Les déplacements des Parisiens dans la ville aux XVIIè et XVIIIè siècle
Publié le 05/11/2023
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FICHE DE LECTURE
L’extrait dont il sera question dans notre fiche lecture est tiré de l’ouvrage intitulé Les déplacements des
Parisiens dans la ville aux XVIIè et XVIIIè siècle, rédigé par Annik Pardailhe-Galabrun en 1983.
Plus
précisément, nous nous attèlerons à résumer succinctement les pages 205 à 253.
Cet auteur porte un fort intérêt
pour la sociologie, la littérature et l’histoire, il est par ailleurs ingénieur au Centre National de Recherche
Scientifique (CNRS) et travaille à Paris-Sorbonne.
A travers cet essaie de problématique, l’auteur propose une
synthèse argumentée dans laquelle il analyse un sujet particulier.
Ici, l’intérêt est porté sur les différents
déplacements des Parisiens aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Il s’interroge sur la nature de ces déplacements en
dehors du logis, en partant du constat que la rue parisienne est une voie de communication pour tous.
Tout au
long de son essai, l’auteur s’appuie sur divers documents dont les récits de voyageurs, des mémoires mais aussi
certains registres comme les registres paroissiaux, par exemple.
Ainsi, nous nous poserons la question suivante : Comment se caractérisent les déplacements des Parisiens
au cours du XVIIe et XVIIIe siècle selon cet extrait ? Nous allons tenir fidélité à l’argumentation de PardailheGalabrun.
De ce fait, nous nous intéresserons à la place de la rue dans le quotidien des Parisiens, puis nous
poursuivrons par analyser les types de déplacements tout en en précisant les acteurs de ceux-ci.
Enfin, nous
finirons par nous pencher sur les moyens qui permettent aux Parisiens de se déplacer à travers la capitale.
Il est important, et l’auteur revient très précisément dessus, d’analyser la symbolique de la rue durant ces
deux siècles.
En effet, l’idée principale à retenir est la suivante : la rue est un espace de cohabitation, on y
trouve les animaux (comme les chevaux par exemple), les « machines » (les carrosses notamment) et les
Hommes (et ce, indépendamment lié à un rang social ou à un genre particulier).
De plus, la rue est également
un espace de tumulte, finalement très ressemblant aux habitations des Parisiens ; tous deux sont très étroits,
insalubres et permettent la cohabitation entre différents rangs sociaux.
L’auteur adopte plusieurs points de vue
pour illustrer ses propos : celui des voyageurs étrangers et celui des provinciaux.
Dans les deux cas, on en vient
à comprendre que la rue est un espace dangereux à plusieurs niveaux.
Notamment pour les piétons, puisque la
circulation des fiacres, carrosses… est très présente et les conducteurs sont très peu vigilants.
Ce sont par
ailleurs des arguments que l’on retrouve dans la littérature (Montesquieu par exemple) mais aussi à travers les
témoignages d’auteurs étrangers tels que Lister.
Et ce danger est, finalement, représentatif de la société
d’Ancien Régime : encore une fois, et Breton l’atteste, ce sont les plus aisés qui sont avantagés car, ayant les
moyens de se déplacer en carrosses, ils ne connaissent que très peu le danger auquel est soumis le piéton.
Breton va jusqu’à affirmer que « Les femmes et les hommes, excepté les gens du peuple, semblent avoir perdu
(…) l’usage de leurs jambes ».
Mais la rue est également dangereuse pour deux autres raisons : la présence de
voleurs est conséquente (Nemeitz), l’insalubrité également (Volkmann, Mariani).
La rue est donc un endroit
assez hostile pour le peuple Parisien, les avis convergent tous dans ce sens.
Désormais, après avoir brièvement résumé les principaux enjeux dont sont soumis les Parisiens, nous allons
analyser les différents types de déplacements pratiqués, à savoir les déplacements collectifs et les déplacements
individuels.
Les déplacements collectifs ont très souvent un objectif religieux, et de ce fait, sont annuels.
Parmi ces
déplacements, Pardailhe-Galabrun relève différents types de fêtes qui présentent justement une occasion de
quitter son logis pour aller dans la rue.
Dans un premier temps, l’auteur parle des nombreuses fêtes religieuses
qui animent le quotidien des Parisiens, elles sont divertissantes et se déroulent dans les grandes rues comme la
rue Nouvel-Notre-Dame par exemple.
On peut penser à la Fête-Dieu, où l’on précise même que pour ces
événements, les rues sont « tapissées le plus magnifiquement que l’on peut » à contrario de l’insalubrité des
rues habituelle.
Ce sont des fêtes où participent toutes les paroisses de Paris (qui en dispose une quarantaine) ;
beaucoup de gens se présentent.
Il y a aussi les fêtes liturgiques comme la procession de Vœu de Louis XIII, les
fêtes qui célèbrent le passé telles que la procession en souvenir de la réduction de Paris.
Enfin, on retrouve
également les fêtes en l’honneur d’un Saint-Patron ou à but de piété.
Pour ce qui est des déplacements collectifs
à caractère plus ponctuel et exceptionnel, l’auteur en liste quelques-uns.
Il existe des processions à l’occasion
de l’ouverture d’un jubilé comme celui de la Gazette de France, des processions des captifs menées par les
religieux de l’Ordre de la Sainte Trinité dont l’objectif est de racheter les esclaves chrétiens dans les Royaumes
de Barbarie.
Enfin, on retrouve la mention de processions pour la réparation de sacrilèges commis par des
voleurs dans une église par exemple… Les dernières fêtes mentionnées dans cet essai sont les fêtes dynastiques,
en l’honneur du rétablissement de la santé du Roi par exemple.
Véritables propagandes monarchiques, celles-ci
sont destinées au culte monarchique et entremêle le profane (fêtes divertissantes) avec le religieux.
Elles
passent notamment par le biais de Te Deum.
Ceux-ci sont collectifs mais limités en place contrairement aux
fêtes citées plus haut, il faut pouvoir acheter un billet (on privilégie donc les nobles et la haute bourgeoisie).
Après le Te Deum, il y a un divertissement public dédié à la classe populaire comme des concerts ou des bals
par exemple.
A noter que ces spectacles sont dangereux, le mouvement de foule ayant déjà causé la mort, ce qui
nous laisse imaginer le nombre de personnes présentes durant ce type d’événements.
Toutes ces fêtes ont
quelques points communs : la distance parcourue est grande, elles réunissent beaucoup de monde et, lors de leur
trajet, elles évitent les rues étroites, on cache le « vrai » Paris ou du moins le « Paris habituel ».
Hormis ces
fêtes, il y a aussi les mariages princiers, les obsèques solennels… qui regroupe beaucoup de personnes dans les
rues.
Il est nécessaire de revenir brièvement sur les principaux acteurs de ces déplacements collectifs.
Sont en tête
des cortèges les personnages officiels qu’ils soient laïques ou ecclésiastiques.
Les nobles et bourgeois sont
généralement présents en tant que spectateurs, c’est un réel business car il y a la possibilité de louer sa fenêtre
pour pouvoir voir correctement la foule.
Les principaux acteurs sont donc les autres, comme les petits gens de
la ville.
L’auteur de l’essai estime à environ 1000 personnes présentes pour quelques processions de paroisse.
Si
les fêtes sont un moyen de magnifier les plus grandes rues parisiennes, elles représentent néanmoins les
quelques occasions pour les Parisiens de sortir, et surtout de parcourir d’aussi grande distance.
Concentrons-nous désormais sur les déplacements dit « individuels ».
Ceux-ci sont soient propres à la
vie quotidienne (religieux, professionnel, matériel) soient dans le domaine du divertissement (et par extension,
de sociabilité).
Avant de préciser nos propos, il faut bien comprendre que le logis n’est pas différencié de
l’extérieur.
Il n’est pas rare par exemple, que l’artisans habite dans sa boutique ou que son chef loge
gratuitement son employé sur son lieu de travail en échange de ses services.
Du point de vue professionnel, il existe des travails qui se réalisent dans la rue même comme les porteurs
d’eau par exemple.
De plus, les emplois à horaires fixes s’accroissent donc il y a beaucoup plus....
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