Fiche de lecture sur les limites du marché de Paul de Growe
Publié le 17/09/2023
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FICHE DE LECTURE
Les limites du marché
Paul de Grauwe
Introduction :
Depuis des décennies, nos sociétés alternent entre un système de marché capitaliste peu
régulé et une autorité publique forte qui prend le relais lorsque le marché défaille.
Les économistes et les pays se sont souvent opposés sur la question du meilleur système
à adopter : Le libre-marché ou l’autorité étatique importante ?
Il semblerait cependant qu’il n’y ait aucune réponse tranchée, mais qu’un mixte de ces
deux solutions soit la meilleure méthode pour garantir un système économique viable et
durable.
En effet, le système de marché capitaliste possède ses propres limites, externes et
internes, qu’il ne peut résoudre seul et qui sont susceptibles de conduire à son
effondrement prématuré.
En réponse à cela, les pouvoirs publics peuvent prendre des initiatives pour sauver le
marché et lui permettre de subsister.
Néanmoins, les pouvoirs publics possèdent
également leurs propres limites.
Par conséquent, les économies planifiées (URSS) où l’Etat règne seul ne peuvent
fonctionner, il en va de même pour les systèmes de marché pur où l’Etat est absent.
L’histoire nous l’a empiriquement démontré.
Quelle est donc la meilleure combinaison entre système de marché et pouvoirs publics ?
Comment la mettre en place ? Quelles sont leurs limites ?
La démocratie, les inégalités et la justice sociale sont au coeur de ce débat.
Le rôle de
l’individu est primordial, car une mauvaise gestion du marché peut lui porter atteinte.
Cet ouvrage aborde ainsi plusieurs chapitres tentant de répondre à toutes ces questions,
et établissant un bilan de la situation actuelle et des pistes pour remédier aux problèmes
soulevés par l’articulation entre marché et Etat.
CHAPITRE 1 : Le grand mouvement pendulaire de l’économie
A partir du XIXè siècle, la CE mondiale commença à s’envoler avec l’industrialisation
massive de nombreux pays.
Le système de marché s’est ainsi fortement développé dans
de nombreux pays, avec l’émergence de vraies révolutions technologiques (chemins de
fer, électricité etc…).
La concurrence entre les entreprises a fait exploser le progrès technologique, et le PIB par
habitant s’est envolé (cf p16).
◆ Le déclin du marché dans la 1ère moitié du XXè
→ Suite à la grande dépression des années trente, de nombreuses personnes
se sont retrouvées dans la misère et le système de marché a progressivement
été rejeté
On a alors vu l’émergence d’interventions de la part des pouvoirs publics pour sauver
l’économie, aux USA avec le New Deal ou en Allemagne avec Hitler.
→ Après la WWII, le retour à la croissance est au système de marché
occidental est amorcé dans de nombreux pays.
Cependant, ce retour se fait
sous l’impulsion des gouvernements, ces derniers mettant en place des
systèmes de sécurité sociale pour prévenir une éventuelle dépression et
assurer plus d’égalité sociale.
Durant les 30 Glorieuses, le rôle de l’Etat-providence est prépondérant.
⇒ Les dépenses publiques ont doublé dans l’OCDE, l’imposition des riches a
explosé
Beaucoup de personnes étaient alors convaincues que l’intervention massive de l’Etat
était nécessaire et efficace.
◆ Le retour du système de marché dans les 80s
→ Dans les années 70, les économies gérées par les Etats atteignirent leurs limites,
avec un ralentissement du PT.
La cause est désormais claire : Dans les économies planifiées, il n’y a pas d’incitation à
innover car aucune concurrence ni volonté d’améliorer la productivité
⇒ Suite à cela, un fort mouvement de libéralisation mondiale s’est enclenché,
avec la privatisation de nombreuses entreprises publiques et le dvpt du marché
libéral
Les pays ouvrirent leurs frontières, le commerce mondial augmenta énormément, le bienêtre matériel dans les pays croissa de façon astronomique.
◆ L’irruption généralisée du marché
→ Le marché a progressivement étendu son champ d’action à la société entière
: il s’est immiscé dans l’enseignement supérieur (frais de scolarité, pression
sur les profs pour de bons rendements), dans le secteur culturel (autofinancement, fin de l’appui financier des PP - pouvoirs publics -), même dans
les entreprises (prime aux résultats, délocalisations, concurrence entre les
sous-traitants)
→ Cependant, la crise de 2008 vint rompre ce cycle.
Cela montre que le
marché se heurte toujours à ses limites, malgré une expansion conséquente du
bien-être matériel, les limites du capitalisme viennent rendre nécessaire
l’intervention des PP dans le système de marché.
CHAPITRE 2 : LES LIMITES DU CAPITALISME
Le système Kiste semble être le seul qui a toujours fonctionné dans l’économie.
Le
contraste entre Corée du Nord et Corée du Sud le montre bien, le sud ayant un niveau de
vie bien plus élevé et une économie viable.
(cf p26)
◆ L’hymne au capitalisme
→ D’où vient le succès du capitalisme ?
Il vient de son caractère décentralisé : les consommateurs décident ce qu’ils veulent
acheter, les entreprises décident de ce qu’elles veulent produire.
Personne ne leur impose
rien.
Ce système conduit les entreprises à rechercher de nouveaux procédés
technologiques pour rendre la production moins onéreuse, baisser les prix et
faire du profit ⇒ En ce sens, le Kisme favorise grandement le PT.
→ Adam Smith, au XVIIIè siècle, émis l’idée que le marché capitaliste était
gouverné par une “main invisible” : en cherchant chacun à combler son intérêt
personnel, au final tout l’intérêt collectif est satisfait.
⇒ Ce système réconcilie ainsi rationalité individuelle et collective.
Pourquoi le K suscite-t-il alors autant de débats ?
◆ Rationalité individuelle et collective
→ Le lien entre rationalité individuelle et collective peut être rompu lorsque les
choix des millions de consommateur ne mènent pas à la meilleure des
solutions
⇒ Ce lien peut être rompu par les limites externes du capitalisme : les
externalités
Ces dernières sont causées par une partie des acteurs du marché qui cherchent leur
profit, mais en contrepartie d’autres acteurs se voient impactés par les externalités
(souvent environnementales).
◆ Système I et II
→ Les limites internes du capitalisme peuvent aussi rompre ce lien entre les
rationalités :
L’humain dispose de 2 systèmes : Le système I fait appel à l’instinct et aux émotions.
Il
régit le comportement intuitif.
Le système II est le système calculateur est rationnel, celui
de l’homo oeconomicus.
Or, le marché ne semble faire appel qu’au système II, les individus calculant toujours le
mieux pour eux.
Il a cependant été démontré qu’une dimension psychologique, faisant
appel au système I, rentre en compte dans nos prises de décisions.
→ Si le déséquilibre interne entre système I et II est trop important, c-à-d si le
marché ne fait appel qu’au système II mais que le système I est déstabilisé
(pas de bonheur, pas de sentiment de sécurité etc), l’individu sera amené à
prendre de mauvaises décisions contre son intérêt personnel.
Ainsi, le marché rassasie le système II mais délaisse le système I et l’individu ne verrait
pas son intérêt personnel pleinement comblé, au contraire.
→ Un problème de répartition se pose également : dans un système de
marché, la justice sociale ne change en rien le fonctionnement du marché.
Or,
le système I des individus peut se voir perturbé par un sentiment d’injustice.
⇒ Le b-e n’est pas total, le système II ne suffit pas à permettre aux individus
de faire les meilleurs choix pour eux et la collectivité.
→ Limites internes
CHAPITRE 3 : Les limites externes du capitalisme :
Au bout d’un certain temps, la rationalité individuelle et collective divergent, et la
recherche de son propre intérêt ne mène plus au b-e de tous.
Ce sont les limites externes
du capitalisme, les externalités en sont la preuve empirique majeure.
◆ 1ère limite externe : l’environnement
→ Beaucoup d’activités économiques produisent des externalités, positives ou
négatives.
Or, ces externalités ne sont pas prises en compte dans le coût de production des
entreprises, n’incitant pas ces dernières à modérer les externalités découlant de leur
activité.
Il n’est pas non plus possible de dédommager toutes les externalités : une entreprise
produisant des externalités (pollution) ne peut dédommager toutes les personnes
impactées par cette pollution, car la mesure est trop floue et complexe.
⇒ L’intervention des pouvoirs publics semble alors nécessaire pour réguler
cela.
→ On voit que la rationalité individuelle de l’entreprise (produire) diverge de la
rationalité collective de la société (impactée par la pollution) : les limites
externes du K se montrent
Le système de marché n’est pas capable de réguler ce problème par lui-même, car seul le
profit compte et les dégâts externes occasionnés n’ont aucune espèce d’importance.
→ L’intervention des PP n’est pas pour autant une solution aisée : l’autorité
publique doit composer entre les 2 parties (entreprise et personnes impactées
par les externalités), et entraver la liberté de l’un pour l’intérêt de l’autre
On se heurte ici à un paradoxe : plus le marché s’étend et assure le progrès matériel, plus
il risque de se heurter à des contraintes imposées par les PP pour la santé de tous
⇒ La discordance entre rationalité individuelle et collective s’illustre très bien
ici, les PP sont obligés d’intervenir au bout d’un certain temps
◆ Le réchauffement climatique
→ Les émissions de CO² sont l’exemple flagrant des dégâts des externalités
Le CO² est transfrontalier, il dépasse les frontières par conséquent....
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