Socio 5 – Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

« Socio 5 – Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ? 1 Les objectifs du programme : -Comprendre que l’engagement politique prend des formes variées (vote, militantisme, engagement associatif, consommation engagée). -Comprendre pourquoi, malgré le paradoxe de l’action collective, les individus s’engagent (incitations sélectives, rétributions symboliques, structure des opportunités politiques). -Comprendre que l’engagement politique dépend notamment de variables sociodémographiques (catégorie socioprofessionnelle, diplôme, âge et génération, sexe). -Comprendre la diversité et les transformations des objets de l’action collective (conflits du travail, nouveaux enjeux de mobilisation, luttes minoritaires), des acteurs (partis politiques, syndicats, associations, groupements) et de leurs répertoires. Pour organiser ses révisions, il faudra s’assurer de sa capacité à répondre à ces différentes questions. 2 Introduction : pourquoi s’intéresser aux explications de l’engagement dans les sociétés démocratiques ? Présentations : 180 secondes sans prise de notes Baromètre de la vie politique, Cevipof, 2020 Entrainement au grand oral 3 1 – Quelles sont les différentes formes de l’engagement politique ? Les formes d’engagement politique Le vote (attention à l’abstention dans le jeu) Le militantisme La consommation engagée (boycott, buycott) L’engagement associatif Retenir les définitions et différents exemples (utiliser l’activité introductive et le poly) Qu’est-ce qui fait la spécificité de l’engagement politique ? 4 5 2 – Comment a évolué l’action collective ? Doc 7 : évolution du taux de syndicalisation en France Doc 9 : la recomposition des conflits du travail. Le recueil des JINT permet d’éclairer les tendances sur le long terme, à savoir la baisse tendancielle de cette forme de conflictualité qu’est la grève (les conflits avec arrêt de travail) et l’existence de « pics » relatifs, comme en 1995, 2003 et 2010.

A titre d’exemple, si 2,2% des entreprises de 10 salariés ou plus déclarent avoir connu une grève en 2009, elles sont 3,3% en 2010, mais plus que 1,8% en 2011 […]. Mais […] le décompte des JINT laisse aussi dans l’ombre une part de la conflictualité, celle qui s’exprime en particulier sans arrêt de travail.

Pour affiner ces données, la Dares s’appuie désormais sur l’enquête REPONSE […].

Les trois dernières vagues de cette enquête ont permis de repérer une progression de la conflictualité entre 1996-1998 et 2002-2004 (de 21 à 31 % des établissements de 20 salariés ou plus, puisque sont pris en compte les débrayages, les grèves de moins de deux jours, ou de deux jours ou plus, les grèves du zèle, les grèves perlées, les pétitions, les manifestations, ainsi que le refus des heures supplémentaires.

Il s’agit au travers de ces différentes modalités, de rendre compte d’une diversité de pratiques qui n’inclut pas nécessairement l’arrêt de travail, et par là même de repérer des évolutions dans les pratiques contestataires. S.Beroud, Les transformations des conflits du travail en France.

Idées économiques et sociales 178, 2014. 1 – A l’aide des documents 7 et 8 je montre comment ont évolué les conflits du travail. 2 – Peut-on affirmer pour autant que la conflictualité du travail a disparu ? (doc 9) 6 Doc 10 : De nouveaux enjeux de mobilisation se développent dans les années 70. 3 – Quelles étaient les revendications du mouvement ouvrier ? (doc 9 et 10) 4 – Quelles sont les caractéristiques des revendications des nouveaux mouvements sociaux qui apparaissent dans les années 70 ? (doc 10) 7 Doc 11 5 – Doc 11 Quelles sont les valeurs portées par chacune des actions présentées ? Quel principe de domination visent-elles ? 8 L’occupation des ronds points par les gilets jaunes en 2019 Abordage d’un baleinier japonais par sea sheperd Manifestation #metoo suite à la nomination de G.Darmanin comme ministre de l’intérieur en 2021 Action anti-publicité 9 Synthèse 10 3 – Comment expliquer l’engagement politique ? Doc 13 : Un exemple d’action des militants du groupe extinction rébellion devant l’assemblée nationale 1 – A partir de vos connaissances, déterminer quels sont les différents coûts que le participant à une action collective doit assumer ? 11 Doc 14 : Le paradoxe de l’action collective selon Mancur Olson (1932-1998) Le paradoxe de l’action collective peut être énoncé comme suit : il est peu probable qu’un groupe de personnes possédant un intérêt commun, et qui plus est conscient de cet intérêt, se mobilise afin de le faire advenir.

[…] Le plus rationnel pour un acteur est de ne pas participer à l’action collective de sorte à ne pas en supporter les coûts, de laisser les autres acteurs obtenir le bien public, et d’en engranger les bénéfices.

Chaque individu effectuant le même raisonnement, la mobilisation n’a pas lieu. O.Fillieule (dir.), Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences Po, 2009. 2 – Pourquoi ces coûts rendent-ils l’action collective paradoxale ? (doc 8) 12 Doc 15 : Des incitations sélectives qui poussent à se mobiliser En dépit de cet obstacle que représente le coût individuel de l’engagement, des mouvements sociaux apparaissent bel et bien.

Une première explication est proposée par Olson selon une distinction entre petits et grands groupes.

La taille réduite des premiers permet un contrôle mutuel de leurs membres qui pare aux défections : tout « passager clandestin » est immédiatement repérable, alors qu’il a beaucoup plus de chances de passer inaperçu dans un grand groupe.

Mais la principale explication réside dans la capacité de certains groupes à proposer des incitations sélectives dont la valeur compense le coût de l’engagement.

Ces incitations sont des rétributions individuelles de l’engagement, des bénéfices (différents du bien collectif) que l’on fait miroiter ou que l’on offre au militant potentiel en échange de son engagement.

Olson donne pour exemple de telles incitations sélectives les mutuelles que les syndicats américains offrent à leurs adhérents, ou l’influence qu’ils exercent en faveur de leur avancement.

Ces incitations sélectives sont positives, au sens où elles représentent un avantage personnel pour celui qui en bénéficie.

Mais d’autres formes d’incitations, dites négatives, peuvent aussi dissuader un individu d’adopter la stratégie du passager clandestin et le conduire à se mobiliser ; il s’agit cette fois de contraintes, pouvant prendre la forme de sanctions, de pression psychologiques, voire de brutalités à l’égard d’individus qui renâcleraient à s’engager (en termes économiques, le coût de l’engagement est alors moindre que celui du nonengagement). L.Matthieu, Comment lutter ? Sociologie et mouvements sociaux, Paris, Ed.Textuel, 2004. 3 – Comment définir l’attitude du « passager clandestin » ? (doc 8 et 9) 4 – Comment expliquer que la mobilisation est plus facile dans un petit groupe ? (doc 9) 5 – En quoi consistent les incitations sélectives ? Préciser les deux formes en retenant des exemples.

(doc 9) 13 Doc 16 : Les rétributions symboliques Comment expliquer des situations où l’engagement dans la mobilisation ne comporte aucun bénéfice matériel direct [et] des coûts très lourds ? C’est la situation décrite par Doug Mac Adam1 à partir de l’exemple du freedom summer.

Durant l’été 1964, des étudiants blancs américains s’engagent pour défendre les droits civiques […] des populations noires dans le sud des Etats-Unis : engagement à la fois à haut risque (physique), et sans gain matériel pour les mobilisés.

D’après ce qu’ils en disent, c’est le coût même de l’action, en même temps que les valeurs qu’elle défend qui les motive.

[…] Daniel Gaxie2 [montre que] les rétributions de l’engagement peuvent être […] également symboliques : se constituer un réseau d’amis, ou projeter une image valorisante de.... »