Comment les Européens élargissent-ils leur connaissance du monde aux XVe-XVIe siècles ?
Publié le 04/01/2024
Extrait du document
«
Méthode – Réponse argumentée – Exemple rédigé
Voici une proposition de réponse argumentée, qui peut vous aider à mieux comprendre les
attentes du professeur dans cette épreuve et la structure à suivre.
Code
couleur :
Dans la colonne de gauche, la structure.
En caractères gras, rouges et soulignés, la problématique.
En gras et rouge, les introductions partielles.
Chacune annonce l’idée générale de
la partie, en montrant que cette dernière permet de répondre partiellement à la
problématique.
En gras et en vert, les idées défendues dans chaque sous-partie.
Elles sont
énoncées en tête de paragraphe et permettent de comprendre rapidement le plan
interne de chaque partie.
En gras, les arguments, quand il y en a plusieurs au sein d’une même idée /
rubrique.
En gris, les justifications (explications, chiffres, exemples précis en italiques).
Sujet : comment les Européens élargissent-ils leur connaissance du monde aux XVeXVIe siècles ?
Vous présenterez leur vision du monde avant le XVe siècle, ce qui les a aidés à en changer, et
les nouvelles connaissances qui en ont découlé.
INTRODUCTION
Accroche
éventuelle
+ contexte et
spatialisation
+ déf des motsclés
Amener la
problématique
Problématique
Annonce de plan
PARTIE I
Intro partielle
Idée 1
En 1785, convaincu d’avoir trouvé l’aliment nutritif qui pourrait
mettre un terme aux disettes, le pharmacien Antoine Parmentier offre
au roi Louis XVI un dîner entièrement préparé à base de pommes de
terre.
Enthousiaste, le monarque contribue à son implantation en
France.
Pourtant, le tubercule est connu depuis longtemps par quelques
Français : il s’agit de l’une des nombreuses connaissances nouvelles
faites par les Européens durant la période des « Grandes
Découvertes », qui s’étend de 1492 à la fin du XVIe siècle.
L’expression, longtemps utilisée par les historiens, consacre l’idée qu’en
un peu plus d’un siècle, Français, Anglais, Hollandais, Espagnols,
Portugais, habitants du Saint-Empire romain germanique et de la
péninsule italienne ont considérablement amélioré leurs savoirs sur les
autres continents et civilisations du globe.
Dans quelle mesure et par quels moyens sont-ils parvenus,
aux XVe et XVIe siècles, à élargir ainsi leur connaissance du
monde ?
Nous commencerons par dessiner les contours du monde connu
des Européens au XVe siècle, pour mettre ensuite en valeur les
changements qui ont permis de faire progresser leurs connaissances, et
dresserons enfin un inventaire non exhaustif de ces dernières, à la fin
du XVIe siècle.
Avant le XVe siècle, les Européens ont une connaissance à
la fois partielle et inégale des autres continents et civilisations.
Au Moyen-Age, l’Europe ne reste pas centrée sur ellemême : elle entretient déjà des relations intenses et variées
avec une partie du globe : l’empire byzantin en Grèce et en Asie
mineure et le monde musulman au Proche-Orient et en Afrique
du Nord.
Les relations guerrières des Européens avec ces deux
civilisations voisines favorisent une connaissance mutuelle.
En
effet, entre 1095 et 1291, huit croisades successives sont prêchées
contre les musulmans qui ont étendu leur emprise sur les rives
orientale et méridionale de la Méditerranée.
Concrètement, ces
Idée 2
PARTIE II
Intro partielle
Idée 1
pèlerinages en armes, qui ont vocation à délivrer Jérusalem, amènent
des Européens, comme le rois français Louis VII et l’empereur du Saint
Empire Conrad III, à entretenir des relations diplomatiques avec le
basileus byzantin, à se familiariser avec la géographie de l’Asie mineure
et du Proche-Orient, à y découvrir la langue arabe et l’islam, et à
côtoyer, dans les Etats latins d’Orient créés autour de Jérusalem, des
juifs, des byzantins et des Turcs seldjoukides, musulmans.
Les
Européens approfondissent en outre cette connaissance des
civilisations méditerranéennes par des relations commerciales.
Aux XIIe et XIIIe siècles en particulier, les marchands vénitiens, pisans
et génois signent en effet des accords commerciaux avec le basileus et
les califes, qui dirigent respectivement l’empire byzantin et le monde
musulman.
Ils obtiennent d’eux des comptoirs, des installations
commerciales sur les terres étrangères où ils peuvent faire escale,
échanger et stocker des marchandises, en étant exemptés parfois de
taxes.
Les échanges commerciaux qui en découlent permettent aux
Européens de découvrir les autres cultures : ainsi adoptent-ils les cuirs,
raisins secs et autres produits du nord de l’Afrique.
Ils découvrent,
par la même occasion, la culture des deux autres civilisations
européennes.
Pour ne donner qu’un exemple, les églises et palais
bâtis en Sicile et en Espagne mélangent les inspirations, comme la
mosquée de Cordoue transformée en cathédrale, où les fidèles
européens peuvent prier sous une coupole dorée d’inspiration
byzantine, et déambuler dans une salle de prières aux multiples
colonnes sur le modèle musulman.
Pour autant, en dehors de ce pourtour méditerranéen, la
connaissance du monde des Européens reste limitée jusqu’à la
fin du XVe siècle.
Leurs cartes ne présentent, finalement, que
deux autres continents : l’Afrique et l’Asie, dont ils ont une
connaissance partielle.
En effet, les marchands italiens assurent le
transport maritime en Méditerranée, et non l’autre partie du parcours
des marchandises, effectué par voie terrestre.
Aussi est-ce par le biais
d’intermédiaires, principalement arabes, que leur parviennent les
soieries chinoises, les épices indiennes ou l’or sub-saharien, tout
comme les connaissances venues de ces contrées lointaines – chiffres
indiens, papier chinois par exemple.
Sur les cartes du XIVe siècle, le
contour de l’Inde et de la Chine est par conséquent très imprécis,
même si les Européens en connaissent l’existence et en consomment
les produits.
Et si les Portugais commencent à explorer les côtes
africaines dès le XIVe siècle, l’intérieur du continent reste
inexploré.
Les Portugais se contentent de créer des comptoirs le long
des côtes, en Angola par exemple.
1492 constitue, pour les historiens, une rupture, car à partir
de cette date et jusqu’à la fin du XVIe siècle, la découverte de
nouveaux espaces, leur conquête et leur colonisation
élargissent la vision du monde des Européens.
Ce sont, avant tout, les explorations financées par les
monarques européens aux XVe et XVIe siècles qui permettent
aux peuples, et surtout aux élites d’Europe, d’améliorer leur
connaissance du monde.
Deux aiguillons poussent en particulier les
rois portugais et espagnols dans cette aventure : la prise de
Constantinople par les Turcs, en 1453, qui se traduit par une hausse
des taxes imposées aux marchands ibériques, et la fin de la
Reconquista, en 1492, qui alimente leur souhait d’évangéliser le
monde.
Plusieurs progrès techniques – caravelle, boussole, astrolabe –
rendant plus sûrs les longs voyages en haute mer, des navigateurs
Idée 2
Idée 3
PARTIE III
Intro partielle
Idée 1
comme Christophe Colomb ou Ferdinand de Magellan reçoivent pour
mission de découvrir de nouvelles routes commerciales vers l’Asie, et
de nouvelles terres à évangéliser.
Ainsi le premier découvre-t-il les
Antilles en 1492, puis le continent américain et le second effectue-t-il la
première circumnavigation, au nom des rois espagnols.
Vasco de Gama
découvre la côte Est de l’Afrique, pour le compte du Portugal, et rejoint
l’Inde par l’Océan indien, tandis que Caboto et Jacques Cartier,....
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