H2-3 LA FRANCE ET LA CONSTRUCTION DE NOUVEAUX ÉTATS PAR LA GUERRE ET LA DIPLOMATIE (1848-1871)
Publié le 05/03/2025
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H2-3 LA FRANCE ET LA CONSTRUCTION DE NOUVEAUX ÉTATS
PAR LA GUERRE ET LA DIPLOMATIE (1848-1871)
Introduction : La seconde moitié du XIXe siècle est marquée en Europe par l’aboutissement de deux processus
d’unification majeurs donnant naissance à deux nouvelles nations, l’Italie et l’Allemagne.
La construction de ces deux
nouveaux états a constitué un enjeu majeur dans les relations internationales européennes.
La France, sous
l’impulsion de Napoléon III, a été un acteur majeur de ces constructions, par les actions diplomatiques ou par les
guerres, même s’il ne faut pas oublier que les acteurs les plus importants restent italiens et allemands.
Problématique : Comment la France s’est-elle positionnée dans les mouvements d’unification italien et allemand
entre 1848 et 1871 ?
I.
LA MARCHE VERS L’UNITE ITALIENNE.
A.
L’action ambigüe de la France dans la construction de la Nation italienne.
Louis Napoléon Bonaparte a une relation particulière avec l’Italie.
Il séjourne à Rome à partir de 1823, fréquente les
milieux des Carbonari, et participe aux insurrections en 1830.
Le carbonarisme pour mémoire est un mouvement
politique libéral secret qui touche l’Italie au début du XIXe siècle qui lutte contre la domination napoléonienne puis
contre la Restauration.
La construction italienne est donc pour le nouveau président français en 1848 une question
majeure.
A la veille des mouvements de 1848, l’Italie reste morcelée entre plusieurs états (Royaume des Deux-Siciles, États de
l’Église, Royaume de Piémont-Sardaigne) et le Nord de la péninsule est sous l’influence de l’Autriche (Lombardie,
Vénétie).
En 1848, pendant le Printemps des Peuples, l’unification italienne semble se réaliser sous l’impulsion du Roi
de Piémont Sardaigne Charles-Albert de Savoie après la révolte des régions sous le contrôle autrichien.
Dans le même
temps, une république italienne est fondée dans les états pontificaux (du Pape).
L’armée piémontaise est battue par
les Autrichiens à Custoza puis à Novare en 1849, mettant fin au mouvement de construction italienne.
Dans les états
de l’Église, les troupes françaises de la Seconde République rétablissent l’autorité du Pape en avril 1849 et battent les
troupes républicaines italiennes.
C’est la fin de la première guerre d’indépendance italienne.
B.
L’unification autour du Piémont.
Victor-Emmanuel II devient Roi de Piémont-Sardaigne en 1849 et il nomme Le Comte de Cavour Premier Ministre en
1852.
Ces deux hommes sont à l’origine de l’unité italienne, le Risorgimento (expression désignant le mouvement
national pour l’unité et l’indépendance de l’Italie).
Cavour cherche à donner au Royaume de Piémont Sardaigne une
place centrale dans les affaires européennes.
Il fait participer son pays à la guerre de Crimée (1854-1856) aux côtés de
la France et du Royaume Uni.
Victime d’une tentative d’assassinat par Orsini, un patriote italien en 1858, Napoléon III
accélère les négociations avec Cavour : c’est l’entrevue de Plombières qui prévoit une alliance militaire et politique
entre la France et le Piémont-Sardaigne pour l’unification italienne contre l’Autriche.
En 1859, les troupes piémontaises aidées des troupes françaises, battent les troupes autrichiennes à Magenta et
Solférino (juin 1859) et la Lombardie passe sous l’autorité du Piémont.
L’Italie centrale se soulève et est
progressivement rattachée au Piémont (mars 1860).
En contrepartie de son engagement, la France reçoit le Comté de
Nice et la Savoie qui sont rattachés après un plébiscite.
Le Républicain Garibaldi, rallié au Piémont, se lance à la
conquête du Royaume des Deux-Siciles en mai 1860 avec une armée de volontaires, les chemises rouges.
C’est
l’expédition des Mille qui aboutit au rattachement de la Sicile et de Naples.
Seuls la Vénétie (autrichienne) et les États
de l’Église qui sont protégés par la France catholique, restent à l’écart de l’unification italienne.
En janvier 1861, VictorEmmanuel II est proclamé Roi d’Italie par la chambre des députés fraîchement élue.
C.
Rome, capitale de l’Italie.
La Vénétie est rattachée au Royaume d’Italie suite à la guerre entre l’Autriche et la Prusse : la Prusse obtient la
neutralité de la France en échange d’une conquête de la Vénétie par les Italiens qui en prennent le contrôle en 1866.
Par contre, les états de l’Église restent sous la protection de la France qui refuse leur rattachement à l’Italie.
Garibaldi
qui veut conquérir Rome est battu par les troupes du Roi italien en 1862 et Napoléon III obtient la protection des états
de l’Église.
En 1870, l’armée française doit quitter Rome pour combattre les Prussiens.
Après la défaite de Napoléon III à Sedan
et la fin du Second Empire, les troupes italiennes de Victor-Emmanuel II entrent à Rome, faisant de la ville la capitale
du royaume d’Italie.
II.
LA CONSTRUCTION DE L’UNITE ALLEMANDE
A.
L’échec de l’unification libérale.
En Allemagne au XIXe siècle, la question de l’unité de la nation allemande est centrale.
Si une union douanière est
créée en 1833 (« Zollverein »), la confédération germanique issue du Congrès de Vienne peine à préparer l’unification.
En mars 1848, dans le cadre du Printemps des Peuples est créé le Parlement de Francfort qui est chargé de l’unification
allemande.
La question centrale est de savoir comment définir l’Allemagne avec deux concepts :
•
La Grande Allemagne regroupant toutes les populations germanophones et notamment l’Autriche.
•
La Petite Allemagne, projet d’unification autour de la Prusse et sans l’Autriche.
L’échec du Parlement de Francfort et le rétablissement de la Confédération Germanique en 1848 replacent l’Autriche
au....
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