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Publié le 04/02/2024
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Cours : Econométrie 1
Novembre 2020
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Programme
Chapitre 1 : Qu’est-ce que l’économétrie ?
I-1 Définition de l’économétrie
I-2 La démarche en économétrie
I-3 Construction d’un modèle économétrique
Chapitre 2 : Théorie de la corrélation
II-2 Notion de corrélation
II-2 La corrélation simple
II-3 La corrélation partielle
II-4 La corrélation de rang
Chapitre 3 : Le modèle de régression linéaire simple
III-1 Spécification de la relation
III-2 Estimation du modèle
III-3 Etude de cas particuliers
Chapitre 4 : Inférences dans le modèle de régression linéaire simple (MRLS)
IV-1 Caractéristiques des estimateurs des moindres carrés
IV-2 Distribution des estimateurs des moindres carrés (EMC)
IV-3 Analyse de variance dans le MRLS
IV-4 Tests d’hypothèse dans le MRLS
IV-5 Intervalles de confiance autour des paramètres
IV-6 Prédiction dans le MRLS
Bibliographie
Régis BOURBONNAIS, « Économétrie », Dunod, 1998.
Grégory DENGLOS, « Introduction à l’économétrie : cours et exercices », PUF
2009
2
Jeffrey WOOLDRIDGE, « Introductory Econometrics: A Modern Approach, 2nd
Edition
Damodar N.
GUJARATI « Econométrie », traduction de la 4e Edition américaine
par Bernard Bernier, Ouvertures Economiques, de Boeck, 2003
Objectifs du cours
Ce cours fournira une introduction à l'analyse des données économiques.
La première
partie du cours traitera en chapitre 1 de la démarche en économétrie, du rôle de la théorie
économique, des statistiques et des mathématiques et de la façon dont les modèles sont
construits en économétrie.
Dans le deuxième chapitre, nous allons faire des rappels sur la
théorie de la corrélation et discuter des limites de la corrélation qui nous font avoir
recours à d’autres méthodes pour analyser les relations entre variables.
Nous allons
ensuite passer à quelques techniques statistiques simples, en particulier les Moindres
Carrés Ordinaires (MCO) ainsi que les estimateurs de la méthode des moments et ceux du
maximum de vraisemblance.
Nous allons également en apprendre davantage sur les
propriétés de grands échantillons de ces estimateurs.
À la fin du cours, les étudiants
devraient être en mesure de comprendre quelles inférences peuvent être faites avec les
données de terrain et certaines techniques statistiques de base qui peuvent être utilisées
pour découvrir des faits saillants dans les données et de dégager leur structure.
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Chapitre I : Qu’est-ce que l’économétrie ?
I-1 Définition de l’économétrie
Le terme économétrie littéralement traduit signifie mesure des phénomènes économiques.
Par phénomènes économiques il faut entendre des manifestations de variables et de
relations entre variables.
Dans la littérature économique on recense essentiellement trois
définitions de l’économétrie :
-
Définition historique
Définition restrictive
Définition extensive
Dans la définition historique de l’économétrie on s’intéresse essentiellement aux
traitements mathématiques des données statistiques concernant les phénomènes
économiques.
Dans la définition restrictive, le domaine de l’économétrie est celui de l’utilisation des
méthodes de l’induction statistique en particulier des théories des tests et de la théorie de
l’estimation pour la vérification des relations formulées en hypothèses par la théorie
économique.
Dans la définition extensive, le domaine de l’économétrie est celui de la définition
restrictive à laquelle s’ajoutent la recherche opérationnelle et ses techniques dérivées.
De manière synthétique, on peut dire que l’économétrie est l’application des méthodes
statistiques et mathématiques à l’analyse des données économiques dans le but de donner
un contenu empirique aux théories économiques de les confirmer ou les infirmer.
L’économétrie permet de répondre à des questions telles que :
-
Quels sont les déterminants du salaire ?
Quels sont les déterminants de la performance des entreprises ?
L’octroi de vélos aux filles a-t-il un impact sur leurs performances scolaires ?
Qu’est ce qui explique les disparités régionales de productivité agricole ?
Est-ce que le plan de développement économique a été efficace ?
I-2 La démarche en économétrie
La démarche économétrique comporte essentiellement trois phases :
Une première phase dite de spécification consiste à la formulation du modèle
économétrique
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Une deuxième phase dite d’inférence consiste à l’estimation et au test du modèle
à l’aide de données empiriques et de techniques appropriées
Une troisième phase dite phase d’utilisation du modèle à des fins de prédiction et
d’analyse des politiques économiques
Les économistes ont recours à la théorie économique, aux mathématiques et à la
statistique à chacune des phases de la démarche économétrique selon les intérêts ou la
pertinence.
I-2-1 Rôle de la théorie économique dans la démarche économétrique
La théorie économique sert de base d’appui à la démarche économétrique.
Les lois
issues de cette théorie économique suggèrent des comportements des agents économiques
sous forme d’hypothèses.
Ces hypothèses peuvent se révéler justes ou s’avérer infirmées
à l’épreuve des observations empiriques.
La théorie keynésienne de la consommation postule une relation positive entre la
consommation et le revenu.
La théorie keynésienne de l’investissement postule une
relation négative entre l’investissement et le taux d’intérêt.
La vérification de ces lois théoriques par le recours aux données empiriques et par
l’utilisation de la formalisation mathématique et de l’inférence statistique relève du
domaine de l’économétrie.
L’utilisation de l’économétrie peut permettre de départager
certaines théories économiques lorsqu’elles semblent contradictoires ou concurrentielles
à l’épreuve des données empiriques.
Par exemple :
La théorie néoclassique de la demande de monnaie postule une diminution de la détention
d’encaisse monétaire en fonction du taux d’intérêt (lorsque le taux d’intérêt augmente, les
encaisses monétaires baissent), tandis que la théorie néo-keynésienne met en avant les
phénomènes d’anticipation conduisant à la prise en compte du taux d’intérêt et du revenu
dans l’explication de la demande de monnaie.
Les investigations économétriques doivent
partir d’un modèle théorique bien établi.
La théorie économique suggère des variables pertinentes et éventuellement la forme
fonctionnelle ou relationnelle entre ces variables qui seront utilisées dans le modèle
économétrique.
Elle donne en outre le sens de la relation entre les variables.
L’application de l’économétrie devient nécessaire à l’issue de cette étape théorique.
Tout
modèle économétrique doit être utilisé en référence à une base théorique appropriée en
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l’absence de laquelle le modèle peut être inconsistant, invalide ou donner lieu à des
résultats non interprétables économiquement.
I-2-2 Rôle des mathématiques dans la démarche économétrique
L’utilisation des mathématiques intervient après le choix de la théorie économique de
référence.
Elle consiste en deux étapes essentielles à savoir la transcription mathématique
de la théorie économique et la spécification de la forme fonctionnelle.
La transcription mathématique de la théorie économique
Il s’agit d’écrire sous forme mathématique les hypothèses formulées par la théorie
économique.
Exemples :
Théorie keynésienne de la consommation
Soit C=consommation, R= revenu
C=f(R) = C(R) → la consommation est fonction du revenu
𝑑𝐶
𝑑𝑅
> 0 → le revenu influence positivement la consommation
0<
𝑑𝐶
𝑑𝑅
< 1 → la propension marginale à consommer (PmC) est comprise entre 0 et 1
Théorie néo-keynésienne de la demande de monnaie
M= demande de monnaie
R= revenu
i= taux d’intérêt
M=f (R, i) = M (R, i)
𝜕𝑀
𝜕𝑅
𝜕𝑀
𝜕𝑖
> 0 → la demande de monnaie augmente avec le revenu
< 0 → une augmentation du taux d’intérêt entraine une réduction de la demande de
monnaie
Spécification de la forme fonctionnelle
Elle consiste à construire une forme fonctionnelle traduisant fidèlement les hypothèses de
la théorie économique.
Cette étape est délicate sinon difficile dans la mesure où la théorie
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économique ne fournit pas toujours des orientations claires sur la forme fonctionnelle
appropriée.
Par ailleurs, il est généralement difficile d’identifier de manière exhaustive
les facteurs qui influencent le phénomène étudié.
Dans l’explication de la consommation par les ménages, le revenu n’est pas le seul
facteur explicatif pertinent.
D’autres variables telles que les prix des biens, la taille du
ménage, les caractéristiques sociodémographiques du ménage peuvent influencer la
consommation du ménage.
Si on suppose que le revenu est le facteur le plus déterminant, et que la relation entre la
consommation et le revenu est de forme linéaire on obtient la fonction keynésienne de la
consommation qui s’écrit :
𝐶 = 𝑎 + 𝑏𝑅
𝑑𝐶
=𝑏>0
𝑑𝑅
0<
𝑑𝐶
0
M3 : 𝐿𝑛(𝐶 ) = 𝑎3 +
𝑏3
𝑌
, 𝑏3 < 0
M4 : 𝐿𝑛(𝐶 ) = 𝑎4 + 𝑏4 𝑌 , 𝑏4 > 0
M5 : 𝐶 = 𝑎5 + 𝑏5 𝐿𝑛(𝑌), 𝑏5 > 0
E= élasticité
𝑑𝐶
𝐸𝐶,𝑌 = 𝐶
𝑑𝑌
𝑌
M1 : 𝐶 = 𝑎1 + 𝑏1 𝑌 , 𝑏1 > 0
𝑑𝐶
𝐶 = 𝑑𝐶 × 𝑌 = 𝑑𝐶 .
𝑌 = 𝑏 𝑌
1
𝑑𝑌
𝐶
𝑑𝑌 𝑑𝑌 𝐶
𝐶
𝑌
8
𝐸1 = 𝑏1
1
𝑃𝑀𝐶
PMC= propension moyenne à consommer
E1 augmente lorsque le revenu augmente
M2 : 𝐿𝑛(𝐶 ) = 𝑎2 + 𝑏2 𝐿𝑛(𝑌) , 𝑏2 > 0
𝑑𝐶
𝐸2 = 𝐶
𝑑𝑌
𝑌
𝐸2 =
𝑑𝐿𝑛(𝐶)
= 𝑏2
𝑑𝐿𝑛(𝑌)
Posons 𝐶 ∗ = 𝐿𝑛(𝐶)
𝑌 ∗ = 𝐿𝑛(𝑌)
M2 : 𝐶 ∗ = 𝑎2 + 𝑏2 𝑌 ∗ →
𝑑𝐶 ∗
𝐸2 =
= 𝑏2
𝑑𝑌 ∗
E2 est constant
M3 : 𝐿𝑛(𝐶 ) = 𝑎3 +
𝑑𝐶
𝐸3 = 𝐶
𝑑𝑌
𝑌
𝑑𝐿𝑛(𝐶 ) ×
𝑏3
𝑌....
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