Or, prenons-nous des congés pour gentillesse ? Est-ce.... »