comment lutter contre le chômage ?
Publié le 20/02/2023
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Chapitre 6 : Comment lutter contre le chômage ?
Objectifs :
• Savoir définir le chômage et le sous-emploi et connaître les indicateurs de taux de chômage et de
taux d'emploi.
• Comprendre que les problèmes d'appariements (frictions, inadéquations spatiales et de
qualifications).
et les asymétries d'information (salaire d'efficience) sont des sources de chômage
structurel.
• Comprendre les effets (positifs ou négatifs) des institutions sur le chômage structurel (notamment
salaire minimum et règles de protection de l'emploi).
• Comprendre les effets des fluctuations de l'activité économique sur le chômage conjoncturel.
• Connaître les principales politiques mises en œuvre pour lutter contre le chômage : politiques
macroéconomiques de soutien à la demande globale, politique d'allègement du coût du travail,
politique de formation et politiques de flexibilisation pour lutter contre les rigidités du marché du
travail.
Définition des notions :
Chômage: Ensemble des personnes sans emploi, à la recherche d'un emploi et disponibles
pour l'occuper.
Les chômeur font partie de la population active.
Taux de chômage : (Nombre de chômeurs / population active) x 100
Sous-emploi: Ensemble des personnes qui occupent un emploi mais à temps partiel et
souhaitant travailler davantage.
Taux d'emploi : (Nombre de personnes occupant un emploi / population en âge de
travailler) × 100
Chômage conjoncturel: Partie du chômage qui varie quand la conjoncture, c'est-à-dire la
croissance, s'améliore ou se détériore, ce qu'on appelle aussi les fluctuations économiques.
Chômage structurel: Partie du chômage qui ne varie pas quand la conjoncture s'améliore
ou se détériore.
La chômage structurel résulte des structures du marché du travail, et en
particulier des institutions qui l'encadrent.
Institutions: Ensemble des organisations et des règles formelles et informelles, qui
encadrent et favorisent les relations entre les agents économiques.
Asymétries d'information : Information inégale entre les offreurs et les demandeurs, sur
les propriété du produit échangé ou sur les comportements des autres.
L'asymétrie
d'information peut conduire un phénomène de sélection adverse (ex ante) ou d'aléa moral
(ex post).
Sélection adverse : l'asymétrie d'information peut provoquer, avant la signature du contrat
(ex ante), un phénomène de sélection adverse , « les mauvais risques chassent les bons »,
aboutissant à une défaillance de marché
Aléa moral : Situation d'asymétrie d'information dans laquelle, suite à la signature d'un
contrat, l'un des deux contractants, se sachant assuré, adopte un comportement
opportuniste nuisant aux intérêts de l'autre contractant.
Salaire d'efficience : En présence d'asymétries d'information, fixation par les employeurs
d'un niveau de salaire supérieur au salaire d'équilibre afin de sélectionner les travailleurs les
plus efficaces et de les inciter à être plus productifs.
Appariement: Capacité du marché du travail à réaliser une adéquation entre les
caractéristiques des emplois et celles des travailleurs, notamment en termes de localisation
spatiale et de qualification.
Politiques conjoncturelles : Elles utilisent le budget de l'État (politique budgétaire) ou la
création de monnaie (politique monétaire) pour soutenir ou freiner la demande globale à
court terme.
Politique budgétaire : Ensemble des mesures ayant des conséquences sur les ressources
ou les dépenses inscrites au budget de l'État et visant directement à agir sur la conjoncture
économique.
Elle peut être restrictive (ou de rigueur) en cas de diminution des dépenses
publiques et/ou d'augmentations des prélèvements obligatoires, ou expansionniste (ou de
relance) en cas d'augmentation de ces dépenses et/ou de diminution des prélèvements
obligatoires.
Politique monétaire: Action de la Banque Centrale pour réguler la quantité de monnaie en
circulation dans l'économie.
Elle passe par la manipulation du taux d'intérêt directeur
notamment.
Demande globale : Ensemble des demandes adressées aux producteurs d'un pays.
Elle se
compose de la demande intérieure (consommation et investissement) et de la demande
extérieure (exportations).
Coût du travail : Ensemble des coûts supportés par un employeur pour chaque heure de
travail utilisée.
II résulte principalement du salaire net versé sur le compte bancaire du
salariés et des cotisations sociales (cotisations salariales et cotisations patronales) versées
aux organismes de protection sociale.
Flexibilisation: Mesures qui visent à diminuer les rigidités sur le marché du travail qui
constituent des obstacles à l'adéquation quantitative et qualitative entre offre et demande de
travail.
Rigidités du marché du travail : Éléments, comme l'existence d'un salaire minimum, des
règles sur les embauches (CDI, CDD, etc.) et les licenciements, qui entravent l'ajustement
de l'offre et de la demande de travail.
I Définition et mesures du chômage et du sous-emploi
A) Comment définir et mesurer le chômage
La définition officielle du chômage est celle du Bureau International du Travail (BIT).
C'est
cette définition qui est reprise par l'Insee pour mesurer le chômage.
Définition du chômage selon le BIT :
Est considéré comme chômeur, toute personne de 15 ans ou plus qui est à la fois :
- Sans emploi durant une semaine donnée
- Disponible pour occuper un emploi dans les 2 semaines.
- En recherche active d'un emploi au cours des 4 dernières semaines.
- Pour simplifier, nous retiendrons la définition suivante :
⇒ Chômage : Ensemble des personnes sans emploi, à la recherche d'un emploi et
disponibles pour l'occuper.
⚠ Attention, les chômeurs font partis de la population active.
Ce sont des actifs
inoccupés.
• Taux de chômage et taux d'emploi.
Taux de chômage : (Nombre de chômeurs / population active) × 100
Il mesure la part des chômeurs dans la population active.
Une baisse du taux de chômage
peut refléter un retour important vers l'emploi mais aussi une sortie du marché du travail de
chômeurs découragés.
Il est donc pertinent de compléter cet instrument par le taux d'emploi.
Taux de chômage en France au 3ᵉ trimestre 2022 : 7,3 %.
Phrase de lecture : En France, au 3ᵉ trimestre 2022, 7,3 % des actifs sont au chômage.
Taux d'emploi: (Nombre de personnes occupant un emploi / population en âge de
travailler) × 100
Ainsi le taux d'emploi donne une bonne indication du potentiel productif d'un pays, puisqu'il
mesure les capacités humaines mobilisées pour la production de biens et services
Taux d'emploi en France au 3ᵉ trimestre 2022 : 68,3 %
Phrase de lecture : En France au 3ᵉ trimestre 2022, 68,3 % des individus âgés de 15 à 64
ans occupent un emploi.
Évolution du taux de chômage et du taux d'emploi aux États-Unis : En 2018 aux USA, 4 %
des actifs sont au chômage tandis que 7 % des individus en âge de travailler acceptent un
emploi.
B) Prendre en compte le sous-emploi
La définition officielle du chômage, celle du BIT utilisée par l'Insee, ne tient pas compte de la
situation spécifique des personnes qui occupent un emploi, mais à temps partiel et qui
souhaitent travailler plus.
Ces personnes occupent une situation de sous-emploi.
Le sous-emploi comprend des personnes qui ont un emploi et qui travaillent
involontairement moins que ce qu'elles souhaitent : principalement, il s'agit de
personnes travaillant à « temps partiel subi » : elles ont un emploi à temps partiel mais
souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, qu'elles recherchent ou non
un emploi;
En France.
Au troisième trimestre 2022, 4,5 % des personnes en emploi sont en situation de
sous-emploi.
II Les causes du chômage et III les politiques de lutte contre le chômage
Chômage
CONJONCTUREL
Causes
Politique de
lutte contre
le chômage
Chômage STRUCTUREL
Les composantes de la DG
agissent sur la croissance
Et donc les fluctuation
économiques (aka des
composantes de la DG)
agissent sur la composante
conjoncturelle du chômage
l’existence d’institutions qui créent
problèmes d’appariement
des rigidités sur le marché du travail
(aka Smic)
politique
budgétaire
de soutien à
la DG
baisse du
coût du
travail
politique
monétaire
de relance,
en
dynamisant
la DG
asymétries d’information
politique de
flexibilisation
politique de formation
CHÔMAGE CONJONCTUREL
Cause:
Les composantes
de la DG agissent
sur la croissance
Et donc les
fluctuation
économiques (aka
des composantes
de la DG)
agissent sur la
composante
conjoncturelle du
chômage
(image1)
Les fluctuations économiques dépendent des variations des composantes de la
demande globale.
Ainsi, si toutes choses égales par ailleurs, la consommation sur un territoire augmente,
la demande globale ↗ donc le PIB ↗ et donc la production ↗ et donc on aura une ↗ de
la demande d'emploi.
Et donc une ↘ du taux du chômage.
Inversement, si les investissements ↘, alors la consommation ↘ et toutes choses
égales par ailleurs, le chômage ↗.
Ainsi, chaque évolution de chaque composante de la demande globale a un
impact sur l'activité économique, autrement dit sur la croissance économique
et/ou sur le chômage.
Pour Keynes, le chômage s’explique par les fluctuation éco, donc les a-e connaissent
une incertitude radicale concernant l'avenir.
Dès lors, les entrepreneurs ne
peuvent fixer le volume de production et le volume d'emplois qu'à partir des
anticipations qui se font de la demande.
S'ils anticipent une faible demande compte tenu l'indicateur macroéconomique
en baisse (DG et crois.
éco) les entrepreneurs fixent un niveau d'emploi en
baisse, ce qui entraîne du chômage.
Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, une ↘ d'une composante de la DG entraine
une ↘ de la production et une ↗ du chômage.
La corrélation statistique entre chômage et croissance est avérée empiriquement.
Ainsi, la ↘ du PIB de 2,9 % en 2009 a entraîné une ↗ de 2 pts de % du taux de
chômage.
En 2008, 7 % des actifs étaient au chômage contre 9 % en 2009 donc un
écart de 2 pts de %.
POLITIQUE DE
LUTTE :
1- politique
budgétaire de
soutien à la DG
2-politique
monétaire de
relance, en
dynamisant la DG
1- Pour lutter contre le chômage conjoncturel, les pouvoirs publics peuvent mettre en
place une politique de relance budgétaire.
En effet, le chômage conjoncturel est lié à l'insuffisance de la demande globale.
Selon Keynes, pour contrer le cycle récessif, il convient aux pouvoirs publics de se
substituer à la faiblesse de la demande émanant des agents économiques privés
(ménages et entreprises) en augmentant les dépenses publiques et/ou en
baissant les prélèvements obligatoires.
Ainsi, si l'État augmente ses dépenses, en investissant par exemple dans la
construction d'infrastructures (école, route, hôpitaux, fibre, etc.) ou en augmentant le
salaire des fonctionnaires ou le salaire minimum, alors, toute chose égale par
ailleurs, la consommation et l'investissement augmenteront ce qui contribuera à
dynamiser la demande globale donc à augmenter la production donc à
augmenter la demande de travail, donc à faire baisser le chômage.
En outre, les pouvoirs publics peuvent également, pour dynamiser la demande globale,
baisser les prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales) afin de
favoriser le pouvoir d'achat des ménages et des entreprises.
On espère que les
gains de pouvoir d'achat liés à la baisse des prélèvements obligatoires seront
utilisés par les agents économiques pour consommer et investir (et non pour
épargner) et ainsi dynamiser la demande globale, donc la production, donc la
demande de travail et ainsi faire baisser le chômage.
(image3)
Exemple : plan de relance célèbre est le New deal de Franklin Roosevelt (1933), qui a
permis aux États-Unis de sortir de la crise de 1929.
2- Une politique monétaire de relance peut également être convoquée pour
dynamiser à court terme, la demande globale et lutter contre le chômage conjoncturel.
En effet, les Banques centrales peuvent tenter de dynamiser la demande globale
en agissant sur le taux d'intérêt directeur, c'est-à-dire le prix de la monnaie
centrale.
Lorsque les banques de second rang accordent des crédits bancaires à leurs
clients, elles doivent obligatoirement détenir un certain pourcentage du montant
accordé sous forme....
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