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dissertation sur le prix naturel

Publié le 14/11/2022

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« Dissertation : Les biens possèdent-ils un prix naturel ? Aristote, dans Les Politiques livre I, réfléchit à la genèse des échanges des biens entre les Hommes.

Le philosophe réfléchit sur son aspect naturel, qui va de pair avec la création des cités.

Dans le chapitre 9, il introduit la notion de chrématistique, soit l’art de s’enrichir, et montre comment les Hommes se sont associés pour échanger leurs biens, fruits de leur travail.

Aristote s’intéresse alors à l’aspect primitif de la production.

Ainsi, l’échange de marchandise équivaut à l’échange du travail ayant servi à la production.

La réflexion de l’auteur nous permet de raisonner sur les fondements de la science économique en tant que science sociale, et de s’intéresser à des questions fondamentales. Les biens possèdent-ils un prix naturel ? Le terme « bien(s) », renvoie en économie à l’ensemble des produits, généralement matériels et tangibles, qui satisfait le besoin ou le désir des individus.

Ils sont dans la plupart des cas échangeables.

Une table, un manteau, une maison sont des biens.

Le « prix naturel » de ces biens sont leur valeur à l’échange, monétaire, fixée par un certain nombre d’instances économiques et sociales, basée sur la valeur du travail humain qui a été nécessaire à sa production.

Mais la nature d’un prix diffère selon sa formation.

L’équilibre du marché régi par l’offre et la demande est un facteur essentiel dans sa détermination.

C’est ce qu’on appelle le « prix de marché ».

De plus, le prix de certains biens sont déterminés selon leur rareté. Enfin, d’autres biens n’ont pas de valeurs à l’échange.

Ainsi, le « prix naturel » n’est pas absolu et ne concerne pas tous les biens.

Dès lors, sur quoi repose la légitimité du prix naturel d’un bien ? Après avoir démontré que le « prix naturel » est en tout point construit, nous aborderons le fait que celui-ci est à l’origine de la formation d’autres prix plus représentatifs de la conjoncture économique.

Et pour finir, nous en viendrons au fait que ces autres incarnations du prix ne sont qu’illusion face au « prix naturel ». La notion de « prix naturel » a été introduite et imaginée par la doctrine économique classique, un courant de pensée né à la fin du XVIII e, dont les principaux penseurs sont Adam Smith et David Ricardo.

L’essence du « prix naturel » résulte des frais de production, basé sur l’ensemble des facteurs nécessaires à la production, avec d’une part le capital, soit les moyens nécessaires à la production de biens (machine, outils) et de l’autre le travail des salariés.

Mais les économistes classiques ont simplifié cette dichotomie en la résumant à l’unique valeur du travail, partant du principe que le capital est le fruit d’un travail antérieur.

Ils l’appellent le « travail passé », « travail mort » ou « travail indirect ».

Ricardo, à l’origine de cette simplification, considère alors que ce « travail indirect » se combine avec le « travail direct » des salariés, formant alors le « prix naturel ».

Ainsi, la valeur d’un bien dépend de la quantité de travail actif et passif nécessaires à la conception du bien, auquel s’ajoute ensuite le taux de profit moyen pour l’entreprise, un excédent nécessaire à l’investissement dans les sociétés capitalistes. Page 1 sur 4 LONGO Martino L1SES Le prix naturel, ou la valeur du travail est à l’origine de la valeur de tous bien. La valeur ajoutée, qui correspond à « la richesse produite lors du processus de production », selon economie.gouv (Chiffre d’affaires – Consommations intermédiaires), découle de celui-ci.

En effet, par le biais d’une explication du fonctionnement du Produit Intérieur Brut qui se calcule par l’addition totale des valeurs ajoutées des entreprises d’un pays, Adam Smith, dans La richesse des nations, montre que la valeur ajoutée d’un bien revient à son prix naturel, auquel on soustrait la valeur du travail direct des salariés de l’entreprise.

La valeur ajoutée serait alors du travail ajouté, qui correspond au dernier maillon de la chaîne de production.

Il dit : « Le travail annuel d'une nation est le fonds primitif qui fournit à sa consommation annuelle toutes les choses nécessaires et commodes à la vie ; et ces choses sont toujours, ou le produit immédiat de ce travail, ou achetées des autres nations avec ce produit.

» D’autres parts, la notion de « prix naturel », ou « prix primitif », permet d’expliquer pourquoi certains biens sont particulièrement onéreux.

Par exemple, le diamant et l’or sont deux matériaux qui nécessitent une grande quantité de travail pour les extraire, exprimé en main d’œuvre (travail direct) et en capital d’exploitation (travail mort) et cela justifie alors leurs prix importants, selon leurs prix naturels. Cependant, la légitimité du « prix naturel » est contrainte par certaines objections et donc peut être remis en doute à la faveur acceptation de certains autres prix, dans certains cas de figure.

Tout d’abord, le « prix naturel » est vient tout à fait à être réfuté par ce que l’on appelle le prix de marché, à savoir la valeur travail à laquelle on combinerait les facteurs de l’offre et la demande, qui peuvent influencer la valeur primitive des biens.

Et donc, dans les de très forte demande des objets le « le prix naturel » n’est plus du tout une donnée objective car il n’est en rien représentatif du prix d’enseigne, auquel on acquiert l’objet.

En effet, différents évènements historiques affirment cette contradiction, comme en 1637 au Pays-Bas, où a eu lieu l’une des premières bulles de spéculation, qui a fait grimper la valeur du bulbe de Tulipe, en entraînant un mouvement de hausse des prix plus important que la hausse de la demande.

Ainsi, cette bulle spéculative éclata au cours de cette même année et le prix du bulbe se retrouve en-dessous de son « prix naturel ».

Cet épisode de spéculation n'est pas un cas à part, car aujourd’hui le marché du prêt à porter, notamment des chaussures repose dans sa grande majorité sur la même logique, avec l’impossibilité d’acheter un produit, que ce soit sous forme de son « prix naturel » ou même de son prix de marché.

Car dans ce cas de figure intervient un intermédiaire qui achète le produit à son prix de marché pour le revendre aux particuliers au-delà. On constate même l’avènement de cartels qui s’accordent sur les prix ou bien accaparent tous les stocks de marchandises pour détenir le monopole de vente et pouvoir fixer les prix. En plus du prix de marché interviennent d’autres constantes du prix comme le prix des marchandises non reproductibles, qui se voit dans la continuité du cas de spéculation précédent.

Sa définition s’applique aux biens dont le prix est fixé par l’image de marque et le prestige qui lui sont associés, et donc la disposition des acheteurs à payer pour ces biens.

Cela est avéré pour les marchandises luxueuse ou pour les œuvres d’art de renommée dont le « prix naturel » ne peut Page.... »

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