Les meurtriers sont-ils déterminés par leur origine sociale ?
Publié le 19/04/2024
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Les meurtriers sont-ils déterminés par leur origine sociale ?
Dans quelle mesure la socialisation primaire permet d’expliquer les
comportement meurtrier ?
Dans l'histoire, des noms tels que Jack l'Éventreur, Al Capone ou Ted Bundy évoquent des figures
sombres de la criminalité, suscitant à la fois fascination et horreur.
Leurs actes, bien que
déplorables, soulèvent des questions profondes sur les racines du comportement meurtrier dans
notre société.
Aujourd'hui, nous plongeons dans cette enquête troublante en explorant les liens
complexes entre la socialisation primaire et le comportement meurtrier.
Nous entamons cette exploration en examinant les facteurs sociaux souvent avancés comme
déterminants clés du comportement criminel.
De la pauvreté à l'éducation en passant par les
dynamiques familiales, nous éclairons les influences potentielles qui façonnent les destinées des
individus, parfois jusqu'au meurtre.
Cependant, cette relation entre origine sociale et comportement
meurtrier n'est pas toujours linéaire, comme nous le verrons dans notre analyse critique des limites
de cette perspective.
Dans la deuxième partie, nous remettons en question l'idée selon laquelle la socialisation primaire
est le seul facteur explicatif.
Nous explorons d'autres théories, telles que les perspectives
psychologiques, génétiques et liées à des événements traumatiques, qui offrent des angles de vue
alternatifs sur le phénomène du meurtre.
Cette diversité de perspectives enrichit notre
compréhension en soulignant la complexité inhérente à la compréhension du comportement
meurtrier.
Finalement, nous conclurons notre exploration en admettant la complexité de la relation entre la
socialisation primaire et le comportement meurtrier.
Bien que les facteurs sociaux offrent des
indices précieux, ils ne constituent qu'une partie de l'équation.
Il est essentiel de maintenir une
approche ouverte et inclusive, tout en reconnaissant la nécessité de tenir compte d'autres influences,
telles que les facteurs individuels et génétiques, pour saisir pleinement la nature multifactorielle de
ce phénomène.
1.
Plongeons maintenant dans une exploration approfondie des liens complexes entre les facteurs
sociaux et le comportement meurtrier, à la lumière de notre introduction.
Nous partons du postulat
selon lequel le milieu social peut exercer une influence considérable, voire déterminante, sur la
propension à adopter des comportements criminels graves, tels que le meurtre.
Premièrement, la pauvreté émerge comme un facteur significatif souvent associé aux actes
meurtriers.
Les contextes socio-économiques précaires peuvent engendrer des tensions et des
désespoirs conduisant parfois à des actes extrêmes.
Selon une étude de l'INED menée entre 1987 et
1996, une corrélation notable apparaît : 55 % des meurtriers provenaient d'un milieu ouvrier, tandis
que seulement 5 % avaient un père cadre ou profession intermédiaire.
Cette statistique souligne une
réalité alarmante où les enfants d'ouvriers semblent être davantage susceptibles de se tourner vers
des comportements criminels, comparés à ceux issus de milieux socio-économiques plus favorisés.
Deuxièmement, l'éducation ou le manque d'accès à une éducation de qualité peuvent également
jouer un rôle crucial.
Des recherches indiquent qu'un niveau éducatif plus bas est souvent associé à
une propension accrue à la violence et au meurtre.
Les données révèlent que plus de deux auteurs
d'homicide sur trois, soit 68 %, n'avaient aucun diplôme, signalant un désengagement du système
scolaire.
Cette situation se traduit également sur le marché du travail, où seuls 18 % des meurtriers
avaient atteint un niveau CAP donc un niveau 3 selon la Nomenclature relative au niveau de
diplôme, et moins de 7 % étaient titulaires du baccalauréat ou d'un diplôme de l'enseignement
supérieur niveau 4 a 6.
Ces chiffres mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés ceux qui
ont connu des difficultés dans leur parcours éducatif, et qui sont ainsi plus susceptibles de se
retrouver en marge de la société.
Enfin, les dynamiques familiales et les influences du milieu peuvent modeler la personnalité d'un
individu, influençant ainsi son comportement meurtrier.
Les environnements familiaux toxiques ou
les relations conflictuelles peuvent jouer un rôle crucial.
Sur 122 meurtriers étudiés, 79 d'entre eux
avaient été élevés principalement par leurs deux parents, mais un examen plus détaillé révèle que 34
% avaient des relations familiales marquées par des conflits violents, contre seulement 4 %
bénéficiant de relations paisibles.
Cette observation souligne l'impact significatif que peuvent avoir
les relations familiales sur le développement de comportements criminels, mettant en lumière une
corrélation inquiétante entre les relations familiales tumultueuses et les tendances meurtrières.
Cependant, il est important de noter que la relation entre origine sociale et comportement meurtrier
n'est pas toujours linéaire ni univoque.
D'autres facteurs individuels, psychologiques et
environnementaux interagissent de manière complexe, formant ainsi un paysage multifactoriel du
comportement meurtrier que nous cherchons à comprendre.
2
Maintenant que nous avons sondé les liens potentiels entre la socialisation primaire et le
comportement meurtrier, il est impératif d'adopter un regard critique sur cette perspective.
Bien que
les facteurs sociaux puissent indéniablement jouer un rôle, la réalité est souvent bien plus nuancée.
Premièrement, il est essentiel de....
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