Chapitre 1 : La Révolution, entre idéalisme et jeu politique (17901799) 1. L'échec de la monarchie constitutionnelle (1790-1792)
Publié le 27/06/2024
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Chapitre 1 : La Révolution, entre idéalisme et jeu politique (17901799)
1.
L'échec de la monarchie constitutionnelle (1790-1792)
• L'Assemblée nationale va entreprendre de nombreuses réformes
pour moderniser la France.
En 1790, elle crée les départements ; la justice, la
fiscalité sont décentralisées et des fonctionnaires locaux sont élus.
• La Constitution de 1791 est basée sur la séparation des pouvoirs entre le roi
et l'Assemblée, élue au suff rage censitaire indirect .
Le roi garde le pouvoir
exécutif et un droit de veto suspensif (il peut suspendre une loi pendant 4 ans).
• L'Assemblée favorise la liberté économique et, pour rembourser les dettes de
l'État, elle confi sque les biens du clergé.
En échange, la Constitution civile du
clergé accorde une rémunération des clercs par l'État contre un serment de
fidélité à la Constitution.
Certains acceptent, ceux qu'on appelle les prêtres
assermentés ou jureurs.
Les réfractaires refusent, après que le pape a
condamné la Constitution civile du clergé.
• La vie politique est intense dans les villes : des clubs politiques sont créés sur
le modèle des clubs parisiens (le club des Jacobins, le club des Cordeliers…).
Les
journaux se multiplient et les citoyens français se passionnent pour la politique.
À Paris, les sans-culottes (artisans, petits commerçants) sont les plus
révolutionnaires.
L'affaiblissement des pouvoirs du roi et le contrôle du clergé divisent les
Français :
les monarchistes pensent que la Révolution va trop loin, que
le roi doit garder plus de pouvoirs ;
les Feuillants sont modérés ;
les Jacobins pensent qu'il faut aller plus loin.
Certains,
minoritaires, veulent même une république.
L'Assemblée est divisée entre
les progressistes (à gauche).
les conservateurs (à
droite)
et
En tentant de fuir le royaume en juin 1791, Louis XVI perd la confiance du
peuple parisien, tout comme l'Assemblée lorsqu'elle tente de protéger le
roi.
La France est menacée par la Prusse et plusieurs monarchies
européennes qui craignent la contagion des idées françaises au reste de
l'Europe.
La France leur déclare la guerre.
Le 10 août 1792, la foule s'empare du château des Tuileries.
Le roi est
emprisonné.
2.
Les débuts de la République marqués par la violence de la Terreur
(1792-1794)
La crise politique de la monarchie constitutionnelle aboutit à la naissance de la
République :Le 10 août 1792, les sans-culottes parisiens envahissent le palais des
Tuileries où réside le roi et l'emprisonnent.
Le 22 septembre 1792, la nouvelle
assemblée, la Convention, vote la fin de la monarchie et institue la
Ire République.
- La monarchie est abolie, ce qui proclame de fait la République le
21 septembre 1792 après la victoire française de Valmy.
L'armée de soldats
citoyens remporte ainsi la victoire face aux armées restées sur le modèle d'un
commandement aristocratique.
- La nouvelle assemblée, la Convention, est composée de bourgeois
républicains.
Les Girondins sont les plus modérés, ils se méfient des sansculottes.
Les Montagnards sont les plus révolutionnaires.
- Le 21 janvier 1793, le roi Louis XVI est guillotiné après un procès mené par
l'Assemblée, désormais appelée « Convention », chaque député ayant eu à se
prononcer sur la culpabilité du roi et sur la peine à appliquer.
La France est menacée par les royaumes voisins et par la guerre civile qui
éclate dans l'Ouest en mars 1793.
Les mouvements contrerévolutionnaires se
développent.
Des diffi cultés
économiques aggravent la situation.
La République est « en péril ».
Les Montagnards et Robespierre prennent
le pouvoir en juin 1793.
La Convention met en avant les idées de liberté,
d'égalité, de fraternité, de laïcité et le suff rage universel masculin.
Mais, pour sauver la Révolution, la Terreur est instaurée à partir du
5 septembre 1793 : les libertés fondamentales et la Constitution sont
suspendues et tous ceux qui contestent la Révolution ou les décisions de
l'Assemblée sont jugés par le Comité de salut public et exécutés.
Des
milliers de personnes (royalistes, prêtres réfractaires ou révolutionnaires)
sont guillotinées.
Parmi elles, on trouve les députés qualifiés de
« Girondins », qui souhaitaient un équilibre entre Paris et la Province et
étaient hostiles à la Terreur.
Plusieurs femmes qui s'impliquèrent dans le
débat politique, bien que privées du droit de vote, furent elles aussi
victimes de la Terreur, telle madame Roland, proche des Girondins,
guillotinée en 1793.
Le pays est déchristianisé et une religion civique est
créée : le « culte de l'Être suprême ».
La Terreur ne se justifie plus après la victoire française de juin
1794.
Robespierre est exécuté à son tour et des bourgeois plus modérés
prennent le pouvoir : le Directoire remplace la Convention.
3.
La réaction conservatrice et la fi n de la Révolution (1794-1799)
• Les Thermidoriens sont des bourgeois républicains attachés aux valeurs
individualistes, ils reviennent au suff rage censitaire et à la défense de la
propriété privée.
• Pour éviter les dérives de la Terreur et rassurer les royalistes et les modérés, ils
divisent les pouvoirs exécutif et législatif entre plusieurs « Directeurs » et deux
assemblées.
Mais ce système est compliqué et fragile.
• Ils mènent une politique très libérale, qui augmente les inégalités
sociales : en 1795, ils écrasent le soulèvement des sans-culottes parisiens.
• Ils répriment aussi « la Terreur blanche », massacres menés par les royalistes
contre les révolutionnaires.
• Les Thermidoriens sont donc obligés d'utiliser l'armée et de multiplier les coups
d'État pour gouverner.
La France a en effet remporté d'importantes victoires et
contrôle désormais la Belgique actuelle, l'Italie et, en 1798, Bonaparte est envoyé
en Égypte pour s’emparer du pays et couper les voies de communication par le
Nil.
Il acquiert auprès des Français un prestige qui manque aux députés et aux
directeurs.
I.
L’ordre napoléonien 1799-1815
1.
La confi scation de la République par Bonaparte en 1799
• La période révolutionnaire a été marquée par une grande instabilité
politique entre 1789 et 1799 mais aussi par des diffi cultés économiques et
sociales qui favorisent les soulèvements populaires.
• De nombreuses personnes veulent donc un régime politique qui garantirait
la stabilité politique, sociale et économique du pays tout en gardant
l'héritage de 1789.
• Le général Bonaparte, qui s'est couvert de gloire à la tête des armées
révolutionnaires, profite de la situation pour prendre le pouvoir lors du coup
d'État des 18 et 19 brumaire (9 et 10 novembre 1799).
Coup d’état : prise du pouvoir par la force.
2.
Le Consulat : un régime de plus en plus autoritaire
Bonaparte mène une politique de réconciliation nationale pour rétablir la paix
en France :
pour satisfaire les royalistes, il accepte, sous conditions, le retour des
nobles émigrés pendant la Révolution et signe un concordat avec le pape
en 1801
pour les révolutionnaires, il rétablit le suff rage universel.
Il prend surtout beaucoup de mesures en faveur des libéraux et s'appuie
sur les notables : renforcement du droit de propriété, retour de la
prospérité économique, contrôle des employés avec le livret ouvrier,
promotion sociale des enfants de l'élite avec la création des lycées.
Il réorganise l'État et l'administration : crée la Banque de France, les
préfets ; réforme les impôts ; instaure le Code civil en 1804.
Ce texte est
d'essence plutôt conservatrice mais il intègre certains acquis de la
Révolution, comme le divorce.
Sa mise en place dans plusieurs pays
d'Europe pendant l'Empire y laissa des traces durables.
Le Code civil
établit l’égalité de tous devant la loi mais pas l’égalité des droits entre tous.
En effet, ce recueil de textes de loi s’applique à tous.
Il donne une norme
juridique pour l’ensemble du territoire.
Il normalise des inégalités entre
employeurs et employés, homme et femme, adultes et mineurs.
Le code
civil sera diffusé en Europe de 1804-1814, les pays s’en inspireront (PaysBas, Grand-duché de Varsovie, Le royaume d’Italie)
Mais son régime est de plus en plus autoritaire et centralisé : en tant que
premier consul, il concentre les pouvoirs exécutifs et certains pouvoirs
législatifs.
Il a recours au plébiscite (vote de confiance des citoyens) pour
gouverner.
Finalement, il se fait nommer consul à vie en 1802.
3.
L'Empire (1804-1814/1815)
En 1804, Bonaparte se fait sacré empereur des Français par le pape Pie
VII.
Il se comporte comme un roi, constitue une cour et crée une noblesse
d’Empire.
Il renforce les acquis du Consulat et mène une politique
autoritaire/ une dictature (régime politique dans lequel une personne
ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon
absolue).
Le ministre Fouché contrôle ainsi la presse.
La politique
extérieure menée par Napoléon consiste à donner à la France l'hégémonie
en Europe.
Le territoire national est porté en 1812 à 130 départements, de
Rome à Hambourg.
Pour cela, il utilise l'armée issue de la Révolution
comme outil de sa gloire : les « grognards » formant la « Grande
Armée » portent la légende napoléonienne jusqu'au XIXe siècle, la France
devient une puissance dominante.
Malgré d'importantes victoires, comme celle d'Austerlitz en 1805 sur
l'Autriche, Iéna en 1806, Eylau en 1807, Friedland en 1807 et Wagram....
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