La propagande nazie
Publié le 18/12/2023
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Le 8 novembre 1937, Joseph Goebbels, ministre de l'Éducation du peuple et de la
propagande du III° Reich inaugure à Münich l’exposition “Der Ewige Jude”, qui se traduit par
“le Juif éternel”.
En effet, depuis quelques années le parti national-socialiste des travailleurs allemands
(NSDAP) gagne en ampleur jusqu’à conférer légalement en mars 1933 les pleins pouvoirs à
son chef, Adolf Hitler, nommé chancelier de la république de Weimar le 30 janvier 1933.
Grâce à son accession au pouvoir, Hitler et ses premiers partisans, comme Hermann Göring,
héros national de la première guerre mondial frustré d’une guerre qu’il considère perdue à
cause de ses chefs, mettent en place les mesures sociales annoncées dès 1925 pas l’ouvrage
fondateur de la doctrine nazie Mein Kampf, mon combat, d'Adolf Hitler.
Durant les années
1930, les nazis, parallèlement aux fascistes italiens et aux communistes russes, mettent en
place un régime totalitaire, c’est-à-dire qu’ils fondent leur idéologie sur la régénération de la
société dont l’objectif est la création d’un “homme nouveau”.
La doctrine nazie est claire sur sa vision de la société nouvelle : elle est fondée sur des
principes racistes et antisémites visant à “purifier la race allemande”.
Le premier ennemi est
un ennemi intérieur: le peuple juif, dont la nationalité allemande lui est niée.
Pour servir l’idéologie peu à peu mise en place, le parti nazi, seul parti autorisé à partir de
juillet 1933, installe en eptembre 1935 les lois de Nuremberg, visant à séparer les juifs du reste
de la société allemande.
Dans le prolongement de ces actions législatives, Joseph Goebbels, partisan nazi fanatique
de la première heure, chef puis ministre de la propagande à partir de mars 1933, utilise tous
les moyens pour diffuser l’idéologie nazie et endoctriner la société.
La propagande nazie
s’articule autour de plusieurs points: le premier est le culte de la personnalité du Führer, dont
l’adulation se ressent dans toute l’Allemagne, et le second est la haine du peuple juif, la
dénonciation de crimes contre le peuple allemand, les appels à la violence, à la délation, à la
sauvagerie contre ce peuple.
Goebbels résume sa politique en quelques mots: “marteler et
polir les esprits jusqu’à ce qu’ils nous soient entièrement acquis”.
Pour éduquer la population allemande, la propagande est partout, dans les films comme le
Triomphe de la volonté de Leni Riefenstahl, dans les manuels scolaires, ou encore dans les
musées comme c’est le cas pour l'exposition “Der ewige Jude”, exposition itinérante dans le
Reich de 1937 à 1939, partant de Münich et remontant jusqu’à Berlin en passant par de
grandes villes comme Brême ou Dresde.
Comment à travers l'affiche d’une exposition le régime nazi d’Adolf Hitler parvient-il à
transmettre son idéologie antisémite et à endoctriner sa population?
L’affiche illustre la pensée nazie, dont l’exposition est un vecteur de propagande qui parvient
à transmettre son message au peuple allemand.
I.Une affiche d’ illustration de la pensée nazie
Symbole de la propagande nazie l'affiche “Der ewige Jude”, a pour but de représenter
l'ennemi intérieur considéré nuisible au développement de la race allemande.
Elle sert d'
illustration de la pensée nazie.
Tout d'abord l’inscription au centre de l'affiche “Der ewige Jude”
signifiant “Le juif éternel” communique l'idée que les juifs sont tous identiques, différents des
allemands et un fléau historique.
Par conséquent, la représentation du juif éternel reprend tous
les stéréotypes nazis sur les caractéristiques physiques distinguant la race juive: lèvres
épaisses, grand nez crochu, cheveux bruns et crépus, longue barbe, dos bossu , peau grise
et ridée, grandes mains.
Aussi le juif représenté est vêtu d’une longue tunique noire, d’une
chemise sale ainsi que d’un couvre-chef recouvrant une partie de son visage.
Ces accessoires
participent à développer l’image d’un homme laid, sale et sombre, inapte à côtoyer les
allemands qui sont représentés de manière radicalement opposée dans la propagande nazie.
Cette caricature promeut le racisme car elle cherche à distinguer les juifs par des
caractéristiques physiques en en faisant un groupe homogène et repoussant.
De plus, l’auteur
utilise des symboles pour caractériser l’homme juif.
Le fouet montrant qu’il cherche à dominer
le monde en secret.
La carte de l’URSS marquée par la faucille et le marteau induisent que le
juif est communiste et qu’ il veut imposer sa domination sur le monde, l’associant ainsi aux
ennemis bolcheviques.
Couplé à la main tendue remplie de pièces d’or, semblant en demander
davantage, le juif est ici avare et cupide.
Cela fait allusion aux idées antisémites selon
lesquelles les juifs sont responsables de la crise économique, du fait de leur grande
implantation dans les banques.
Il crée donc le trouble en promouvant ces deux systèmes
opposés.
Finalement, les couleurs utilisées sont aussi des symboles antisémites.
La couleur
noire accentue le caractère diabolique et sombre.
Le jaune est la couleur de l’or qui attire les
juifs, qui peut être associée à Judas et donc à la trahison.
Les nazis leur associent cette couleur
comme avec l’étoile jaune.
Le rouge caractérise le communisme qu’ils apportent en
Allemagne.
Cette affiche cherche donc à susciter le dégoût et une différenciation à la fois
physique, morale et politique.
La caricature décrit les juifs comme voulant dominer le monde
par la propagation du communisme et du capitalisme, et qu’il serait donc légitime de se
défendre face à la menace qu’ils représentent.
II.
La diffusion de la propagande par l’exposition
La période de pouvoir du régime nazi en Allemagne a été marquée....
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