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Charles de Gaulle & Fondation de la France. La place de la France dans le monde (1944-1969)

Publié le 09/04/2024

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« La place de la France dans le monde (1944-1969) Assurer l’indépendance du pays. En mentionnant cette « certaine idée de la France » qu’il s’est toujours fait, le Général de Gaulle définit deux priorités : 1.

D’une part, la France doit être indépendante d’influences extérieures, et garder quoiqu’il arrive sa liberté de manœuvre en matière de politique étrangère 2.

D’autre part, la France a vocation à mener une politique étrangère d’envergure mondiale. En se rendant à Moscou dès le mois de décembre 1944 pour conclure un traité d’amitié franco-russe destiné à garantir le pays d’une éventuelle revanche allemande, De Gaulle démontre son refus de voir la France entrer dans l’orbite américaine. Au contraire, dès son départ du pouvoir, en janvier 1946, le Général n’aura de cesse de dénoncer l’atlantisme prononce de la politique étrangère de l’IVe, tout en combattant également l’influence russe s’exprimant à travers la propagande du PCF. Par ailleurs, le Général reste modérément décolonisateur avant 1958, défendant l’idée alors très majoritairement répandue que l’Empire est l’un des atouts maitres permettant à la France de se maintenir au rang de grande puissance. Hostile au projet de CED, le Général lie la puissance militaire de la France à sa capacité à déployer une politique étrangère autonome. Redonner à la France un rôle mondial. C’est avec son retour au pouvoir, en 1958, que le Général va déployer sa vision de la place qui doit revenir à la France dans le monde.

Après avoir marqué ses distances avec les USA (sortie du commandement intégré de l’OTAN en 1966) sans pour autant rompre avec le camp atlantique, le Général déploie tout d’abord une politique en direction des pays de l’Est qui place la France en position de charnière : ses visites dans le bloc de l’Est (URSS en 1966, Pologne en 1967, Roumanie en 1968), sa reconnaissance de la République populaire de Chine en 1964, en font un interlocuteur des Grands de ce monde. Par ailleurs, son rôle dans la décolonisation autorise De Gaulle à lancer une ambitieuse politique en direction des pays émergents, qu’il s’agisse de maintenir des relations étroites avec les anciennes colonies d’Afrique subsaharienne (on parle alors de Françafrique) ou de la politique en direction des pays arabes, développée après le Guerre des Six-Jours de 1967. Enfin, le Général considère que ce rôle mondial de la France doit être renforcé par la mise en place d’une Europe des nations, dominée par le couple francoallemand : c’est dans ce but que le Général prend l’initiative qui conduit au traité de l’Elysée du 22 janvier 1963. La place de la France dans le monde (1944-1969) On remarquera à ce sujet que bien des initiatives du général de Gaulle bousculent les règles du jeu de la Guerre Froide et sont sources d’inspiration pour d’autres pays. Le premier référendum sur l’indépendance du Québec intervient en 1980, treize ans après le célèbre discours de Montréal (« Vive le Québec libre ! »), tandis que les visites du Général dans le bloc de l’Est pavent le chemin de l’Ostpolitik menée dans les années suivantes par le chancelier ouest-allemand Willy Brandt. 1.

Rétablir l’ordre républicain. Profitant de la Libération et de la chute du régime de Vichy, le Général de Gaulle, chef du GPRF, rétablit la légalité républicaine en août 1944.

Dans le même temps, la nécessité s’impose à de Gaulle de maintenir l’ordre public sur le territoire français.

Pourtant, il ne faut pas voir la Libération sous le seul angle de la rupture.

Au vrai, il ne s’agit pas d’un rétablissement pour de Gaulle qui estime que la France Libre porte l’idée républicaine depuis 1940. 2.

Rénover la République. La Libération marque un temps fort de réaffirmation des idéaux républicains. Pour répondre à cette aspiration, le Général de Gaulle consolide l’idée républicaine en l’installant sur un socle élargi de citoyens.

Par ailleurs, en rétablissant les libertés publiques, le général de Gaulle permet une intense vie démocratique qui garantit l’expression des opinions politiques. 3.

Construire une « monarchie républicaine ». Dans l’atmosphère de la Libération, les mouvements de résistance dominés par la gauche, notamment le PCF à travers les FTP mettent en avant un idéal révolutionnaire qui s’incarne dans la barricade et l’expression du peuple en armes.

Le Général de Gaulle développe une toute autre vision lors du discours de Bayeux du 16 juin 1946.

En dépit de son prestige, le Général de Gaulle ne parvient pas à imposer sa vision de la République. La place de la France dans le monde (1944-1969) Traité d’alliance et d’assistance mutuelle avec l’URSS. Dès l’été 1943, le général de Gaulle exprime l’idée que l’ordre européen doit reposer sur une alliance entre URSS, France et Grande Bretagne.

L’URSS reste méfiante quant aux intentions du général français et ce n’est que le 23 octobre 1944, à l’instar des Etats-Unis et de la Grande Bretagne, qu’elle reconnait le GPRF (Gouvernement provisoire de la République française). À sa demande, de Gaulle est reçu par Staline en URSS.

Il arrive à Moscou le 2 décembre 1944, accompagné de proches conseillers, et y demeure jusqu’au 10.

D’intenses négociations débouchent sur la conclusion d’un pacte d’alliance franco-soviétique impliquant une assistance mutuelle contre toute nouvelle menace militaire allemande. Visite du général de Gaulle aux Etats-Unis du 6 au 11 juillet 1944. Le 22 janvier 1943, le Général de Gaulle et le président américain Franklin Delano Roosevelt se rencontrent pour la première fois à Anfa, dans la banlieue de Casablanca.

Leurs impressions mutuelles divergent.

« J’ai rencontré aujourd’hui un grand homme d’État, confie de Gaulle à son aide de camp.

Je crois que nous nous sommes bien entendus et compris.

» « De Gaulle est décidé à instaurer la dictature en France, rapporte Roosevelt à son fils.

Il n’y a pas d’homme en qui j’aie moins confiance.

» La place de la France dans le monde (1944-1969) Une fois le débarquement en Normandie réussi, Roosevelt n’en continue-t-il pas moins de se méfier du Général de Gaulle envisageant de faire fonctionner sur le territoire français une administration militaire, l’AMGOT. Pour tenter de lever les réticences américaines, le Général de Gaulle se rend aux Etats-Unis, dès juillet 1944, pour rencontrer Roosevelt.

Ce dernier le reçoit à la Maison-Blanche et lui fait part de ses projets, sans se départir de ses préjugés vis-à-vis du Général Français. Toutefois, le voyage répond aux attentes du Général de Gaulle. Le 13 juillet, lui parvient à Alger un communiqué américain annonçant l’abandon de.... »

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