La définition que donne Tocqueville d'une démocratie en Amérique est considérée comme une avancée pour nos démocraties.

« À l’aide de ces 2 documents expliquer pourquoi la définition qui donne Tocqueville d’une démocratie en Amérique est considérée comme une avancée pour nos démocraties? Montrer que pour Tocqueville et de nombreux penseurs libéraux la démocratie est un cadre idéal de l’exercice des libertés mais peut aussi être la voie vers certaines formes de despotisme. Au milieu du XIXe siècle, la démocratie se présente sous diverses formes, elle se diffuse à travers le monde de façons variées.

L'œuvre d'Alexis de Tocqueville, "De la démocratie en Amérique", offre une réflexion sur le régime démocratique américain, mettant en lumière ses forces et ses fragilités.

Cependant, avec l'évolution et la transformation de la démocratie, cette analyse devient source de contradictions, remises en question par des penseurs tels que Raymond Aron. C’est au cœur du XIX siècle que la démocratie est sujet de plusieurs débats, au cours desquels des mouvements politiques et sociaux visent à améliorer la participation politique et les droits individuels. Tocqueville, issu d’une famille aristocratique de Normandie qui perd sa place sous la Terreur, part en mission aux États-Unis pour le ministère de l’Intérieur sous le régime de Louis Philippe.

C'est à la suite de cette expérience qu’il écrit son œuvre qui se concentre particulièrement sur le fonctionnement des institutions démocratiques américaines.

Il examine les forces et les faiblesses de ce régime, offrant ainsi un dilemme entre liberté et égalité que posent les sociétés démocratiques.

Bien que souvent qualifié de libéral, Tocqueville est parfois perçu comme conservateur dans le contexte de la IIème République. Raymond Aron, libéral démocrate de la deuxième moitié du XXe siècle, est un penseur de la démocratie représentative libérale qui conteste certaines idées et analyses précédemment acceptées. Aujourd’hui on peut définir la démocratie comme un système politique où le peuple est souverain, une forme de gouvernement et de gouvernance reposant sur des valeurs d’égalité et de liberté et définissant également une forme de société. D’après un extrait de l’oeuvre (De la démocratie en Amérique) d’Alexis de Tocqueville, publié en 1840 (document 2) et un extrait de l’oeuvre de Raymond Aron (Les étapes de la pensée sociologique) publié en 1967 (document 4), nous pouvons nous demander comment la définition de la démocratie par Tocqueville est considérée comme une avancée pour nos démocraties, tout en pouvant également être la voie vers certaines formes de despotisme. Afin de répondre à la problématique posée, dans un premier temps nous verrons que la démocratie est un cadre idéal de l'exercice de libertés et dans un deuxième temps qu’elle peut également conduire à certaines formes de despotisme voire individualisme. La définition que donne Tocqueville de la démocratie est considérée comme une avancée pour nos démocraties car elle est un cadre idéal de l’exercice des libertés.

C’est à travers son bilan de la démocratie aux États-Unis que nous pouvons observer ce concept novateur .

À l'époque, les États Unis représentaient un régime politique innovateur, garant des libertés.

Le document 2, (extrait de “De la démocratie en Amérique”) met en avant la manière dont les contre-pouvoirs démocratiques ont été utilisés aux États-Uni (ces mécanismes servent à limiter ou équilibrer l’exercice du pouvoir au sein d’un régime démocratique, ils visent à prévenir l’abus de pouvoir, garantir le respect des droits fondamentaux et assurer la séparation des pouvoirs).

Ce régime garantit un équilibre des pouvoirs, il implique la participation des citoyens dans la gestion des petites affaires locales et évite une concentration excessive du pouvoir.

De même le système politique américain encourage la participation citoyenne à travers cette gestion, ce qui garantit une liberté et une forme d’engagement politique égalitaire, pour tous les niveaux de la société.

Le texte met en évidence la valorisation des libertés individuelles et collectives grâce à la participation citoyenne qui permet un sentiment d’engagement et de responsabilité dans la vie publique. Les valeurs démocratiques que présente le régime américain (comme la participation citoyenne et les libertés religieuses) contribuent à un développement économique favorable. L’extrait de l'œuvre de Raymond Aron (document 4) met en évidence plusieurs points similaires à ceux de Tocqueville.

Tout d’abord, Aron souligne que, selon Tocqueville, la démocratie implique l'égalisation des conditions qui conduit à une uniformité des modes de vie; “ il est normal que la souveraineté soit détenue par l’ensemble des individus.” (l.8-13). Cette idée de démocratie repose sur l’égalité des conditions et que la souveraineté appartient à l'ensemble des individus.

De plus, Aron fait également référence à la liberté et l’idée d’elle dans les sociétés modernes, qui doit se fonder sur l’égalité de conditions (contrairement à ce que Montesquieu suggérait).

Ce point de vue est lié à l'absence de l’abus de pouvoir, où les citoyens se trouvent rassurés quand le pouvoir s’exerce conformément aux lois. Ainsi, Aron met en avant l’importance de limiter le pouvoir absolu en établissant des contre-pouvoirs (“le pouvoir arrête le pouvoir”- l.23) et en créant une répartition du pouvoir de décision, en évitant la concentration du pouvoir décisionnel en un seul individu, limitant ainsi les régimes monarchiques et créant une force d’inertie où le peuple se gouverne lui-même. Raymond Aron illustre comment Tocqueville considère la démocratie comme étant fondée sur l’égalité des conditions et le besoin de limiter le pouvoir absolu pour ainsi obtenir une démocratisation. Ces textes mettent en lumière.... »