Les Etats-Unis et la mondialisation
Publié le 04/04/2024
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LES ETATS-UNIS DANS LES MONDIALISATIONS DES ANNEES 1880 AU MILIEU DES ANNEES 1930
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1873-1896 : « Grande Dépression », période de ralentissement économique mondial
Aux États-Unis, en 1884, le secteur des chemins de fer traverse un moment de « panique » (selon l’expression de
l’économiste Jacques Brasseul)
Les États-Unis protègent leur marché intérieur : la hausse de leurs exportations n’est pas compensée par une
augmentation des importations de produits manufacturés, en provenance d’Europe.
Exportent mais n’importent
pas autant.
➔ Europe est alors confrontée à un déficit commercial structurel.
La crise entraîne le retour presque généralisé du protectionnisme.
Le protectionnisme s’exprime de la façon la plus forte aux États-Unis, où les industriels du nord-est manifestent
leur désir de limiter la concurrence européenne.
Ce lobbyisme trouve des relais jusque dans la société
américaine.
Selon un dicton populaire de l’époque, « chaque produit importé est une insulte ».
Les droits de douane atteignent 50% en 1890 (tarif Mac Kinley) et 57% en 1897 (tarif Dingley).
Ils sont ramenés à
30% environ en 1912 (tarif Underwood).
Parmi les grandes économies mondiales, le taux d’ouverture des États-Unis demeure toutefois l’un des plus
faibles (4 % en 1913, contre 16 % en moyenne pour l’Europe occidentale).
Cette stratégie favorise l’émergence d’un secteur manufacturier orienté vers un marché intérieur en pleine
expansion.
L’adoption d’une politique protectionniste assumée sur les produits manufacturés permet d’atteindre
un niveau de croissance équilibré, peu sensible aux variations du marché mondial.
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Avec le fordisme, les États-Unis entrent dans l’ère de la consommation de masse, une des
caractéristiques des futures des économies mondialisées.
1905 : la production automobile américaine dépasse celle de la France
1908 : lancement de la Ford Model T
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La fin du XIXe siècle correspond à une « avalanche technologique » selon l’expression de l’historien
Fabien Conord.
Avant 1914, plus de 40 000 brevets sont déposés chaque année aux États-Unis.
Le
téléphone est d’ailleurs inventé par l’Américain Graham Bell en 1876, innovation conférant à son pays
une avance considérable.
Les mutations techniques s’accompagnent d’une transformation des firmes industrielles, qui tendent à pénétrer
les marchés étrangers et à prendre une dimension internationale.
À partir des années 1890, les entreprises
américaines deviennent souvent multinationales : elles choisissent d’installer leurs activités productives à
l’étranger, au lieu d’exporter leur production.
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À la veille de la Première Guerre mondiale, les pays européens ont alors atteint l’apogée de leur
puissance économique, même si, pris isolément, ils sont déjà dépassés par les États-Unis.
Devenus la
première puissance industrielle mondiale, ces derniers poursuivent de façon spectaculaire une
industrialisation qui avait déjà commencé au préalable.
Sur le pourtour des Grands Lacs se forme alors la
Manufacturing belt, organisée autour d’une succession de récentes métropoles industrielles (Buffalo,
Cleveland, Milwaukee, Détroit, Chicago…).
Manufacturing belt : région industrielle du Nord-Est des États-Unis qui s'étend de
Chicago au littoral atlantique, et de la frontière canadienne aux Appalaches.
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Latecomers : pays partis en retard dans le processus d’industrialisation, notamment l’Allemagne et les
États-Unis.
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L’Europe du Nord-Ouest et les États-Unis, réalisent entre 85% et 90% des exportations de biens
manufacturés en 1914.
Diversification du commerce mondial : Jusqu’ici surtout exportateurs de produits
primaires, les États-Unis effectuent une percée sur le marché des produits manufacturés.
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À partir des années 1870, un nombre croissant de pays qui jusque-là pratiquaient le bimétallisme
choisissent, sur le modèle de la livre, le monométallisme or.
Dans de nombreux cas, l’adoption de facto
de l’étalon or précède son adoption officielle : dès 1873, les États-Unis ne frappent quasiment plus de
monnaie d’argent, mais n’adoptent officiellement le monométallisme qu’en 1900.
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Fondé en 1874, le Greenback Party fait référence à la monnaie papier émise par l’Union pendant la
guerre de Sécession (premier dollar au recto imprimé à l’encre verte).
Sa création est une réaction au
“crime de 1873”, c'est-à-dire à l’abandon de facto du bi-métallisme par les États-Unis.
Celui-ci vient en
effet ruiner des dizaines de milliers d’orpailleurs de l’Ouest des Etats-Unis, dont les filons sont plus
souvent de l’argent que de l’or.
Or, avec le passage généralisé à l’étalon-or, le cours de l’argent par
rapport à l’or est divisé par 2 entre 1866 et 1900.
La crise minière du Comstoke Lode (gisement argentifère du Nevada, dont les résultats d’extraction
exceptionnels, en “dé-raréfiant” le métal argent, ont contribué à la décision de 1873) entraîne notamment en
1875 la faillite de la Bank of California, qui est alors la première banque de l’Ouest et la seconde dans tous les
États Unis.
Le Greenback Party marque le début du mouvement américain en faveur du bimétallisme, dans lequel les
mineurs de l’Ouest sont rejoints par les agriculteurs des Grandes Plaines.
Endettés par l’achat de terres et de
machines agricoles, ces derniers craignent la déflation apparue avec la Grande Dépression de 1873-1896, qui
alourdit leur dette.
Nombre d’entre eux considèrent que la rareté de l'or, particulièrement en dehors des
grandes places bancaires de l'Est, est voulue par le monde de la finance car elle permet aux banquiers de
provoquer des crises de crédit et ainsi de saisir les propriétés des paysans incapables de rembourser leurs dettes.
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Recours à des instruments spéculatifs, symbole de la financiarisation de l’économie : les financiers
s’endettent massivement, tablant sur l’explosion des prix de l’immobilier ou les succès de telle entreprise
ferroviaire.
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À la fois récepteurs et émetteurs d’investissements directs étrangers : privilégiant la “diplomatie du
dollar”, ils s’attribuent un rôle de gendarme du continent en intervenant dans tous les pays où les
intérêts financiers occidentaux semblent menacés.
Ils utilisent aussi les investissements directs comme
au Mexique, ou le contrôle de la dette comme à Cuba, pour développer leur propre zone d’influence,
limitée, avant 1914, à l’Amérique centrale et aux Caraïbes.
Forme de politique étrangère américaine visant à minimiser l'utilisation ou la menace de la force en privilégiant
le recours au pouvoir économique.
En pratiquant la « diplomatie du dollar », les États-Unis réalisent des
interventions d'ordre financier (par l’intermédiaire de prêts garantis ou d’investissements, par exemple)
aboutissant à l'établissement de contrôles américains financiers.
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Doctrine Monroe : Selon la doctrine énoncée en 1823 par le président James Monroe, les États-Unis
n'interfèrent pas dans les affaires européennes, mais s'opposent à toute intervention européenne sur le
continent américain - c'est le principe de l'Amérique aux Américains.
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Big stick « politique du gros bâton » : Expression lancée....
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