Terminale générale. Histoire. Thème II. La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970)

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Histoire.

Thème II.

La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970) H4.

La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial. En 1945, le monde sort de plusieurs années d'une guerre dont le bilan humain et matériel est terrible.

Il s'agit d'abord de reconstruire les anciens fronts européen et asiatique, ainsi que de garantir une paix durable.

Dans ce contexte, diverses mesures politiques, sociales et culturelles – souvent inspirées d'expériences ou de réflexions passées – sont adoptées.

Elles donnent un tout nouveau visage au monde. Comment les années d’immédiat après-guerre annoncent-elles la mise en place d’un nouvel ordre mondial ? Notion : • Nouvel ordre mondial : concept géopolitique né du titre d’un ouvrage de H.G.

Wells, The New World Order, publié en 1940, qui traite de l’établissement d’un gouvernement mondial unique.

Il souligne aussi l’hégémonie américaine dans les nouvelles relations internationales après la Seconde Guerre mondiale. Table des matières Table des matières ..............................................................................................................................................

1 I.

Reconstruire le monde après 1945..................................................................................................................

1 A. Un bilan matériel, humain et moral catastrophique...............................................................................

1 B. Reconstruire le monde autour de nouvelles institutions internationales ..............................................

2 C. Un Etat plus présent ...............................................................................................................................

3 II.

La constitution d’un monde bipolaire .............................................................................................................

3 A. Une alliance de circonstance durant la Seconde Guerre mondiale ........................................................

3 B. La fin de la Grande alliance ....................................................................................................................

4 C. La bipolarisation du monde et le début de la guerre froide ...................................................................

4 I.

Reconstruire le monde après 1945 Sur quelles bases le monde se reconstruite-il au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ? A.

Un bilan matériel, humain et moral catastrophique Le bilan humain de la Seconde Guerre mondiale est effroyable, avec 50 millions de victimes.

L’URSS compte à elle seule près de 25 millions de morts.

La Shoah a fait entre 5 et 6 millions de victimes.

La durée du conflit, son expansion mondiale, les déportations et les bombardements aériens réguliers sont les principales causes de ce bilan accablant.

Au lendemain de la guerre, certains pays comme la Pologne ont perdu plus de 15% de la population totale.

La particularité de la Seconde Guerre mondiale est les civils les plus touchés.

Ils doivent subir des déplacements de population d’une importance inédite. L’Europe et le Japon sortent exsangues de la guerre : les destructions sont immenses.

Les villes d’Allemagne et du Japon ont été systématiquement bombardées, les voies de communication ont été endommagées.

Les pays alliés comme le Royaume-Uni ont subi de graves destructions, tout comme la France, dont la campagne de libération a engendré aussi de nombreux dommages.

Au lendemain de la guerre, les économies sont moribondes et dépendent grandement du soutien des Etats-Unis, un des rares pays qui n’a pas connu la guerre sur son territoire (à l’exception du bombardement de la base de Pearl Harbor à Hawaï).

Le rationnement se Page 1 sur 5 Terminale générale.

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La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970) développe et perdure durant de nombreuses années après la guerre à cause des difficultés d’approvisionnement et la lente relance de l’agriculture.

En 1945, la famine fait encore plus de 20 000 morts aux Pays-Bas, alors que la guerre est terminée. Le monde sort traumatisé par les degrés de violence atteints pendant la guerre.

La guerre se termine par l’explosion de deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki : l’humanité a désormais la capacité de s’autodétruire.

Mais l’ouverture des camps de concentration et d’extermination montrent aussi, derrière des arguments idéologiques, la capacité de l’homme à envisager la mise à mort de ses semblables de façon industrielle, planifiée à l’échelle de l’Etat.

Ce bilan pousse les nations victorieuses à envisager de façon radicalement différente les relations internationales après la guerre. B.

Reconstruire le monde autour de nouvelles institutions internationales Dès les premières années de la guerre, les puissances alliées envisagent l’après-conflit sur de nouvelles bases : en août 1941, Roosevelt et Churchill se réunissent lors de la Conférence de l’Atlantique et envisagent la mise en place d’une nouvelle institution pour remplacer la SDN : l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Celle-ci est officiellement créée lors de la conférence de San Francisco le 26 juin 1945 par 51 Etats qui signent sa charte fondatrice.

La nouvelle institution dispose d’un organe exécutif, le Conseil de sécurité, au sein duquel cinq membres permanents, les vainqueurs de la guerre – Etats-Unis, France, Royaume-Uni, URSS et Chine – ont un droit de veto.

Ce nouvel ordre mondial est fondé sur le multilatéralisme et la résolution pacifique des différends. L’ONU a pour mission de garantir la paix et la sécurité dans le monde et se dote d’une force d’intervention, les Casques bleus.

Sur le plan économique, le Fonds monétaires international (FMI) est créé en juillet 1944 par la signature de 44 pays des accords de Bretton Woods afin de garantir la stabilité du système monétaire international de l’après-guerre.

La Banque mondial naît en décembre 1945, principalement chargée, à ses débuts, d’aider à la reconstruction de l’Europe et du Japon.

Le dispositif se complète le 30 octobre 1947 du GATT pour harmoniser les politique douanières entre les Etats. Un des aspects novateurs du nouvel ordre mondial est aussi de mettre en place une justice internationale.

La Déclaration universelle des droit de l’Homme, adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations unies, est une réponse à la barbarie nazie.

La notion de « crime contre l’humanité » est définie dans la charte du Tribunal militaire international de Nuremberg, chargé de juger, en 1945-1946, des hauts dirigeants du régime nazi.

Au Japon, le Tribunal militaire international pour l’Extrême Orient juge à Tokyo les dignitaires japonais responsable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Cette nouvelle justice internationale cible des crimes tels que l’extermination, l’esclavage, la déportation et les persécutions contre des civils. Notion : • Multilatéralisme : attitude qui privilégie le règlement des problèmes mondiaux de façon collective. Vocabulaire : • • • • • Accords de Bretton Woods : accords signés par 44 pays à Bretton Woods (Etats-Unis) réorganisant le système financier international. Crime contre l’humanité : notion élaborée par le Tribunal de Nuremberg (novembre 1945 – octobre 1946), et depuis intégrée au droit international.

Imprescriptible, le crime contre l’humanité couvre le génocide, les persécutions, la réduction en esclavage de populations entières, ou encore l’enlèvement d’enfants d’un peuple pour les faire élever au sein d’un autre. Crime de guerre : violation du droit de la guerre.

La notion de crime de guerre ne concerne que les militaires ou les autorités qui les commandent, dans le cadre de la guerre. Droit de veto : droit accordé aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui leur permet de bloquer toute décision prise par celui-ci. GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) : accords signés en 1947 par les 23 pays représentant Page 2 sur 5 Terminale générale.

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La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970) • 80% du commerce international, qui vise à harmoniser les politiques douanières entre les Etats. Justice internationale : justice qui, à l’aide d’une législation internationale, vise à régler les différends entre Etats ou entre des particuliers et des Etats. C.

Un Etat plus présent Les Etats alliés sont conscients de la responsabilité de la crise économique et sociale dans le déclenchement de la guerre.

C’est pourquoi, dans de nombreux pays, les dirigeants souhaitent la mise en place d’un Etatprovidence.

Le rapport de Lord Beverigde (1942) au Royaume-Uni relève la nécessité d’un Etat plus protecteur et redistributeur.

L’Etat et , plus généralement, les administrations publiques se doivent d’assurer les citoyens contre les risques sociaux (maladie, vieillesse, chômage) et d’effectuer une redistribution des revenus dans un objectif de justice sociale. En France, cette protection sociale est fondée sur les principes de solidarité et de redistribution, tel qu’annoncé dans le programme du Conseil national de la résistance, le 15 mars 1944.

Le CNR souhaite mettre en place une Sécurité sociale qui assure à chacun la protection en cas de maladie.

Il y a aussi une dimension politique, avec le vote des femmes (loi du 21 avril 1944) et la reconnaissance du rôle des syndicats.

Aux municipales de 1945, les premières femmes sont élues maires, comme Odette Roux.

Le programme du CNR annonce ce qui devient le « modèle social français » après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Notion : • Etat-providence : au sens large, ensemble des interventions de l’Etat dans le domaine économique ; au sens restreint, ensemble des interventions de l’Etat dans le domaine social. Vocabulaire : • Conseil national de la.... »