La colonisation grecque
Publié le 21/03/2022
Extrait du document
«
B.
La Grèce : Un espace en expansion.
Petit rappel et transition.
L’espace de cette société semble de mieux en mieux établi.
On trouve des lieux d’habitations
qui sont les matrices des cités à venir, qui s’équipent de temples, de nécropoles, zones sacrées,
qui délimitent des territoires cultivés, qui entrent en relation avec les autres cités autour de
sanctuaires communs, qui inscrivent, par des correspondances littéraires et rituelles, cet espace
dans une mémoire collective, un imaginaire partagé.
Si certains discutent de l’ampleur de la
reprise démographique, l’activité économique de cet espace connait indiscutablement une nette
prospérité : greniers à blés, métiers à tisser, retour du bronze qui signifie, nous l’avons vu,
reprise des échanges internationaux.
Enfin, surtout, le phénomène le plus marquant est le grand
mouvement de colonisation que connaît la Grèce à partir du 8è siècle, jusqu’au 6è siècle.
1.
L’émigration des Grecs.
Commençons par bien définir les termes.
En français nous parlons de colonisation, mais le
terme peut être trompeur : le phénomène a peu à voir avec la colonisation qui nous est familière,
celle de la IIIe République principalement.
Les Grecs parlent d’apoikia pour désigner la nouvelle communauté, ce qui suggère un
changement de lieu de résidence, ce que nous appelons donc une émigration.
Ce qu’il faut noter
est que cette émigration est exactement contemporaine de la constitution des communautés
civiques, moment où les groupes humains se donnent une assise territoriale fixe(laos=> demos),
un lieu de culte, des institutions communes, que nous connaissons mal mais dont nous voyons
les effets.
Ce point est important : si on choisit le terme d’émigration plutôt que de colonisation, on risque
d’oublier la dimension politique du phénomène, qui, dans notre langage contemporain, se
réduirait à une série de choix individuels (les phénomènes d’émigration, au 21e siècle, sont une
addition de départs individuels : il n’y a pour ainsi dire pas d’émigration collective).
Or, ce n’est
pas non plus ce qui s’est produit : le mouvement est pensé, organisé, selon des modalités
d’ailleurs légèrement différentes d’une communauté à l’autre.
En fait, il serait plus juste de dire
que les Grecs vont fonder des cités nouvelles, qui apparaissent d’ailleurs comme des Etats
indépendants et souverains dès leur création.
Ce qu’on appelle la colonisation grecque n’est.
»
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