Jeanne d’arc: sège d'Orléans et le voyage de Reims

« Le journal du siège d’Orléans et du voyage de Reims (1428-1429), est un manuscrit d’auteur inconnu retraçant l’épisode central de la guerre de Cent Ans, opposant le royaume Français et Anglais de 1337 à 1453.

Cette guerre marque un temps de bouleversements sociaux et idéologiques, mais aussi militaires, inscrivant la guerre de Cent ans dans une nouvelle forme de violence.

Le 29 avril 1429, c’est la figure de Jeanne d’Arc - une paysanne convaincue d’une mission divine – qui inverse le cour de la guerre, en sauvant la ville d’Orléans des mains des Anglais, dont l’emplacement stratégique protégeait le sud de la France.

Ce document porte un but informatif, dans l’optique de faire connaître au peuple Français le déroulement et les modalités du siège.

Cet extrait est centré sur le symbole victorieuse de Jeanne D’Arc et la représente comme une nouvelle figure miraculeuse, venue sauver le peuple Français.

Dans ce contexte de guerre, nous pouvons nous demander quelles valeurs Jeanne D’Arc incarne t’elle aux yeux des Français, comment ces derniers l’ont-ils hissée au rang d’héroïne nationale, et surtout comment représente t’elle parfaitement le bouleversement de ce temps.

Dans un premier temps nous étudierons le contexte particulier de la Guerre de Cent Ans au Moyen-Age et la place militaire de Jeanne D’Arc au sein de cette dernière, puis en quoi Jeanne apparaît comme une figure directrice en ces temps de trouble, et enfin comment son respect est-t’ il promu par son affiliation divine. La guerre de Cent Ans s’inscrit dans une période de troubles sociaux et sanitaires, ébranlant le Moyen Age du 14è au 15ème siècle. Une querelle de succession déclenche une guerre d’une violence nouvelle, opposant deux royaumes lors d’affrontements meurtriers.

Cette brutalité omniprésente entraîne des faits de guerre quasi permanents dans toute l’Europe et provoque au sein de la société un profond bouleversement des codes sociaux et militaires ; comme le montre l’extrait (« moult grosse escarmouche », « ils avaient plusieurs ennuis, travaux et peines, et grand doute d’être secourus et perdre tout corps et biens.

») la guerre et la violence sont désormais omniprésentes. Dans ce contexte, Jeanne D’Arc occupe une place au sein de l’organisation militaire de la prise du siège. Cet extrait lui offre un rôle important et une forte puissance militaire dans le déroulement des opérations : « elle ainsi entrant dans Orléans, avait à sa gauche le Bâtard d’Orléans, armé et monté très richement.

» Jeanne entre dans la ville aux côtés d’un ses grands chefs militaires de la guerre, désigné comme son compagnon d’armes, et est également suivie par d’autres seigneurs, nobles et guerriers.

Elle incarne ainsi un nouvel espoir quand à la victoire des Français.

En l’incluant dans les opérations (« et la conclurent tous ensemble qu’elle n’entrerait en Orléans qu’à la nuit ») ; le peuple lui témoigne son respect et même sa déférence.

Jeanne incarne ainsi une figure essentielle de la prise d’Orléans, notamment par sa position de guide à l’entrée de la ville, mais également par sa capacité à défendre son pays, malgré son statut de paysanne. De plus, la figure de Jeanne d’arc s’élève face aux attendus sociaux envers les femmes de l’époque.

Leur devoir est en effet de rester passives et humbles, de protéger leurs familles en tant de guerre.

Celle qui se fait appeler la Pucelle, au contraire s’engage réellement au cœur des combats et participe aux stratégies militaires et de revendication : « la pucelle envoya deux hérauts chez les Anglais pour demander qu’ils lui renvoient le héraut par lequel elle leur avait envoyé ses lettres de Blois ».

Le fait que son rôle ne soit pas contesté mais pris au sérieux illustre bien le bouleversement de la société ayant désespérément besoin d’une figure phare dans ces temps troubles et témoigne de la confiance du peuple en elle. En effet, le peuple lui témoigne une forte affection, jusqu’à une certaine célébration des sa personne et ses actions : « moult joyeux de la venue d’elle, qui tous lui firent grande révérence ».

Jeanne est considérée comme la sauveuse d’Orléans et des Français, et incarne un symbole inespéré d’espoir et de victoire.

Elle est une.... »