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La restauration

Publié le 04/03/2022

Extrait du document

« La Restauration De 1814 à 1830, hors le bref épisode des Cent-Jours, les deux frères de Louis XVI règnent sur la France, sous les noms de Louis XVIII et Charles X.

Cette restauration de la maison de Bourbon devait être aussi, dans l'esprit de ceux qui l'ont souhaitée, une restauration de l'Ancien Régime dans l'ordre politique et social.

Mais le fossé creusé par la Révolution, dont l'Empire a consolidé les principales conquêtes, ne pouvait être aisément comblé ; en fait, il ne le fut point.

Au contraire, la France fit sous la Restauration sa première expérience suivie d'un régime représentatif.

La société issue de la Révolution, dernière forme de la société française ancienne, se stabilise provisoirement avant de subir le choc du machinisme et que se fasse sentir le poids d'un prolétariat ouvrier.

Enfin, la liberté d'expression recouvrée après le despotisme impérial, la paix maintenue, les contacts multipliés avec l'étranger favorisent le renouveau de la vie intellectuelle.

Ces quinze années sont, en quelque sorte, le moment d'une remise en ordre et d'un inventaire des ressources de la France alors que le pays entre dans une ère nouvelle, celle du capitalisme industriel et de la pensée socialiste. La première Restauration et les Cent-Jours Le 6 avril 1814, le Sénat impérial appelle au trône Louis XVIII.

Une année de réaction affichée, d'hostilité ouverte à la vieille armée, de fiscalité tout aussi exigeante que celle de l'Empire, de politique extérieure alignée sur celle de l'étranger aboutit au retour de l'île d'Elbe (1er mars 1815) ; le 20 mars, Napoléon est à Paris.

Trois mois d'hésitations politiques pseudolibérales et de préparatifs militaires se terminent le 18 juin 1815 à Waterloo.

Le 8 juillet 1815, Louis XVIII rentre à Paris : « Sire, il y a cent jours...

» De la première Restauration et des Cent-Jours, lequel faut-il tenir pour simple épisode ? Les deux sans doute.

La faiblesse maladroite de cette jeune monarchie qui prétend qu'il ne s'est rien passé depuis vingt ans n'a d'égale que l'absurdité de la tentative de Bonaparte, déclenchant une guerre européenne que la France n'a aucune chance de remporter.

Que faut-il retenir alors des quelques mois qui séparent les deux entrées triomphales de Louis XVIII à Paris, en mai 1814 et en juillet 1815 ? Simplement que, si la France ne voulait plus du despotisme impérial, elle ne veut pas plus d'un retour à l'Ancien Régime, et entend défendre, outre les conquêtes juridiques et sociales de la Révolution telles que les a fixées le Code civil, un minimum de libéralisme politique.

Louis XVIII, à qui ne manquait pas la finesse, le comprit bien : en ce sens, Napoléon, par les Cent-Jours, lui a peut-être montré la voie de la sagesse. La vie politique sur InternetLes cadres de la vie politique La Charte de 1814 fixe le cadre institutionnel du régime.

À côté du roi, elle établit une représentation de la nation, sous forme de deux chambres, l'une héréditaire et que le roi complète à son gré, la Chambre des pairs, l'autre élue, la Chambre des députés des départements.

Les pouvoirs de ces deux Chambres sont limités à deux fonctions : le vote de la loi et le contrôle du budget.

Elles n'ont pas le droit d'initiative des lois, mais seulement celui d'amender le texte proposé par le roi, ou de le rejeter ; au demeurant, si les lois votées sont importantes, elles sont peu nombreuses : une trentaine chaque année ; les sessions parlementaires ne durent pas plus de cinq ou six mois par an.

Quant au budget, il n'est pas. »

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