Le rouge et le noir (résumé & analyse)
Publié le 17/02/2023
Extrait du document
«
LE ROUGE ET LE NOIR, STENDHAL (1830)
HENRI BEYLE, DIT STENDHAL (1783-1842))
Né le 23 janvier 1783 à Grenoble sous le nom d'Henri Beyle, Stendhal perd sa
mère très tôt et se trouve confronté à la dureté de son précepteur, l'abbé
Raillane, puis à celle de son père.
Durant ses premières années, un sentiment de
révolte l'envahit, sentiment qui influence son œuvre et sa vie.
Avec son goût de
l'aventure, il intègre l'armée en 1800 et quitte Paris pour l'Italie.
Amoureux de la
littérature à la vie mouvementée, il découvre la guerre lorsqu’il est envoyé en
Italie, pays dont il tomba amoureux.
Il s'installe à Milan et y rédige quelques
essais, puis retourne à Paris en 1821.
Il s'intègre sans difficulté dans la société mondaine et publie l'un de ces
principaux romans, le Rouge et le Noir (1830).
Affecté par la pauvreté, il
s'installe à nouveau en Italie et n'effectue plus que de brefs séjours en France.
Il
publie la seconde de ses plus belles oeuvres, la Chartreuse de Parme, en 1839.
Il
se rend à Paris pour y mourir en 1842.
Stendhal consacre son travail à l’analyse de l’humain, il peint en particulier ceux
qui accomplissent leur volonté.
Œuvres principales : Armance (1827) ;
Chartreuse de Parme (1839)
Le Rouge et le noir (1830) ; La
STRUCTURE DU ROMAN :
PREMI
Chap.
La ville de Verrières y est décrite, l’importance est mise sur la
Chap.
Description de la ville de Verrières.
On y découvre ses paysages
Chap.
L’abbé Chélan fait la visite de la ville au parisien nouvellement arrivé,
Chap.
Le maire rend visite à M Sorel, le père de Julien.
Le chapitre marque le
Chap.
5
Chap.
Négociation entre le père Sorel et le maire M.
de Rênal.
Mme de Rênal
craint pour ses 3 enfants l'arrivée de cet inconnu.
Mme de Rênal découvre le nouvel arrivant, Julien, qui la rassure par sa
Chap.
M.
Valenod, qui courtise sans succès Mme de Rênal, voue une forte
Chap.
Elisa, la femme de chambre, demande la main de Julien.
Il refuse,
Chap.
Julien parvient le lendemain à prendre la main de Mme de Rênal.
Avec
Chap.
Julien regagne Verrière après avoir été en froid avec le maire.
Il part à
Chap.
Mme de Rênal est dévorée par des pensées contradictoires : elle est
Chap.
Julien repart du château.
En chemin, Julien en profite pour continuer à
Chap.
Julien revient plus sûr de lui de son passage chez son ami.
Julien
Chap.
Julien arrive tout de même à arracher un premier baiser à Louise qui
Chap.
Julien arrive finalement à avoir un rendez-vous avec Louise dans sa
Chap.
Mme de Rênal a peur d’avoir froissé Julien et que celui-ci ne revienne
Chap.
Mme de Rênal s’invente la vie qu’elle voudrait offrir à Julien en
Chap.
Le roi est en visite à Verrières.
Lors de la cérémonie militaire, Julien
Chap.
L’un des fils de Louise tombe malade.
Elle l’interprète comme une
Chap.
Mme de Rênal parvient à convaincre son mari que cette lettre n’est
Chap.
Le sous-préfet Maugiron propose à Julien un poste intéressant de
Chap.
L’idylle des deux amants est un secret de Polichinelle.
L’abbé Chélan
Chap.
Julien se retrouve à Besançon.
Avant de rentrer au séminaire, il fait le
Chap.
Arrivée de Julien au séminaire.
Il s’entretient durant 3 heures avec
Chap.
Son supérieur devient le confesseur de Julien.
Le jeune homme n’est
Chap.
Julien évite les questions de l’abbé Pirard par un mensonge.
Il est
Chap.
Julien doit préparer les tentures pour l’”organisation de la Fête-Dieu.
Chap.
Pirard révèle à Julien toute l’estime qu’il lui porte.
Il est même soutenu
Chap.
Julien est proposé en poste à Paris auprès du ministre de la Mole.
DEUXI
Chap.
Julien arrive à Paris.
Il commence par se recueillir à Malmaison.
Il est
Chap.
Le chapitre concerne le premier entretien entre Julien et le marquis de
Chap.
Julien fait la découverte de la famille de la Mole, en particulier les
Chap.
On y découvre la vie aristocratique à l’hôtel de la Mole, entre
Chap.
Julien capte la confiance du marquis en obtenant de lui de s’occuper
Chap.
Julien provoque en duel un homme un soir et n’en sort que blessé.
Le
Chap.
Julien est envoyé en formation à l’ambassade d’Angleterre.
En
Chap.
Julien participe à un grand bal donné chez M.
de Retz.
Il y découvre
Chap.
L'action se situe toujours durant le bal mais Mathilde commence à y
Chap.
Les jours suivant ce bal, Julien commence à se rendre compte de
Chap.
Face à ses prétendants pour lesquels elle n’éprouve pas d’intérêt,
Chap.
Mathilde se trouve des points communs dans ses lectures avec Julien.
Chap.
Entre doutes et hésitations, les deux jeunes gens ne savent où se
Chap.
Julien est à la fois excité par cette perspective mais craint toujours
Chap.
Julien rejoint Mathilde dans sa chambre de nuit.
Elle s’offre à lui, mais
Chap.
Mathilde ne lui parle plus et Julien n’arrive pas non plus à renouer le
Chap.
Mathilde cherche à renouer avec Julien, prenant le ton des confidences
Chap.
Lors d’une représentation à l'opéra, Mathilde prend conscience de
Chap.
Mathilde aborde à nouveau Julien pour lui signifier leur rupture
Chap.
Julien
Chap.
Julien assiste à la séance, durant laquelle M.
de la Mole demande à ses
Chap.
Les conspirationnistes veulent rétablir la monarchie d’Ancien Régime.
Chap.
Prenant son séjour à Strasbourg, il fait la rencontre du prince Korasoff
Chap.
De retour à Paris, Julien rencontre à nouveau Mathilde qui croyait
Chap.
Présentation de Mme de Fervaques et première lettre type envoyée
Chap.
Julien continue son jeu de séduction auprès de Mme de Fervaques qui
Chap.
Julien fait sa première faute concernant les lettres types.
Durant ce
Chap.
Julien continue son jeu de lettres qu’il envoie à Mme de Fervaques
est
employé
par
le
marquis
pour
aller
espionner
une
Chap.
Mathilde regrette l'orgueil dont elle a pu faire preuve à l’égard de
Chap.
Le manège de Julien pour reconquérir Mathilde en séduisant une autre
Chap.
Mathilde se retrouve enceinte et en tient informé son père.
Julien est
Chap.
Le marquis est furieux contre Julien.
Ce dernier, accablé, est prêt à
Chap.
Mathilde tient à se marier avec Julien.
Le marquis offre pour cela un
Chap.
Mathilde le somme de rentrer précipitamment.
Elle a découvert une
Chap.
Mme de Rênal n’est que blessée alors même qu’elle voulait mourir,
Chap.
Julien reçoit la visite de l’abbé Chélan qui est accablé par son sort et
Chap.
Mathilde se rend en prison pour visiter Julien.
Ils pensent tous deux à
Chap.
Mathilde devient folle d’amour pour Julien qu’elle sait perdu.
Lui s’est
Chap.
Mme de Rênal fait savoir qu’elle demande l'indulgence des jurés tandis
Chap.
Julien prend la parole pendant 2O minutes durant son procès durant
Chap.
Julien refuse de faire appel et attend la mort dans les 3 jours.
Il ne
Chap.
Mme de Rênal le supplie de signer son appel.
Il y consent et se font
Chap.
Il est visité par Fouqué et son père mais reconnaît que la seule
Chap.
Mathilde est au désespoir.
Mme de Rênal veut demander l'intervention
CONTEXTE D’ECRITURE :
Un fait divers qui rattache le récit à ses contemporains : L’idée d’écrire un tel
roman émerge chez Stendhal à la lecture d’un fait divers ayant eu lieu en 1827 :
un jeune homme, Antoine Berthet, avait tiré deux coups de feu sur sa maîtresse,
et fut pour cela guillotiné le 23 février 1828.
Un titre équivoque : Selon Stendhal, le titre renvoie à la profonde dualité qui
habite le héros, tiraillé entre le choix d’une vocation militaire (symbolisée par le
rouge) et la vie sacerdotale (le héros n’a de cesse de mentionner le « triste habit
noir » des prêtres).
Cependant, il existe d’autres interprétations, à savoir que le
rouge serait la couleur de la passion, prégnante tout au long de l’œuvre, dont le
pendant serait la mort physique et métaphorique (notamment sociale, morale…)
symbolisée par le noir, couleur du deuil.
Enfin, bien qu’il n’en soit jamais fait
mention dans l’œuvre, le rouge et le noir laisse évidemment penser au fameux
jeu de hasard, la roulette, auquel Julien joue… et perd.
En quoi cette œuvre illustre-t-elle l’idée de changer de monde ?
I.
Pourquoi vouloir changer de monde ?
Cette volonté ne peut apparaître que dans une société inégalitaire et imparfaite (A
Le désir de fuir la médiocrité du milieu d’où l’on vient (B), assortie de l’ambitio
d’atteindre de plus hautes sphères (B) sont les préalables à la trajectoire d’ascensio
sociale.
I.
Comment changer de monde ?
Cela passe d’abord par la construction d’un ethos nécessairement hypocrite (A
Julien envisage ensuite deux tremplins pour grimper l’échelle sociale : la religion (B
puis l’armée (C).
Mais finalement, c’est par les femmes que Julien parviendra à se
fins (D).
I.
Que se passe-t-il une fois que l’on renonce à changer de monde ?
Julien renonce à emprunter une identité pour trouver la sienne (A), et ce faisant
trouve la force et le courage de s’opposer à la société qui l’a tend voulu intégrer, mai
I.
Pourquoi changer de monde
A- De quel(s) monde(s) parle-t-on ? La société de
classes en 1830 et ses caractéristiques
La société de classes est le premier objet de la critique de Stendhal, qui montre à
quel point la France est déchirée par une telle partition sociale.
Il évoque trois
classes différentes :
- La classe populaire, dont est issu le héros et qui regarde avec envie les
privilèges et l’aisance des deux autres : « Que ces gens riches sont
heureux ! », pense Julien dès son arrivée chez les de Rênal, frappé par le
luxe de l’endroit.
La bourgeoisie provinciale, qui est représentée par M.
de Rênal : fière de sa
propre importance mais jalousant celle des aristocrates, elle ne regarde pas
plus loin que le microcosme qu’elle contrôle en pensant que tout lui est dû.
La morale bourgeoise reigne, c’est d’ailleurs elle qui sera la juge de Sorel.
- L’aristocratie, dont fait partie la famille de la Mole.
Prise dans l’ennui, la
décadence et l’intrigue pour le pouvoir, elle est totalement déconnectée de
la réalité et fonctionne avec des codes qui lui sont propres.
L’ennui
L’ennui est présent dans l’intégralité de la société française, est c’est peut-être
l’un des seuls aspects en vertu desquels elle est encore unie.
Mathilde est en cela exemplaire de cette dissipation dans laquelle vivent tous les
représentants de l’aristocratie au XIXe siècle.
Ils rêvent, avec cet esprit quelque
peu romantique qui est le leur, de personnages héroïques qui prouvent leur
courage au combat et non par des joutes verbales sans fin.
« La vie d’un homme était une suite de hasards.
Maintenant la civilisation a
chassé le hasard, plus d’imprévu.
S’il paraît dans les idées, il n’est pas assez
d’épigrammes pour lui ; s’il paraît dans les événements, aucune lâcheté n’est audessus de notre peur.
[…] Siècle dégénéré et ennuyeux ! »
« Mademoiselle de La Mole ravie ne songeait qu’au bonheur d’avoir été sur le
point d’être tuée.
»
L’ennui pousse l’homme à commettre les pires extrémités pour essayer de se
sentir vivre et de rompre la monotonie intenable de son existence.
« Il n’y a plus de passions véritables au XIXe siècle ; c’est pour cela que
l’on s’ennuie tant en France.
On fait les plus grandes cruautés, mais
sans cruauté.
»
Finalement, ainsi que le montre le regard extérieur du Prince Korasov, cette
situation aseptisée mène à un fonctionnement absurde de la société.
« Vous n’avez pas compris votre siècle, lui disait le prince Korasoff : faites
toujours le contraire de ce qu’on attend de vous.
Voilà d’honneur, la seule
religion de l’époque ; ne soyez ni fou ni affecté, car alors on attendrait de vous
des folies et des affectations et le précepte ne serait plus accompli.
»
Les classes en question portent des jugements les unes sur les autres, souvent
péjoratifs.
« Ses phrases n’étaient pas trop longues pour un provincial.
»
« La tyrannie de l’opinion, et quelle opinion ! est aussi bête dans les petites
villes de France qu’aux États-Unis d’Amérique.
»
D’ailleurs, si Julien adhère dans une certaine mesure à l’ordre établi puisqu’il
espère précisément arriver à son sommet, il n’en nourrit pas moins une haine à
l’encontre des classes supérieures.
« Le maire de Verrières était bien toujours, à
ses yeux, le représentant de tous les riches et de tous les insolents de la terre ;
mais Julien sentait que la haine qui venait de l'agiter, malgré la violence de ses
mouvements, n'avait rien de personnel.
S'il eût cessé de voir M.
de Rênal, en
huit jours il l'eût oublié, lui, son château, ses chiens, ses enfants et toute sa
famille.
» M.
de Rênal est davantage un symbole et « le représentant de tous
les riches et de tous les insolents de la terre ».
L'hyperbole traduit bien
l'ampleur de la colère du personnage.
L’utilisation d'une périphrase permet de
substituer la fonction de M.
de Rênal à son identité.
Ce dernier est ainsi présenté
comme « le maire de Verrières ».
Julien Sorel l'associe aussi à « son château »
et à « ses chiens », qui viennent avant l'évocation de sa famille dans
l'énumération.
Stendhal peint ici une société dans laquelle les apparences
l'emportent sur la valeur des êtres.
B- Le désir de fuir la médiocrité du milieu dans lequel il est né conduit
d’abord Julien à vouloir changer de monde
Dans ce roman, Julien Sorel est bien décidé à s'élever au-dessus de sa condition
de fils de charpentier.
Le chapitre 4 marque le fossé entre la famille de
travailleurs manuels et l’intellectuel sensible qu’est Julien, qui ne se sent pas du
tout intégré à sa famille.
« L’attention que le jeune homme donnait à son libre,
bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son
père.
»
Au commencement de son apprentissage, Julien renie son père et son milieu
d’origine et il est aidé par des modèles.
Durant son apprentissage, cet « enfant
» qui a renié son pére naturel est aidé par des modèles - Napoléon et Danton et des guides qui se relaient: d'abord le vieux chirurgien-major lequel lui lègue
son Mémorial de Sainte-Hélène, ensuite l’abbé Chélan lequel lui apprend le latin
de la Bible, enfin M.
de la Mole qui, sans le connaître, pour faire plaisir à l’abbé
Pirard, lui envoie Cingt cents francs et bien plus tard lui donne le nom de M.
de
la Vernaye, le dote d’une terre et d'une rente.
Le rôle de l'abbé Pirard est sans
aucun doute essentiel.
En témoigne cet élan du cœur de Julien (l1, 1):
« J'ai été haï de mon père, depuis le berceau ; c’était un de mes grands
malheurs; mais je ne me plaindrai plus du hasard, j'ai retrouvé un père en
vous, monsieur.
»
A.L’ambition d’atteindre de plus hautes sphères, née
l’attirance ressentie pour ce monde supérieur, est
commencement du parcours de Julien
de
au
Portant l’espoir et l’idéal d’égalité de la Révolution Française, l’ambition est un
sentiment qui naît seulement lors qu’existe un esprit démocratique.
En effet,
sous l’Ancien Régime, l’ambition des Grands n’a pas lieu d’être, puisqu’ils ont
déjà tout, et celle des petits ne peut même pas exister.
L’ambition est un point central du roman, et Julien Sorel peut paraître, de prime
abord, un jeune homme qui est dévoré par celle-ci.
Il a par ailleurs conscience
que c’est ce que l’on retiendra de lui après sa mort : « Messieurs, je n’ai point
l’honneur d’appartenir à votre classe, vous voyez en moi un paysan qui s’est
révolté contre la bassesse de sa fortune.
»
Ainsi, pour servir sa volonté de s’élever toujours plus haut (au service de M.
de
Rênal, puis de l’abbé Pirard, puis du marquis de la Mole…), il développera tous
les stratagèmes et s’autorisera toutes les folies possibles, guidé par sa volonté
irrépressible de toucher l’horizon.
C’est par ambition qu’il change de milieu : la
plèbe ouvrière, la bourgeoisie de province, puis la grande noblesse.
I.
Comment changer de monde
A.Changer de monde requiert un travail sur soi : puisque le
mérite intellectuel n’est pas suffisant,
il faut devenir
hypocrite
Dans le chapitre 6, lorsqu’il vient d’être embauché en tant que précepteur des
enfants du maire de Verrières, M.
de Rênal, il demande à ces derniers d’ouvrir
une Bible à n’importe quelle page et d’en lire le premier mot : sous les yeux
ébahis de ses élèves, de leurs parents et même des domestiques, Julien récite
par cœur et dans un latin impeccable des pages entières de la Bible.
L’enjeu est
de se faire reconnaître comme l’égal des gens qui l’emploient.
Il nourrit les rêves
que ses lectures lui donnent mais est confronté à la réalité d’une société....
»
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