Devoir D5 du CNED terminale générale histoire sur Guerre froide et Fukuyama
Publié le 22/02/2024
Extrait du document
«
Comment et pourquoi la guerre froide a-t-elle pris n en Europe et dans le Monde ? »
La guerre froide qui s'installe progressivement à partir de la n de la Seconde Guerre
mondiale, provoque d’importantes tensions géopolitiques internationales en établissant un ordre
mondial bipolaire par l’opposition idéologique, entre d’un côté les États-Unis d’Amérique et leurs
alliés formant le bloc de l'Ouest (démocraties capitalistes) et de l’autre côté l'Union des
Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) et ses États satellites formant le bloc de l'Est
(régimes communistes autoritaires).
Cette « guerre limitée et paix belliqueuse » selon l’expression
de Raymond Aron (philosophe français du XXème siècle) dans laquelle les belligérants ne
s’a rontent pas directement pour des revendications territoriales a d’importantes conséquences
pour toutes les nations du monde et dure plus de 40 ans.
On peut alors se demander pourquoi et comment la n de cette guerre froide se précise
en 1989 avec la chute des régimes communistes en Europe et s’achève par la disparition d’un
des protagoniste avec l’éclatement de l’URSS en 1991.
Pour cela nous examinerons d’abord quelles peuvent être les causes de la n de la guerre
froide en Europe et dans le reste du monde dans une période quali ée de « guerre fraîche »
expression employée en 1978 par Léonid Brejnev alors secrétaire du Parti Communiste de l’Union
Soviétique puis dans un second temps, nous présenterons quels sont les évènements européens
et mondiaux qui jalonnent sa disparition pour instituer un nouvel ordre mondial.
Les causes de la n de la guerre froide sont multiples et s’échelonnent sur presque une
décennie à partir des années 1980 : l’a aiblissement de la puissance militaire soviétique, la faillite
de l’économie plani ée socialiste, la crise des nationalismes, l’essou ement du modèle
idéologique communiste et l’échec des réformes et de la modernisation de la perestroïka et de la
glasnost.
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La défaite de l’URSS en Afghanistan contribue à l’a aiblissement de sa puissance
militaire.
Elle envahit et occupe l'Afghanistan en 1979 pour sauver de l'e ondrement le
gouvernement communiste afghan au pouvoir mais elle doit faire face aux moudjahidines ou
« guerriers saints », islamistes et anticommuniste qui se révoltent.
En dépit d’immenses moyens
mis en œuvre, l'URSS échoue à dominer l'insurrection et retire nalement ses troupes du pays en
1989.
Les énormes dépenses de guerres auxquelles l'URSS a dû procéder ainsi que les tensions
que la guerre a générées dans sa société civile et dans le monde ont grandement contribué au
discrédit de son modèle idéologique et politique, à l'épuisement de son économie et stigmatisée
la perte de sa puissance militaire.
La crise des euromissiles est aussi une manifestation de la perte de puissance militaire de
l’URSS qui souhaite initialement intimider les forces de l’OTAN et modi er l'équation stratégique
en Europe en déployant en 1977 de nouveaux missile nucléaire de portée intermédiaire les SS-20.
Mais l’implantation en Europe en 1979 par l’OTAN de nouvelles armes nucléaires tout en
proposant aux Soviétiques l'ouverture de négociations sur la restriction nucléaire (stratégie
connue sous le nom de « double décision ») aboutira à la signature en 1987 entre le président
américain Ronald Reagan et le secrétaire du Parti communiste de l’Union Soviétique Mickael
Gorbatchev, d’un traité qui verra la n des ambitions de domination militaire de l’URSS en Europe
et un nouveau revers de la diplomatie par la force.
En n le déclin du complexe militaro-industriel soviétique est aussi manifeste par son
incapacité à suivre les progrès militaires des USA qui en 1983 mettent en place l’Initiative de
Défense Stratégique (IDS) quali ée de « guerre des Étoiles » par les médias, dont l’objectif est de
déployer un bouclier antimissiles capable d'intercepter les missiles intercontinentaux (ICBM)
soviétiques.
L'IDS est un des éléments au cœur des négociations entre Reagan et Gorbatchev
lors des négociations stratégiques START à partir de 1986 qui visent à réduire les arsenaux
nucléaires et joue un rôle dans l'a aiblissement du pouvoir militaire soviétique qui ne peut plus
suivre cette course à l’armement par manque de moyens nanciers et d’expertise technologique
ce qui contribuera à la n de la guerre froide.
La perte de puissance économique de l’URSS est aussi une des causes de la n de la
guerre froide.
Lorsque la croissance économique mondiale se ralentit à la n des années 1960 et
après le choc pétrolier de 1973, les responsables de la plani cation quinquennale sont incapables
de prévoir l’émergence de problèmes économiques structurels et conjoncturels surtout que la
production militaire d'armement représente une part très importante de l'industrie, freinant la
production de biens de consommation pour répondre aux besoins de la population.
Le niveau de vie de la population baisse, la pauvreté augmente, des inégalités se creusent entre
les citoyens et la nomenklatura ainsi qu’entre les di érentes République de l’URSS dont certaines
sont délaissées.
Le manque de productivité dans de nombreux secteurs dont l'agriculture oblige
l'URSS pour faire face à la faiblesse de sa production d'aliments, a acheter des millions de tonnes
de céréales en Occident en général et aux États-Unis en particulier.
Cette situation favorise le
développement d'une économie parallèle qui est monopolisée par des réseaux oligarchiques et
ma eux clandestins.
L'URSS est aussi a aiblie par son retard technologique et informatique dans
la coûteuse course aux armements et à l’espace l'opposant aux États-Unis.
Le concept même
d'une économie plani ée semble être remis en question dans le cadre d'une économie mondiale
capitaliste et uctuante surtout que sur le plan interne, l'administration de la plani cation est
paralysée par la bureaucratie.
L'accident nucléaire de Tchernobyl en 1986 est le re et du retard et
des faiblesses scienti ques, techniques et de sécurité du pays et démontre l’ine cacité du
système politico-économique en place.
L’échec du communisme dans plusieurs pays du Pacte de Varsovie qui essayent de se
libérer de la tutelle soviétique est aussi une des causes de la n de la guerre froide.
La majorité
des populations des pays de l’Est sont contre l’ingérence soviétique et la présence de l’Armée
rouge en raison des mauvaises conditions socio-économiques auxquelles ils sont confrontés et
du manque de liberté engendré par l’autoritarisme politique.
Par exemple en 1980, face aux
pénuries alimentaires et à l’in ation, une contestation généralisée envahit la Pologne et le syndicat
Solidarność (Solidarité) dirigé par Lech Wałęsa veut mettre n au contrôle soviétique du pays.
Malgré sa répression par l’armée en 1982 et l’arrestation de ses dirigeants, Solidarność, soutenu
par les Etats-Unis et le pape Jean-Paul II, lui-même polonais créé un précédent réussi d’un pays
qui tient tête à l’ours soviétique.
De plus L’URSS est un pays fédéral transcontinental qui
regroupe, souvent dans des frontière arti cielles crées pour correspondre à un modèle
idéologique, des nations morcelées et multi-ethnique ou les crises identitaires des nationalités
réapparaissent régulièrement comme dans les républiques du Caucase, en Géorgie en 1978, en
Arménie en 1988 avec la région autonome du Haut-Karabakh mais aussi en Azerbaïdjan en 1990.
Ces revendications nationalistes fragilisent l’unité de l’Union soviétique et contestent son bien
fondé mais surtout révèlent son impuissance à y mettre n.
Hélène Carrère d'Encausse
(historienne française du XXème siècle) dans son livre paru en 1978 « l’Empire éclaté » prédit la n
proche de l’URSS.
Dès les années 1970 et plus encore dans les années 1980, les fondements idéologiques
de l’Union soviétique commencent ainsi à s’e riter face à son impuissance à surmonter les dé s
internationaux, économiques et sociaux de la seconde moitié du XXème siècle.
L’autoritarisme de
l’Etat qui concentre tous les pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) dans un unique parti
politique et un même organe le Politburo semblent rendre ine cace voire impossible l’évolution
du pays vers un « socialisme à visage humain » en raison de son aspect centralisateur et
bureaucratique et se révèle devenir une impasse politique, sociale et économique, produisant une
perte d'espoir et de légitimité.
En n la gérontocratie qui s’installe au début des années 1980
engendre une instabilité politique avec la succession de deux secrétaires généraux à la santé
précaire, Iouri Andropov (1982-1984) et Konstantin Tchernenko (1984-1985) avant de céder la
place à Mikhaïl Gorbatchev, plus jeune (54 ans) qui prend à leur suite la tête du Parti pour tenter
de mettre en place des réformes qui ne seront pas su santes.
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L’échec des politique réformatrices de Gorbatchev est la dernière cause de la n de la
guerre froide.
Il met en place la glasnost (transparence des décisions, publicité des débats, liberté
des médias) et la perestroïka (restructuration, nouvelle politique économique et sociale), avec trois
principaux objectifs : changer l'économie en adoptant l'autogestion et l'ouverture de PME,
démocratiser le système politique en favorisant le pluralisme politique et les libertés civiles, limiter
l'armement et le complexe militaire qui reviennent trop cher au budget.
Ces initiatives aboutissent
à la libération des....
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