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SPE SES Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Publié le 09/02/2024

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« SPE SES Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ? L’engagement politique est l’implication durable d’un individu dans des actions défendant une cause collective.

Cet engagement revêt des formes variées, allant du vote à la consommation engagée, en passant par l’engagement associatif, ou le militantisme au sein d’un syndicat, d’un parti ou d’un mouvement). Cet engagement se matérialise dans des actions collectives, c’est-à-dire un ensemble d’actions concertées d’un ou de plusieurs groupes d’individus en vue de faire triompher une cause, qui peuvent différer en termes : ✓ D’objet : aux côtés des conflits du travail, il existe également des conflits « sociétaux ». ✓ D’acteurs : les actions collectives peuvent être initiées par des syndicats, des partis politiques, des associations, des groupements informels… ✓ De répertoires d’action : chaque groupe contestataire dispose d’un stock limité de moyens d’action collective, à chaque époque et dans chaque contexte (voter, manifester, faire grève, faucher des OGM, participer à un boycott de produits, envahir une centrale nucléaire, lancer une campagne de hashtags sur les réseaux sociaux…) Depuis les années 1980, la participation des citoyens à des formes d’action protestataire a augmenté, en particulier les manifestations et les pétitions. Que ce soit le mouvement des Gilets jaunes durant l’hiver 2018-2019 ou encore les Marches pour climat durant l’année 2019, la France et de nombreux pays développés sont le théâtre de mobilisations de masse qui viennent comme des substituts au vote classique, considéré comme inefficace. Ces nouvelles formes de participation politique correspondent à une demande des citoyens, lassés des formes conventionnelle qu’ils considèrent comme devenues inefficaces et moins légitimes qu’auparavant.

Ils sont alors attirés par ces nouveaux répertoires de l’action politique. Cet engagement non conventionnel peut être plus ou moins fort pour un individu : Doc1 2 3 et 4 Dossier 1A ✓ Le militantisme dans une association revendicative : associations féministes, écologistes…, ✓ La participation à des manifestations de rue, ✓ La consommation engagée : associer à sa consommation de biens et de services des revendications éthiques ou politiques (boycott de produits non écologiques ou ne respectant pas les droits humains par exemple), La simple signature d’une pétition qui n’engage pas d’investissement personnel important. Ces formes non conventionnelles en plein essor traduisent un mouvement de fond des formes d’actions démocratiques, qui imprègnent également les formes traditionnelles : ✓ L’anti-professionnalisation : rejet des organisations représentatives traditionnelles (partis et syndicats) = développement de candidatures hors des partis politiques (D.

Trump, E.

Macron), actions autonomes organisées via les réseaux sociaux…, ✓ L’individualisation de l’engagement : revendications individuelles (identité sexuelle, régime alimentaire vegan, droits pour les minorités…), formes d’action individuelles (pétition, boycott…), ✓ La médiatisation de l’action politique : intégration des médias dans les stratégies de mobilisation (traditionnels, internet…), qu’elles soient conventionnelles ou non conventionnelles. Sources AC Savy, APSES, EDUSCOL, Magnard 2020 SPE SES Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ? Le paradoxe de l’action collective Doc2 p90 (+Paradoxe) + Mécanisme à comprendre doc3 p291 Selon Albert Hirschman, face à une situation que l’on trouve intolérable, trois stratégies s’offrent à nous : Exit, voice or loyalty (défection, prise de parole ou loyauté). L’enjeu ici est de se demander pourquoi les individus privilégieraient, l’engagement, c’est-à-dire la prise de parole, qui semble pourtant plus risquée et coûteuse en énergie que le fait de renoncer à s’engager (défection et loyauté). Le paradoxe de l’action collective. En 1965, Mancur Olson pointait le célèbre paradoxe de l’action collective : si un individu peut bénéficier des retombées d’une mobilisation sans assumer les coûts de la participation, il a tout intérêt à se comporter en "passager clandestin".

Mais si tous font de même, l’action collective ne peut avoir lieu. L’action collective est donc paradoxale car il ne devrait pas y en avoir ! Pourquoi s’engage-t-on tout de même ? Malgré tout, les individus s’engagent tout de même, pour plusieurs raisons : 1.

L’existence d’incitations sélectives.

Dossier 1C pp292-293 Certaines organisations mettent en place des "incitations sélectives", en rendant la non-participation plus coûteuse ou en réservant les avantages obtenus par la lutte à leurs seuls membres. ✓ Incitations négatives pesant sur les passagers clandestins : les priver des bénéfices de l’action ✓ Incitations positives en faveur des agissants : leur réserver des avantages. Exemples : augmentation salariale réservée aux grévistes, positions éligibles aux élections pour les militants politiques assidus…, La logique est d’individualiser ces incitations afin que d’un bien collectif, la mobilisation devienne un bien privé. 2.

Les avantages symboliques et sociaux de l’engagement politique. L’analyse de Mancur Olson se focalise sur les arguments rationnels.

Or s’engager politiquement apporte également des avantages non rationnels, mais sociaux et symboliques : ✓ L’engagement est facteur de socialisation et de solidarité au sein du groupe en lutte. Selon le sociologue G.

Simmel le conflit remplit une fonction de cohésion sociale : Le conflit renforce la solidarité interne du groupe en conflit par le partage de valeurs ou d’actions communes pour s’organiser qui sont sources de lien social et qui vont leur donner aussi une visibilité ou une reconnaissance publique.

Le conflit est donc producteur d’une identité collective, sociale, commune aux participants à un conflit social.

Cette identité commune les relie et donc produit du lien social, ✓ L’engagement apporte également selon le politiste Daniel Gaxie des rétributions symboliques sans que ces dernières soient cependant nécessairement perçues ou recherchées comme telles.

: une image de soi valorisante, le prestige qui peut accompagner son action auprès de ses proches de nouvelles relations ou des compétences potentiellement valorisables dans d’autres sphères. 3.

La structure des opportunités politique doc4 p293 Enfin, le contexte, le système politique et la structure sociale dans laquelle ils vivent a une influence forte sur leur capacité à pouvoir se mobiliser et voir réussir leur action.

C’est le rôle de la structure des opportunités politiques. Ainsi une même mobilisation qui se déroulera aux Etats-Unis ou en France, en 2016 ou en 2020, qui sera mise en œuvre par la jeunesse ou par les cadres n’aura pas les mêmes chances de se dérouler et d’aboutir à des victoires revendicatives. Un contexte favorable va favoriser l’émergence d’un mouvement social.

Ce contexte favorable repose sur 4 facteurs : ➡ Le degré d’ouverture du système politique au compromis et à la négociation ➡ Le degré de stabilité des alliances politiques : le mouvement est soutenu par une base électorale forte ➡ L’existence de relais politiques : des élus, des partis, des entrepreneurs de morale. Sources AC Savy, APSES, EDUSCOL, Magnard 2020 SPE SES Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ? ➡ La capacité des institutions à développer des politiques publiques Les variables qui influencent l’engagement politique Dossier2A pp294-295 L’engagement politique n’est pas également réparti dans toutes les catégories de la population. Pour expliquer l’engagement politique, on retiendra 2 facteurs : ✓ Les variables socio-démographiques ✓ La socialisation politique Les variables sociodémographiques de l’engagement : ✓ Le sexe : l’engagement a longtemps été le monopole des hommes, du fait de la division sexuelle des tâches entre les sexes et de la socialisation différentielle, l’engagement politique étant perçu comme faisant référence à des qualités et caractéristiques masculines.

Nous assistons cependant depuis les années 1980 à un fort rapprochement des pratiques, l’engagement féminin rattrapant le masculin, parallèlement à l’évolution des taux d’activité.

Cependant, les enjeux et répertoires restent parfois plus ou moins masculins ou féminins. ✓ Le niveau de diplôme (et le milieu social) : l’engagement est largement plus pratiqué dans les classes sociales les plus diplômées.

Daniel Gaxie parle d’un « cens caché » pour qualifier l’abstention massive des classes populaires et peu qualifiées que l’on retrouve également dans leur faible adhésion aux associations militantes.

L’engagement se révèle finalement censitaire, non plus par l’argent, mais par le sentiment d’incompétence politique (absence de capital culturel et politique au sens de Pierre Bourdieu) - une partie de la population s’excluant de l’électorat et des militants par auto-censure, se sentant incompétent pour mener des actions politiques (organisation, prise de parole en public nécessitant des compétences militantes qui ne sont pas à la portée de tous). ✓ L’âge : les jeunes et les plus âgés sont les groupes sociaux qui s’engagent le moins dans les partis politiques et les associations militantes conventionnels.

Il faut cependant distinguer : a.

L’« effet d’âge » : le vieillissement mène à un repli sur les activités domestiques et sédentaires, excluant le militantisme. b.

L’« effet de génération » : les jeunes privilégient un militantisme différencié de celui des générations qui les ont précédées, le modèle de l’ « engagement distancié » par rapport au « militantisme affilié » (cf p.5).

Ils ne sont donc pas moins militants, mais il s’engagent différemment des génération précédentes, utilisant davantage les réseaux sociaux, la consommation engagée et refusant l’embrigadement dans une structure hiérarchisée. Le rôle de la socialisation politique : S’engager nécessite d’avoir connu un parcours de vie qui nous amène à savoir comment et pourquoi militer : acquérir des valeurs et des normes militantes (tracter, prendre la parole en public, rédiger des motions, mobiliser sur les réseaux sociaux… C’est le processus que.... »

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