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Sujet 2 La politique budgétaire : un instrument toujours adapté dans la conduite de la politique économique ?

Publié le 02/11/2024

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« DS 2 Sujet 2 La politique budgétaire : un instrument toujours adapté dans la conduite de la politique économique ? En cette fin d'année 2024, la question de la politique budgétaire se révèle cruciale face aux turbulences économiques récentes.

Ce terme désigne l'ensemble des décisions relatives aux dépenses publiques et à la fiscalité, instruments que les gouvernements utilisent pour influencer l'activité économique.

Historiquement, la politique budgétaire a joué un rôle central, notamment pendant l'âge d'or du keynésianisme, où elle était perçue comme un outil essentiel de stabilisation.

Cependant, les crises des subprimes et de la Covid-19 ont ravivé le débat sur son efficacité et sa pertinence dans un monde globalisé. Dès lors, nous analyserons dans un premier temps comment la politique budgétaire a émergé comme un instrument clé dans la stabilisation économique (I), avant d’explorer les critiques et les remises en cause qui ont suivi (II) et enfin de discuter de son retour récent en réponse aux crises, tout en considérant les enjeux de soutenabilité des finances publiques (III). * * * I/ L’âge d’or du keynésianisme (des années 1930 à l’interruption des années 1970) A) La naissance de l’instrument budgétaire comme outil contracyclique L'instrument budgétaire émerge dans les années 1930 comme un outil contracyclique essentiel, influencé par la théorie keynésienne. Keynes, dans son ouvrage La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936), établit que l’interaction entre la demande globale et l’activité économique est fondamentale.

Selon lui, en période de crise, une insuffisance de la demande peut entraîner une hausse du chômage et une contraction économique.

Pour compenser ces effets négatifs, Keynes préconise l'utilisation de la politique budgétaire, c’est-à-dire l’ajustement des dépenses publiques et de la fiscalité, pour stimuler l'économie.

Ce concept est au cœur de l'idée du multiplicateur des dépenses publiques, qui affirme qu'une augmentation des dépenses gouvernementales peut entraîner une augmentation proportionnelle de l'activité économique, amplifiant ainsi l'effet de la relance. DS 2 Les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, souvent désignées comme les Trente Glorieuses (1945-1975), voient la mise en œuvre de politiques budgétaires expansives dans les pays développés.

Par exemple, la France, sous l’influence des théories keynésiennes, adopte le modèle de "stop and go", où l'État intervient pour stimuler la croissance lors des ralentissements économiques en augmentant ses dépenses.

Les politiques de plein emploi, illustrées par les programmes de grands travaux comme le Plan Marshall, montrent comment ces stratégies budgétaires peuvent être efficaces.

Les gouvernements investissent massivement dans l'infrastructure, générant des emplois et soutenant la croissance. B) L’efficacité de la politique budgétaire pendant les Trente Glorieuses Pendant les Trente Glorieuses, la politique budgétaire se révèle être un outil efficient de stabilisation économique. L'efficacité de la politique budgétaire à cette époque repose sur la capacité des États à réguler la conjoncture économique par des ajustements précis et rapides des dépenses et des recettes.

Ce qu’on appelle le "fine-tuning" permet aux gouvernements de réagir de manière proactive aux fluctuations économiques, en ajustant les niveaux de dépenses publiques et en modulant la fiscalité pour maintenir un équilibre économique.

Ce processus, fondamental pour assurer une croissance soutenue et réduire le chômage, est renforcé par des politiques de redistribution qui améliorent le pouvoir d'achat et, par conséquent, la demande globale. Les expériences menées par le gouvernement français sous l'ère de Georges Pompidou dans les années 1960 illustrent cette approche.

Les investissements dans les infrastructures, comme le développement du réseau autoroutier et ferroviaire, ont non seulement créé des emplois immédiats, mais ont également facilité la croissance économique à long terme. Parallèlement, les politiques de relance mises en œuvre dans d'autres pays développés, comme les États-Unis avec le New Deal et les politiques de Lyndon Johnson, montrent également comment la politique budgétaire peut fonctionner comme un levier efficace pour sortir d'une crise et soutenir le développement économique. Ainsi, après avoir établi la politique budgétaire comme un outil central de stabilisation durant l'âge d'or du keynésianisme, il est crucial d'examiner comment les chocs pétroliers des années 1970 et l'ouverture des économies ont fragilisé son efficacité, donnant lieu à des critiques théoriques et pratiques majeures. * * * II.

La remise en cause théorique et pratique de l’instrument budgétaire dans un environnement mondialisé DS 2 A) Les chocs pétroliers et la fin de l’âge d’or du keynésianisme Les chocs pétroliers des années 1970, dans un contexte d’ouverture des économies, marquent la fin de l’âge d’or du keynésianisme. L’émergence des chocs pétroliers de 1973 et 1979 a profondément affecté les économies des pays développés, exacerbant les tensions entre inflation et chômage.

Dans un contexte où les économies sont de plus en plus interconnectées, les gouvernements se trouvent confrontés à des contraintes extérieures, rendant les politiques budgétaires expansives moins efficaces.

Les politiques de l’offre, prônant la réduction de la fiscalité et la déréglementation pour stimuler la production, commencent à remplacer les stratégies d’inspiration keynésienne.

Cette transition s'accompagne d'une priorité donnée à la lutte contre l'inflation, souvent au détriment des objectifs de plein emploi. En France, l'échec de la relance Mauroy (1981-1982) en est une illustration frappante. Malgré des efforts pour stimuler l'économie par une augmentation des dépenses publiques et des mesures de soutien à l'emploi, le pays fait face à une inflation galopante et un chômage persistant.

Ces échecs illustrent la difficulté de maintenir une politique budgétaire expansive dans un environnement où les pressions inflationnistes sont fortes, et où la confiance des marchés se dégrade.

Cela témoigne également de l'émergence d'un consensus autour des idées de Milton Friedman, qui souligne que les politiques keynésiennes peuvent provoquer un effet d'éviction, où l'augmentation des dépenses publiques entraîne une hausse des taux d'intérêt, limitant ainsi l'investissement privé. B) Les critiques théoriques du keynésianisme La remise en cause du keynésianisme prend également une dimension théorique, avec des concepts tels que l'effet d'éviction et l'équivalence Ricardo-Barro. L'effet d'éviction, soutenu par des économistes comme Friedman, stipule que toute augmentation des dépenses publiques financées par l'emprunt peut entraîner une hausse des taux d'intérêt, ce qui décourage l'investissement privé.

De plus, la théorie de l'équivalence Ricardo-Barro suggère que les agents économiques anticipent les futures hausses d'impôts pour financer les déficits publics, ce qui conduit à une neutralisation des.... »

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