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Justice sociale

Publié le 10/08/2024

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« Chapitre 10 Quelles inégalités sont compatibles avec la justice sociale ? ► Connaître les grandes tendances d’évolution des inégalités économiques depuis le début du XXème siècle et comprendre que les inégalités économiques et sociales présentent un caractère multiforme et cumulatif. Le concept d’inégalité. Il existe de nombreuses différences entre les individus et ce en fonction de plusieurs critères : le revenu, l’âge, le genre, l’origine technique, le lieu d’habitation, la couleur de peau etc.

Mais ces différences n’entraînent pas forcément des inégalités. Une différence ne devient une inégalité que si elle concerne un accès différencié à des ressources socialement prisées.

Une inégalité est donc communément définie comme une différence d’accès à des ressources rares et socialement prisées.

Parmi les ressources rares et socialement prisées on peut citer notamment : le revenu, l’emploi, la santé, la réussite scolaire, les droits civiques, le logement etc. Les grandes tendances des inégalités économiques depuis le début du XXème siècle. On observe deux phases dans l’évolution des inégalités de revenu.

Premièrement de 1900 jusqu’au milieu des années 1980 les inégalités se réduisent (les inégalités économiques se réduisent notamment à partir des années 1950 du fait du partage de la VAB au sein des entreprises en faveur des ménages (création du SMIG en 1950 puis du SMIC en 1970), la mise en place de la Protection sociale, plein emploi etc.).

Toutefois, à partir du milieu des années 80, les inégalités de revenus progressent à nouveau (mise en œuvre de la politique de rigueur salariale, remise en cause de la protection sociale, dérèglementation des marchés financiers et accroissement des revenus de la propriété : dividendes et plus-values). On observe que les inégalités de patrimoine sont très importantes et plus marquées que les inégalités de revenu.

Elles connaissent les mêmes tendances que les inégalités de revenu. - Les inégalités économiques et sociales présentent un caractère multiforme Il existe des inégalités multiples.

Parmi les inégalités on distingue : les inégalités économiques, essentiellement les inégalités de revenu, de niveau de vie ou encore de patrimoine. les inégalités sociales, comme les inégalités scolaires, les inégalités de modes de vie, les inégalités face au chômage, les inégalités dans les pratiques sociales et culturelles, les inégalités face à la santé etc. Les inégalités économiques et sociales présentent un caractère cumulatif Les inégalités économiques et sociales ne sont pas indépendantes les unes les autres mais elles se cumulent, elles forment un système, et au final s’entraînent les unes les autres. 1 ► Savoir interpréter les principaux outils de mesure des inégalités (rapport inter-quantiles, courbe de Lorenz et coefficient de Gini, top 1%) et dynamique (corrélation de revenu parents-enfants) Le rapport inter-quantiles La dispersion d’une série statistique se mesure généralement à l’aide des quantiles ou des déciles.

Si on ordonne une distribution, généralement de la valeur la moins élevée à la valeur la plus élevée, les quantiles sont les valeurs qui partagent cette distribution en cinq parties égales ; les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties égales. On peut noter deux principaux types de déciles ou de quantiles Lorsqu’il s’agit d’un quantile (décile) moyen le terme moyen est précisé : revenu moyen, patrimoine moyen, salaire moyen.

Lorsqu’il s’agit d’un quantile moyen le document fait apparaître Q1 et Q5 et le rapport est donc Q5/Q1.

De même lorsqu’il s’agit d’un décile moyen le document fait apparaître D1 et D10 et le rapport est donc D10/D1.

Le chiffre obtenu peut se lire comme les 20% (10%) des ménages les plus riches disposent en moyenne d’un revenu (patrimoine) x fois plus élevé que les 20% (10%) des ménages les plus pauvres. Lorsqu’il s’agit d’un quantile (décile) borné le terme moyen n’apparaît pas et le document fait apparaître Q1 et Q4 et le rapport est donc Q4/Q1.

De même, lorsqu’il s’agit d’un décile moyen le document fait apparaître D1 et D9 et le rapport est donc D9/D1.

Le chiffre obtenu peut se lire comme les 20% (10%) des ménages les plus riches disposent d’un revenu (patrimoine) AU MOINS x fois plus élevé que les 20% (10%) des ménages les plus pauvres. Le top 1% Lorsque l’on partitionne une population en 100 parts égales on obtient des centiles, et le top 1% correspond à la part de la population la plus favorisée par rapport au critère choisi. La courbe de Lorenz et le coefficient de Gini La courbe de Lorenz est une courbe qui représente la concentration d’une variable pour une population donnée.

Celleci se définit en abscisse par le pourcentage de ménages (classés des plus pauvres aux plus riches) et en ordonnée par la masse de revenu ou de patrimoine que se partagent ces ménages (de 0 à 100%).

Cette courbe est située au-dessous de la diagonale (qui représente la répartition parfaitement égalitaire, tous les ménages perçoivent le même revenu ou disposent du même patrimoine).

Plus la surface entre la droite d’équirépartition et la courbe de Lorenz est importante, plus l’inégalité est grande. En revanche, plus la courbe se rapproche de la diagonale, plus la répartition est égalitaire. Le coefficient de Gini est compris entre 0 et 1.

Lorsque le coefficient de Gini est égal à 0, la courbe de Lorenz et la droite d’équirépartition se confondent et les inégalités sont nulles.

Plus le coefficient s’éloigne de 0 et se rapproche de 1, plus les inégalités sont fortes. La corrélation de revenus parents/enfants Cet indicateur cherche à mesurer la corrélation entre les revenus des parents et ceux de leurs enfants.

On rappelle qu’une corrélation désigne le fait que deux variables sont liées l’une à l’autre et que l’une est la cause de l’autre.

Cet indicateur cherche donc à mesurer la force du lien entre la rémunération des parents et celle de leurs enfants devenus adultes.

La corrélation de revenu-parents-enfants vise donc à rendre compte d’une forme de mobilité sociale en ne mobilisant pas le critère de la catégorie socioprofessionnelle mais celui du revenu.

On peut parler également de l’élasticité intergénérationnelle des revenus. Cet indicateur est compris entre 0 et 1.

Lorsque l’indicateur est égal à 0, la corrélation n’existe pas.

En effet, l’accroissement de la rémunération des parents de X% entraîne une augmentation du revenu des enfants de 0%.

En revanche, lorsque l’indicateur est égal à 1 la corrélation est totale ; en effet l’accroissement de la rémunération des parents de X% entraîne une augmentation du revenu des enfants de X%. Ainsi, Dans une société où les revenus proviennent uniquement des salaires perçus par les individus et dans laquelle il y a une parfaite égalité des chances alors on peut s’attendre à ce que l’indicateur soit proche de 0 et que la corrélation soit très faible.

À l’inverse dans une société où les revenus proviennent uniquement du patrimoine détenu par les individus alors on peut s’attendre à ce que l’indicateur soit proche de 1 et que la corrélation soit très forte.

Enfin, dans une société salariale où il y a une forte reproduction sociale l’on peut s’attendre à ce que l’indicateur soit proche de 1, autrement dit que la corrélation soit très forte entre les revenus des pères et ceux des fils. 2 ► Comprendre que les différentes formes d’égalité (égalité des droits, des chances ou des situations) permettent de définir ce qui est considéré comme juste selon différentes conceptions de la justice sociale (notamment l’utilitarisme, le libertarisme, l’égalitarisme libéral, l’égalitarisme strict). Les différentes formes d’égalité L’égalité des droits se concrétise par l’égalité devant la loi, la loi est la même pour tous.

Cette égalité est garantie par des institutions formelles ; il n’y a plus de privilèges.

Il s’agit donc, dans cette dimension pour les pouvoirs publics de mesurer et mettre un terme aux différentes discriminations négatives dont sont victimes certaines populations. L’égalité des chances désigne l’égalité des possibilités (ou équiprobabilité) d’accéder aux diverses positions sociales quelle que soit son origine sociale, son sexe, son âge, son origine ethnique.

Ainsi, dans une société où les positions sont inégales, si la distribution de ces positions se fait sur la seule base des mérites individuels, alors il y a égalité des chances (on parle aussi de société méritocratique) et les inégalités observées peuvent être considérées comme équitables (elles dépendent des seules différences de mérites).

Cet objectif d’égalité des chances peut s’entendre à plusieurs niveaux. « Un niveau minimaliste » : Les pouvoirs publics doivent prendre des mesures pour faire en sorte que toutes les positions soient offertes à tous les individus, c’est l’absence de discriminations négatives.

De plus, on peut penser qu’il faut aussi assurer un accès égal aux opportunités réelles de réussite (école gratuite et obligatoire). Mais on peut également aller plus loin dans la mesure où, comme la distribution des talents et des volontés est par nature inégale, on peut considérer pour parvenir à l’égalité des chances qu’il faut alors prendre des mesures de discriminations positives c’est-à-dire « donner plus à ce qui ont moins ». L’égalité des situations désigne la situation dans laquelle il n’y a pas d’inégalités économiques.

Les ménages disposent des mêmes niveaux de vie et des mêmes patrimoines.

Elle.... »

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